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Wallonie-Bruxelles à SXSW: s’inspirer, networker et comprendre les tendances du futur

30/04/2024
Délégation Wallonie-Bruxelles au SXSW à Austin (c) Kingkong Mag
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Cette année, 17 organisations wallonnes étaient sur place. Pourquoi est-ce important d’y participer ? Quels sont leurs objectifs ? Et dans quel état d’esprit reviennent-elles en Belgique ?

 

SXSW, quatre lettres dont on entend souvent parler. Un événement qu’on qualifie d’événement incontournable, LE rendez-vous digital, d’innovation et de créativité le plus important pour les professionnel·les du monde entier… SXSW, c’est à l’image des Etats-Unis : gigantesque !

 

Au total, 17 organisations wallonnes se sont envolées pour Austin, au Texas. Entrepreneur·euses, porteur·euses de projet, chercheur·euses, universitaires partagent avec nous le pourquoi de leur présence à Austin. Pour l’inspiration, répond directement Alexandra Gérard, managing director de Stereopsia, le premier événement d’avant-garde de la XR. “Je suis là pour la XR:  les expériences, les talks, les pitchs et les gens. C’est the place to be pour rencontrer la communauté XR internationale. Je vise à renforcer la notoriété de Stereopsia. Ce contexte de délégation wallonne est important aussi, pas que pour le soutien financier, mais pour les contacts rapprochés que permet une semaine de vie en commun.” “On est plus fort·es quand on est toustes ensemble en termes de marque et de représentation, confirme Héloïse Devaux, business development director à La Grand Poste. Être toustes ensemble, en étant soutenu·es par l’AWEX et WBI, nous rend plus fort·es que si nous étions chacun·e venu·e en tant que petite structure indépendante des autres.”

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L’importance du réseau

C’est la deuxième fois qu’Héloise Devaux participe à SXSW. Son but ? Faire rayonner La Grand Poste à l’international. “Mon objectif est qu’elle devienne un lieu incontournable quand on vient en Belgique. Je souhaite aussi aller à la rencontre des autres hub créatifs et incubateurs.” Parmi les contacts intéressants, Héloise cite Jeanne Dorelli, directrice principale stratégie et opérations chez . Ce programme d’incubation québécois soutient et propulse les entrepreneur·euses qui utilisent la technologie pour révolutionner les industries créatives, en générant des projets innovants et des propriétés intellectuelles de classe mondiale.

 

Toustes sont unanimes, c’est le plus important. Après seulement 48 heures sur place, Gérôme Vanherf, directeur de La Grand Poste, estime qu’il pourrait repartir en Belgique. “Je pourrais déjà rentrer et j’aurais tout ce que je voulais. Il ne s’agit pas seulement de rencontrer de nouvelles personnes, mais d’entretenir du lien, de passer de bons moments avec des gens qu’on connait et qu’on ne voit peut-être qu’une fois à l’année.”

 

C’est en revenant d’une première visite à SXSW en 2017 qu’est né Wallifornia Music Tech, un programme d’innovation autour de la musique et des technologies développé en partenariat avec LeanSquare, Les Ardentes, le Théâtre de Liège et le KIKK festival dont l’objectif est de faire de la Belgique une référence en termes d’innovation dans l’industrie musicale. “Ce que je ressors de ma quatrième participation à SXSW, c’est très positif. Je constate, en toute humilité, que la marque Wallifornia fonctionne très bien à l’international. On entretient vraiment des liens très forts avec Austin et toute la délégation qui est ici. Cela nous permet aussi de venir rencontrer les start up, découvrir les innovations, voir ce qui se passe. Et surtout d’attirer des orateurices, des investisseur·euses, des entrepreneur·euses à notre conférence et notre accélérateur organisé chaque année à Liège.” La prochaine édition aura lieu du 9 au 11 juillet.

 

Le secteur créatif de Liège est largement représenté à SXSW. Coralie Doyen, Program & Partnership Leader à Noshaq, est également sur place. Son objectif ici, la curation du Wallifornia Music Tech. “Pour moi qui crée des programmes, mets en place des conférences, des événements, c’est exactement ce qu’il me faut. J’aimerais rencontrer des personnes issues de l’industrie musicale dans les pays latins, en Amérique du Sud ou en Afrique. Je suis venue ici avec ce focus et j’ai envie de repartir d’ici avec quelques pistes et profils-clés.”

 

La curation en termes de contenus et d’orateurices, c’est aussi la raison pour laquelle Gilles Bazelaire, directeur de l’asbl KIKK, se rend à SXSW. “On a pour habitude au KIKK d’aller chercher du contenu un peu partout dans le monde. On part toujours du principe qu’on essaie d’amener l’instantanéité de la planète de la créativité numérique. Et pour ce faire, on a besoin de voyager et de ramener les meilleurs contenus trouvés aux Etats-Unis, en Afrique, en France, en Belgique… à Namur.”

 

Gilles Bazelaire se concentre sur deux axes du KIKK Festival – dont la prochaine édition aura lieu du 24 au 27 octobre – le Market et les délégations étrangères. “On rencontre pas mal d’écosystèmes présents ici, c’est l’avantage de SXSW. J’ai découvert une start up japonaise que je veux absolument faire venir au KIKK. Elle a développé un prototype de ce qu’on appelle l’haptique, qui permet de ressentir la réalité virtuelle. Pour le moment, ça passe par des casques, des gants, des équipements. Avec la technologie de cette start up, c’est directement ressenti dans le corps sans appareil. C’est assez incroyable.”

