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Photographies: Exposition Topographies sensibles à la Galerie Talmart

Alice Pallot - Suillus, Lucas Castel et Mathilde Mahoudeau - Deuxième saison, Teo Becher et Solal Israel - Les fulfuré.es
Alice Pallot - Suillus, Lucas Castel et Mathilde Mahoudeau - Deuxième saison, Teo Becher et Solal Israel - Les fulfuré.es

Le Centre Wallonie-Bruxelles Paris investit les espaces de la Galerie Talmart pour deux expositions collectives consécutives consacrées à la photographie.
 
Le 1er volet Topographies sensibles sera verni le 18 janvier 2023 et réunit des travaux hétérogènes par leur approche, mais qui ont en commun d’interroger notre relation ambivalente à l’environnement. Ils convoquent le sensible ou sollicitent notre réceptivité à des enjeux notoires ou plus invisibles. Ils nous amènent à appréhender des réalités silencieuses et cachées et nous invitent à développer des relations plus empathiques entre humains et non-humains.
 
Avec: Teo Becher et Solal IsraelBertrand CavalierLucas Castel & Mathilde MahoudeauAlice Pallot
Commissariat : Ariane Skoda - Responsable programmation des arts visuels CWB.

Infos pratiques

Du 19 janvier au 12 février 2023
Galerie Talmart
22 rue du Cloître Saint-Merri, 75004 Paris
Exposition ouverte du lundi au samedi de 10h à 18h
Samedi et dimanche de 11h à 19h

Le propos

Dans ces temps troublés, à l’ère de l’Anthropocène et du Capitalocène, la notion de l’habitabilité même de notre planète pose question et ce notamment à l’aune d’enjeux mondiaux comme l’urbanisation convulsive de la planète et l’exploitation extractiviste et prédatrice de la nature envisagée comme une ressource exploitable à l’infini. Aux questions sous-tendues par le contexte dans lequel nous sommes comme empêtré.e.s en résonne une fondamentale, à savoir : quelle humanité voulons-nous être ?
 
De la matérialité physique de sols en béton, de murs en briques, d’objets en plastique capturée par Bertrand Cavalier dans des villes indéfinies dont l’apparente solidité dévoile des failles valorisées comme une qualité urbanistique à la beauté trouble de la nature de la vallée d’un village sinistré des Pyrénées, saisie par Lucas Castel et Mathilde Mahoudeau, confronté à la possible ré-ouverture d’un site minier. De « sublimes » paysages commémorant le souvenir d’un événement particulièrement traumatique de personnes frappées par la foudre aux portraits de ces fulguré.es révélés par Teo Becher et Solal Israel à la découverte d’un surprenant désert belge, le Sahara de Lommel, terre polluée mais résiliente dévoilée par Alice Pallot
 
Chacun.e des photographes se saisit du réel, questionne les limites du sensible, fait appel à nos sens, bouscule nos habitudes de perception, convoque la poésie, faisant effleurer en nous des émotions, des sensations et contribue à faire surgir les épiphanies d’un nouveau monde sensible.Si leurs approches photographiques s’enracinent dans une veine « documentaire », elles tissent autant de narrations à visée plus fictionnelle, faisant éclore de nouvelles mythologies du paysage. Si le document sert d’appui, il nourrit également une réflexion sur le médium, sur le processus qui le sous-tend, approfondissant certaines problématiques touchant à la physicalité de la photographie, des audaces dans l’expérimentation.
 
En révélant la portée et les incertitudes de nos milieux de vie, en évoquant des formes possibles de résilience, en mettant en exergue une relation d’interdépendance entre le paysage et l’activité humaine plutôt que d’opposition, et par leur traitement poétique des images, par leur engagement dans le présent, les photographes exposé.es contribuent à ouvrir des voies possibles de réenchantement du monde, à façonner des futurs plus propices à la vie, à renouer les alliances et coopérations entre les vivants, humains et non-humains, dans une palingénésie de recommencement, nous invitant à nourrir de nouvelles utopies, de nouvelles luttes. Une invitation à la persévérance, à changer d’histoire.


Dernière mise à jour
22.12.2022 - 15:53
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