Allô le monde ? Ici Bruxelles !

Ici Bruxelles est né d'une envie de créer, de collaborer et de partager. Les Brigittines, le Théâtre Les Tanneurs et le Théâtre Varia ont imaginé ensemble ce projet qui a pour vocation de faire découvrir la scène bruxelloise contemporaine et de la porter dans le monde entier. Avec Wallonie-Bruxelles Théâtre Danse, l'agence chargée de la promotion des arts de la scène à l'international, ils ont donc mis sur pied ce nouveau rendez-vous destiné aux professionnels du secteur.
 
Pendant trois jours, des programmateurs et programmatrices belges et étrangers peuvent ainsi découvrir 9 spectacles, assister à plusieurs présentations de projets et participer à des rencontres avec les artistes. Ici Bruxelles se veut un moment de partage, d'échange, de discussion autour d'œuvres abouties comme de projets en construction, d'univers faits d'émois artistiques, d'engagements et de convictions.
 
La soirée d'ouverture a débuté avec quelques discours de bienvenue de la part de Coline Struyf, Directrice du Théâtre Varia, de Patrick Bonté, Directeur général et artistique des Brigittines, d'Alexandre Caputo, Directeur artistique du Théâtre Les Tanneurs, de Véronique Laheyne, Directrice de Wallonie-Bruxelles Théâtre Danse, et d'Anne-Françoise De Veth, Cheffe de Cabinet adjointe du Ministre-Président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Pierre-Yves Jeholet.
 
La soirée s'est poursuivie avec la performance de la danseuse Nadine Baboy, Un nouveau souffle : un solo de danse percutant, court et intense, une bouffée d'air frais, un souffle vivant dans un monde qui s'est vu contraint de retenir le sien pendant de nombreux mois. Au croisement de diverses influences, l'artiste expérimente de nouvelles fusions entre danse et poésie et célèbre le mouvement comme geste de résistance.
 
Ensuite, c'est la comédienne, autrice et metteuse en scène Florence Minder qui a présenté son spectacle Faire quelque chose, c'est le faire, non? A la croisée de la fiction et du réel, Florence Minder interroge notre capacité d'agir à travers une mosaïque humaine captivante. De son écriture singulière, elle invente un monde et bâtit sous nos yeux une œuvre mouvante où les récits se frôlent, se croisent, s'entrechoquent. Les frontières se brouillent et mettent en question notre capacité d'action.
 
La 2ème journée a commencé par une balade dans les Marolles, quartier typique de Bruxelles. Une visite guidée remplie d'anecdotes savoureuses racontées par un guide passionné. Parce que Ici Bruxelles, c'est aussi ça. Faire découvrir la ville aux professionnels étrangers (et aux Bruxellois qui n'ont jamais le temps de la visiter).
 
C'est ensuite Louise Baduel qui a proposé Loop Affect. Objet hybride qui navigue entre performance, danse et théâtre, ce spectacle s'appuie sur la figure de la boucle comme stratégie créative autant que comme objet esthétique. Louise Baduel interroge notre rapport au temps et confronte les notions de répétition, variation transmission et cycles naturels.
 
Ici Bruxelles, en tant que rdv professionnel, entend aussi être un moment de découvertes de spectacles encore à venir. Ainsi, lors de cet après-midi, plusieurs artistes ont pu présenter des projets en cours de création, à diverses étapes du processus de travail : 

• Collectif Greta Koetz : L'Atelier
• Olmo Missaglia : Una Foresta
• Othmane Moumen : Parti en fumée
• Eline Schumacher : Tout ce que vous voudrez
• Gurshad Shaheman et Dany Boudreault : Sur tes traces
• Shantala Pèpe : Rafales
• Karine Pontiès : Le Complot du quotidien

​Deux formes courtes ont été présentées à la suite de ces présentations de projets. Après le succès de leur spectacle sur l'orthographe, Arnaud Hoedt et Jérôme Piron s'attaquent à l'école avec Kevin, qui décortique les fondements, les valeurs et les enjeux de l'enseignement. La Cie Fany Ducat, quant à elle, propose Mes bras te connaissent : dans les coulisses d'un opéra, des histoires se croisent, une insatisfaction s'installe, une brèche se crée.
 
La soirée se termine avec Les Antipodes, une collaboration intergénérationnelle et intercommunautaire par le Canine Collectif et tg STAN : les personnages, comme les deux compagnies en scène, confrontent leurs récits, leurs expériences et questionnent la valeur des histoires dans un monde en crise.
 
Lors de la dernière journée, d'autres artistes ont également pu présenter leurs projets en cours de création:

• Jessica Fanhan : Belle dame
• Amel Benaïssa : Jardin
• Clément Thirion - Kosmocompany : Danse macabre
• Héloïse Ravet : Larrons en baskets bleues
• Sarah Devaux - Cie Menteuses : Plonger
• Florence Minder - Venedig Meer : L'Invisible n'est pas inexistant
• Salvatore Calcagno - Garçongarçon : Bellissima

Emilie Maquest a présenté How to disappear, un seul en scène (ou presque) indiscipliné pour disparaître de soi-même, tout laisser derrière soi, sans un bruit, s'éclipser du monde pour ensuite se réinventer.
 
Dans Ancora Tu, de Salvatore Calcagno, Dany Boudreault, reste seul avec les souvenirs d'une histoire d'amour fulgurante. A la veille de son retour au Canada, il doit décider lesquels il garde dans sa valise et lesquels il jette.
 
Enfin, dernier spectacle présenté, A very eye, de la Cie Tumbleweed questionne la matière en agitation, les corps en mouvement, les territoires qu'ils occupent. Six danseurs interprètent la foule, ses réflexes, son imprévisibilité, sa métamorphose constante.
 
Ce 1er rdv de Ici Bruxelles est un beau succès. Organisateurs, artistes et participants sortent ravis des ces trois journées intenses mais enrichissantes. Suite au prochain numéro !