 

Si le festival se disperse un peu et devient moins lisible, ça reste pour Gilles Bazelaire, un événement pendant lequel on peut rencontrer la planète digitale en très peu de temps

 

Rencontrer autant de personnes qui partagent la même passion pour le milieu des arts digitaux en si peu de temps, c’est ce qui plait le plus à Gwenaëlle Gruselle, international business developper chez Dirty Monitor. Dirty Monitor, c’est un studio créatif belge né en 2004, pionnier dans le domaine de la conception et la réalisation de contenu pour le mapping vidéo et d’autres productions audiovisuelles. Basée en Californie pendant deux mois pour développer le marché américain, Gwenaëlle a saisi l’opportunité de rejoindre la délégation wallonne à Austin. D’autant plus que Dirty Monitor vient de présenter deux shows de vidéo mapping en Californie en décembre, Let’s Glow (qui a accueilli près de 67.000 visiteur·euses) à San Francisco puis le décompte du Nouvel An sur le City Hall de Los Angeles. “C’est ma première expérience donc je suis plutôt en mode exploratoire pour savoir ce qui pourrait ressortir de ce type d’événement. Cela permet déjà de se connecter à des partenaires locaux pour d’éventuels développements au Texas et à Austin, en plus de rencontrer d’autres studios d’arts digitaux et de reconnecter avec le réseau ICC wallon.”

 

Dans ce réseau ICC wallon, il y avait aussi Sébastien Resier, CEO de Arduinna Silva Studio. S’il est à Austin, c’est avant tout pour se faire connaître. “La Wallonie n’a vraiment pas à rougir au niveau technologique. C’est assez intéressant de pouvoir faire un benchmark du marché, de voir ce qui se passe dans les autres pays et s’il y a une place pour nos produits. Aux Etats-Unis, on a découvert des choses auxquelles on n’aurait jamais pensé. Ici, iels osent beaucoup plus qu’en Europe. Je reviens donc en Belgique avec pas mal de découvertes, de nouvelles idées et de choses que j’ai envie de faire évoluer et avancer.”

 

Damien Van Achter, consultant indépendant dans le domaine des médias, de l’éducation et de l’entreprenariat, revient lui aussi avec plein d’idées en tête. Et surtout des confirmations. “Je viens chercher des petits checks à côté d’intuitions que j’ai pendant l’année sur des technologies, des dynamiques, des produits, des services à imaginer, à mettre au service de mes client·es ou de moi-même. Je passe une bonne partie de mon temps à faire de la veille. Mais depuis la Belgique, notre petit coin d’Europe, c’est difficile d’avoir une vue macro et de pouvoir confirmer ou infirmer.”

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Oser

La Belgique et la Wallonie, serait-elle trop timide ? C’est ce qui ressort aussi pour d’autres personnes présentes au sein de la délégation. “Je suis à Austin pour m’inspirer, confie Sébastien Nahon, directeur du MIIL, laboratoire d’innovation média à l’UCLouvain, spécialisé dans les technologies immersives. » Et son expérience confirme ses intuitions mais aussi qu’il est temps de résoudre le complexe d’infériorité de la Belgique. « On est parfois largement au-dessus de ce que font les autres et on n’ose pas… On doit garder cette humilité qui fait notre force, mais on doit identifier ce dans quoi on est bon·nes et le mettre en avant… On a raté le train du web, celui de l’IA mais là, en Belgique, on ne rate pas le train de la XR. Pour moi, c’est la plus belle reconnaissance. On a vu juste très tôt, tant au niveau des acteurices de l’écosystème que des oeuvres, des investisseur·euses que des représentant·es public·ques. »

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La Wallonie n’est pas en retard

 

Pierre Collin, executive manager de twist explique « Je comprends que grâce à l’intelligence artificielle générative, on va pouvoir davantage internationaliser notre culture, développer une industrie et faire énormément de choses. La Wallonie n’est pas en retard et c’est maintenant qu’on doit prendre les bonnes décisions pour avancer, qu’on doit se mettre dans les bons écosystèmes et trouver les bon·nes partenaires. »

 

Trouver des partenaires, c’est l’une des raisons pour lesquelles Xavier Péters, CEO de Leansquare (fonds d’investissement basé à Liège qui fait partie du groupe Noshaq), est présent à SXSW. “Cet événement est incontournable pour un·e investisseur·euse comme nous en musique et qui a, en plus, créé un programme d’accélération dans le marché music tech. On voit au fur et à mesure des années qu’on est de plus en plus intégré·es et reconnu·es.” Xavier, comme Coralie Doyen l’an dernier, animait d’ailleurs un panel lors de cette édition 2024. “Ca permet aux partenaires de voir qu’on est présent·es lors de leur programme et qu’iels viennent au nôtre… On essaie de prendre des rendez-vous avec des corporates, des investisseur·euses, qu’on n’a pas l’occasion de voir en dehors de SXSW. Autour d’un verre, d’un concert, tu peux rencontrer le CEO de Deezer, d’Universal, alors que tu aurais du mal à le faire si tu envoyais un mail via Linkedin. Ces gens sont comme nous, en mode plus festif, plus cool, plus décontracté, tout en discutant business.”

 

Source: KinKong Mag 

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