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Roumanie: vernissage de l'exposition "Cobra & Cie" à l'occasion de la fête de la Fédération W-B

Visible au Musée National d'Art de Roumanie jusqu'au 27 janvier, le vernissage de l'exposition "Cobra & Cie" a eu lieu le 27 septembre dernier, à l'occasion de la fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Plus qu’un regroupement de créateurs, plus qu’un mouvement artistique, Cobra incarne avant tout un état d’esprit. A travers cet esprit de fronde et de fraternité, cet esprit d’indépendance et de transgression, Cobra a, bien sûr, un avant mais, surtout, un après que nous avons voulu souligner par le titre de cette exposition "Cobra et Cie".
 
Né au sortir de la seconde guerre mondiale, Cobra rassemblait des hommes dont le désir de dépasser les frontières, tant géographiques que culturelles, s’inscrivait déjà pleinement dans l’idée d’une Europe communautaire.
 
Cobra fut fondé à Paris, le 8 novembre 1948, par un groupe d’artistes d’Europe du Nord, constitué des trois Hollandais Karel Appel, Constant et Corneille, des deux Belges Christian Dotremont et Joseph Noiret et du Danois Asger Jorn. Son nom résulte de la contraction des noms des trois capitales nordiques Copenhague, Bruxelles et Amsterdam dont étaient issus ses fondateurs.
 
Comme beaucoup de groupes avant-gardistes, l’existence de Cobra fut fulgurante (1948-1951) mais elle impliqua un long cheminement antérieur nourri de surréalisme et de communisme révolutionnaire. D’après Christian Dotremont, Cobra se voulait une Internationale d’art expérimental. Ce mouvement exprimait la prise de conscience de toute une jeunesse et sa protestation contre une conception appauvrie de la création artistique. Il défendait un idéal de pacifisme et d’ouverture au monde à travers l’organisation de manifestations internationales et la réalisation d’œuvres collectives destinées à transgresser les frontières de l’individualisme. Sensible à la poésie, au cinéma, aux arts populaires et primitifs, à la nostalgie de l’enfance, Cobra fut le creuset dans lequel s’élabora un art libre, spontané, expressionniste, lyrique et chromatique. Ce mouvement fut également marqué par une intense activité éditoriale autant que par la réalisation de nombreuse œuvres imprimées. Bien souvent réalisées à plusieurs mains, ces estampes furent également l’occasion pour leurs créateurs de repousser les frontières habituelles de leur art : on y voit ainsi dans un même temps, le plasticien devenir poète ou inversement. Des graveurs, des peintres, des dessinateurs, des poètes partagèrent de ce fait un même support dans une démarche collective jubilatoire. Le lieu de ralliement de cette effervescence graphique se situait à Bruxelles au sein des Ateliers du Marais, maison communautaire organisée dès 1949 sous la houlette de Pierre et Micky Alechinsky ainsi que d’Olivier Strebelle. Une multitude d’artistes et de personnalités fréquentèrent les Ateliers du Marais situés non loin de l’appartement de Christian Dotremont, siège de l’aile littéraire de Cobra.
 
Plus d’un demi-siècle après la dissolution officielle de ce mouvement, l’exposition témoigne de la force et de l’ampleur du "langage Cobra" qui se prolongea longtemps encore dans les œuvres des membres du cercle et dont le souffle vivifiant de contestation inspire toujours bon nombre de créateurs actuels.
 
 

Dernière mise à jour
05.10.2018 - 10:52
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