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25 novembre: Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes

ournée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes - 25 novembre -(c) Conseil de l'Europe
ournée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes - 25 novembre -(c) Conseil de l'Europe

A l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes ce 25 novembre, WBI a voulu mettre l’accent sur cette problématique.

La violence faites aux femmes comprend différentes formes – sexuelle, physique, psychologique – et touche le monde entier. 
 
Problématique déjà préoccupante avant la pandémie, elle a été aggravée suite à la crise sanitaire : en période de confinement, une hausse des signalements des violences à l’égard des femmes a été constaté. Cette violence constitue une violation majeure des droits des femmes et est un problème de santé publique.
 
 

Dans le monde, 81 000 femmes et filles ont été tuées en 2020 (ONU Femmes)

Selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé, une fille ou une femme est tuée toutes les 11 minutes par un partenaire intime ou un membre de sa famille.
 
Afin de mieux comprendre l’ampleur de cette problématique, voici une infographie qui liste des exemples de violences subies par les femmes :
 

Les répercussions

Les violences à l’égard des femmes et principalement les violences conjugales et les violences sexuelles ont de nombreuses conséquences sur la santé psychologique, physique, sexuelle et procréative des femmes. Parmi les conséquences, on retrouve notamment :

  • La mort ou le suicide dans les cas les plus extrêmes
  • Les traumatismes
  • Les grossesses non désirées
  • Les problèmes gynécologiques
  • Les infections sexuellement transmissibles 
  • Les dépressions
  • L’état de stress post-traumatique
  • La liste est longue…

 
Par ailleurs, les violences conjugales lors de la grossesse ont un risque de mener à une fausse couche, à la naissance d’un enfant mort-né ou encore à un accouchement prématuré. Selon une analyse menée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les femmes ayant subis de la violence au sein du couple ont deux fois plus de chance de rencontrer des problèmes de dépression ou d’alcoolisme.
 
Ces violences à l’égard des femmes ont également un impact important sur les enfants. Ils sont témoins des violences conjugales dans la famille et ont un risque de faire face à des troubles comportementaux et émotionnels.
 
 

Dispositifs mis en place au niveau international

Convention d’Istanbul
Un des textes importants au sujet de la lutte contre les violences à l’égard des femmes est sans aucun doute la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, connue sous le nom de Convention d’Istanbul. Celle-ci constitue le premier instrument englobant au niveau européen pour limiter les violences sexuelles, physiques psychologiques et domestiques.
 
La convention établit notamment des normes contraignantes visant à lutter contre les violences faites aux femmes (violences physique, sexuelle ou morale, les mutilations génitales féminines, le harcèlement et le harcèlement sexuel, les mariages forcés, l’avortement ou encore les stérilisations forcées), prévient les violences basées sur le genre, protège les victimes, adopte une approche transfrontalière et introduit une définition du genre.
 

 
Contrairement aux précédents traités internationaux, cette convention vise à établir des politiques globales et coordonnées entre les institutions nationales et gouvernementales des pays membres de la convention concernant les activités de prévention, de poursuite et de protection.
 
Un groupe d’experts sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique – GREVIO – est chargé de suivre la mise en œuvre de la Convention par les parties. Selon le rapport d’évaluation du GREVIO de 2020 concernant la Belgique :

  • Le rapport constate une « relative invisibilisation au sein des politiques en Belgique des violences fondées sur le genre contre les femmes ».
  • Le rapport exprime son inquiétude face à la tendance à la baisse et à l’insuffisance de moyens consacrés aux politiques contre les violences faites aux femmes.
  • Malgré d’importants efforts déployés, le rapport constate que les refuges et les maisons d’accueil en Wallonie ne sont pas suffisants.

 

Cadre « RESPECT des femmes »

 
ONU Femmes et l’Organisation mondiale de la santé ont mis en place en 2019 un cadre « Respect des femmes » visant à prévenir la violence à l’égard des femmes. Il énumère une multitude de mesures orientées vers l’action à l’attention des décideurs politiques et des responsables de la mise en œuvre des programmes tels que l’Organisation des Nations unies ou les organismes multilatéraux par exemple. Ce cadre leur propose une manière de concevoir, planifier, mettre en œuvre, suivre et évaluer les interventions des programmes au moyen de sept stratégies pour prévenir la violence à l’égard des femmes.
 
Chaque lettre du mot « RESPECT » signifie une stratégie du programme :
R : renforcer l’autonomisation des femmes
E : encourager les relations interpersonnelles égalitaires
S : sécuriser les cadres de vie
P : procurer des services dans les différents secteurs
E : éliminer la maltraitance des enfants et des adolescents
C : combattre la pauvreté
T : transformer les attitudes, croyances et normes
 
En pratique…
Le Guide propose des orientations et des conseils concernant la mise en place d’une stratégie de prévention nationale ou infranationale mais également sur la manière de renforcer un environnement favorable pour lutter contre les violences faites aux femmes. Par ailleurs, ce cadre partage des conseils sur la mise en place des sept stratégies.
 

Et nos gouvernements ?

Les Ministres des Droits des femmes de la Wallonie, de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la COCOF ont élaboré un « Plan intra-francophone de lutte contre les violences faites aux femmes 2020-2024 ».
 
Ce Plan intra-francophone adopté pour la première fois en 2015 s’inscrit dans la lignée de la Convention d’Istanbul, adoptée en 2011 et ratifiée par la Belgique en 2016.
L’objectif poursuivi est d’éliminer toute forme de violence à l’égard des femmes basées sur le genre, et de ce fait, renforcer l’égalité femmes-hommes dans tous les milieux.
 
Le Plan intra-francophone 20-24 est composé de 18 objectifs stratégiques, répartis en 4 axes politiques majeurs qui sont les suivants :

  1. Mener une politique intégrée de lutte contre la violence basée sur le genre et collecter des données quantitatives et qualitatives sur toutes les formes de violence ;
  2. Renforcer l'information-sensibilisation du grand public, des professionnels ou encore du public de jeunes ;
  3. Protéger ou soutenir les victimes ;
  4. Suivi et prise en charge des auteurs.

 
Parmi les objectifs, citons par exemple l’accès au plus grand nombre aux outils de sensibilisation et de prévention, la généralisation des animations EVRAS (éducation à la vie relationnelle, éducative et sexuelle) dans les écoles et extrascolaires, la création d’un pôle de formation sur les violences de genre en Belgique francophone, assurer une meilleure coordination entre politique de l'accueil et du logement ou encore renforcer le suivi et la prise en charge des auteurs de violences.
 
 
Sources :
- Organisation mondiale de la Santé
- Le Parlement européen
- UN Women
- Le Conseil de l'Europe
 
 
 

 
Dernière mise à jour
28.11.2023 - 10:07
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