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Journée internationale des femmes rurales | Eclairage sur leur rôle crucial dans la société

L’ambassadrice du Nigéria, la Directrice Générale de l’UNESCO, la Sous-Directrice Générale de l’UNESCO et le Délégué général adjoint DGWB Paris soutiennent l’exposition « Portraits d’artisans du changement », 11 octobre 2022 © UNESCO Gentile
L’ambassadrice du Nigéria, la Directrice Générale de l’UNESCO, la Sous-Directrice Générale de l’UNESCO et le Délégué général adjoint DGWB Paris soutiennent l’exposition « Portraits d’artisans du changement », 11 octobre 2022 © UNESCO Gentile

« Les femmes représentent en moyenne, 43% de la main-d’œuvre agricole des pays en développement et jouent un rôle essentiel eu égard à la sécurité alimentaire et à la nutrition » (ONU Femmes, 2018)

Alors que les filles et femmes rurales jouent un rôle crucial dans la société, elles font face à une grande pauvreté, à une malnutrition et à la faim. Cela concerne principalement les femmes et filles rurales dans les pays en développement. Elles sont également victimes de sexisme, de discrimination et de racisme exercé de manière systémique.

Pourquoi cette journée ?

Proclamée par la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies, la journée du 15 octobre est dédiée aux filles et femmes rurales. Célébrée pour la première fois 15 années auparavant, l’objectif de cette journée est d’attirer l’attention sur le rôle et la contribution des filles et femmes rurales à la société, permettre un meilleur développement agricole et rural ainsi qu’une meilleure sécurité alimentaire.
 
A travers cette journée, l’Organisation des nations unis tente d’attirer l’attention sur les femmes rurales et leurs besoins. L’objectif principal est d’impliquer les femmes rurales au sein de la société notamment en les incitant à participer à l’élaboration et au suivi des politiques et des programmes de développement, ce qui permettra aux femmes d’être autonomes, tant sur le plan social, politique qu’économique.

Focus sur les femmes rurales dans les pays en développement

« Les femmes rurales garantissent la sécurité alimentaire de leurs communautés, améliorent la résistance au changement climatique et renforcent les économies » (ONU Femmes).
 
Les filles et femmes rurales des pays en développement contribuent à la vie en société. Elles s’occupent des tâches ménagères, du foyer et des enfants. Elles travaillent au champ, s’occupent du bétail, ramassent du bois et se chargent de ramener de l’eau potable.
 
« Dans les pays en développement d’Afrique, d’Asie et du Pacifique, les femmes travaillent en général 12 heures de plus par semaine que les hommes. » (Fonds international de développement agricole).
 
Dans les régions touchées par les changements climatiques, les hommes partent ailleurs pour travailler, les femmes se retrouvant seules face aux nombreuses tâches : elles doivent continuer de travailler pour subvenir à leurs besoins, répondre aux diverses autres tâches et élever leurs enfants.
 
Malgré les nombreuses contributions des femmes et des filles rurales à la société, elles rencontrent des difficultés d’accès aux ressources, une inégalité au niveau des droits de propriété ou encore un accès inégal à l’éducation, tant d’éléments qui constituent un frein à leur productivité et l’accès à un revenu. Selon ONU Femmes, les femmes rurales travaillent principalement dans le domaine de l’agriculture, secteur où la sécurité sociale et les droits de travail sont très peu présents.
 
De nombreuses difficultés touchent les femmes et filles rurales, en voici quelques-unes :

Les difficultés qui touchent les femmes et filles rurales sont nombreuses. D’après l’Organisation des Nations unies :

  • Seulement 2% des femmes rurales ont accès au deuxième cycle de l’enseignement secondaire.
  • Près de 30% des femmes accouchent sans l’aide d’un professionnel de santé alors que cette situation ne concerne que 10% des femmes vivant en milieu urbain. Cette situation constitue un risque de santé accrue pour les femmes : elles peuvent souffrir de saignements importants, contracter des infections, et même en mourir.
  • Les filles vivant dans des familles rurales pauvres sont plus susceptibles de se marier avant d’atteindre la majorité. D’après ONU Femmes, cette problématique concerne presque 50% des filles dans certains pays.
  • Les filles et femmes rurales sont chargées de ramener l’eau potable. Dans les milieux ruraux, seulement 60% de la population a accès à l’eau potable, contrairement en zone urbaine où 86% de la population y a accès. Dans la majorité des cas, ce sont les femmes qui sont chargées de chercher de l’eau potable, ce qui constitue un obstacle pour leur éducation, augmente le stress psychologique et le travail domestique non rémunéré.
  • Les filles rurales mariées de manière précoce risquent de faire face à de la violence conjugale. La violence faite envers les femmes à un réel impact sur la santé physique et psychologique des femmes, sur leur capacité de travail, leur productivité ainsi que sur leur moyen de subsistance.
  • Les filles et femmes rurales n’ont majoritairement pas accès à une connexion internet. D’après l’ONU, 3,7 milliards d’êtres humains n’ont pas accès à une connexion à travers le monde. Ces individus sont principalement plus pauvres et moins instruits.
  • … la liste est longue.

Mesures prises au niveau international

Les 17 objectifs de développement durable, mis en place par l’Organisation des nations unies visent à parvenir à un meilleur avenir et plus durable, d’ici 2030. Parmi les objectifs poursuivis, figurent l’élimination de la pauvreté et de la faim, l’accès aux soins de santé de tout un chacun ainsi que l’accès à une éducation équitable et inclusive, l’égalité des sexes et l’autonomisation des filles et des femmes partout dans le monde ou encore l’accès à de l’eau potable pour tous.
 
Afin de faire respecter les droits des femmes rurales, des engagements sont entrepris par l’Organisation des Nations unies, ONU Femmes, la Banque Mondiale, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation internationale du travail (OIT) ou encore le Fonds international de développement agricole (FIDA).
 
Par exemple, durant la pandémie de Covid-19 où les femmes et filles rurales ont été fortement impactés, les différentes instances de l’ONU et le Programme alimentaire mondial ont apporté leur soutien à ces femmes : Les femmes rurales et autochtones issues de plusieurs pays d’Asie et d’Amérique latine ont confectionné des masques. Cela leur a permis d’avoir un revenu mais également de diffuser des informations relatives à la santé et aux bonnes pratiques à adopter durant la pandémie.
 
Les diverses solutions mises en place visent à permettre une vie décente et plus humaine pour les filles et femmes rurales.

… et WBI dans tout ça ?

La lutte pour les droits des femmes est une priorité pour WBI, qui soutient divers projets en la matière, dans différentes parties du monde.
Ainsi, dans le cadre de son action internationale, WBI a soutenu un projet mené en République démocratique du Congo, dans la région du Sud-Kivu. Le projet s’intéresse au renforcement de la capacité de gestion des associations féminines de la région. Pour ce faire, des micro-projets ont été mis en place dont l’objectif est de contribuer à générer des revenus pour les femmes. Une attention particulière a été apportée à la transformation des matières premières agricoles par les femmes et jeunes filles victimes de violences sexuelles en zones rurales. Ce projet a également apporté son soutien aux investissements d’une vingtaine d’associations dans le cadre de recherches-actions en lien direct avec les réalités de terrain. 
 
Par ailleurs, citons également un projet remarquable qui a permis d’atteindre plus de 9 millions de personnes dont 6 millions de filles et de femmes en Afrique. Il s’agit de la campagne de l’UNESCO « Les filles au premier plan » mené dans quatre pays d’Afrique subsaharienne, à savoir, le Bénin, le Mali, le Nigéria et le Sénégal. Ce projet, soutenu à hauteur de 50.000 euros par WBI a pour objectif de rescolariser les filles qui ont quitté l’école à la suite de la pandémie de Covid-19. Au Nigéria, les actions mises en œuvre se sont concentrées dans les zones rurales et éloignées où se trouve un nombre élevé de filles déscolarisées. Parmi les actions menées dans le cadre de ce projet, on peut citer les dizaines de caravanes qui ont parcouru des zones difficiles d’accès du Mali et du Sénégal afin de rencontrer les communautés pour discuter et échanger sur les solutions pouvant faire progresser l’éducation des filles. Mentionnons également les forums et visites à domicile réalisés afin de sensibiliser les membres clés de la communauté comme les parents et chefs religieux sur le retour des filles à l’école. 

Sources

https://www.un.org/fr/observances/rural-women-day/background
https://www.un.org/fr/observances/rural-women-day
https://www.unwomen.org/fr/digital-library/multimedia/2018/2/infographic...
https://www.un.org/fr/observances/rural-women-day/messages
https://www.cncd.be/sommet-onu-femmes-rurales-senegal-perou-violences-ag...

Dernière mise à jour
13.10.2023 - 08:54
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