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14-18 : le regard original de 8 jeunes artistes

Copyright J. Van Belle

Ils sont étudiants en art. Ils viennent de Belgique, de France, d’Allemagne, du Royaume-Uni. Ils se sont réunis durant 15 jours en résidence au Mons Memorial Museum pour créer des oeuvres communes sur la thématique de la Première Guerre mondiale. Le résultat – très original - de ce travail invite le visiteur à s’interroger sur sa propre vision de la Grande Guerre, en parallèle du parcours permanent du musée.

 

Ces jeunes artistes ont été sélectionnés suite à un concours par un jury de professionnels qui a tenu compte de leurs qualités artistiques, mais aussi de leur motivation à travailler avec des artistes d’autres pays, explique Laurence Hermand, Directrice du Bureau International Jeunesse (BIJ), initiatrice du projet, avec WBI, la Ville de Mons et le Mons Memorial MuseumEn effet, le but du projet est avant tout de permettre à ces jeunes de se rencontrer et de créer ensemble dans le respect de leurs différentes cultures.

 

Felix Lindner (23 ans) et Cajetan  Scheliga (23 ans) sont allemands. Ils expliquent : Le projet d’installation vidéo "Wetteleuchten" (éclair de chaleur) est un mémorial multidimensionnel. Il met en avant les souvenirs d’Ernst Jünger. Hors des ombres du temps, les séquences des images vidéo trilingues illuminent l’exposition d’une humanité dévastée.

 

Martin Schadron (25 ans) est Belge francophone. C’est la marche d’un siècle troublé auréolé d’espoirs fugaces qu’il représente en 99 pièces. Le casque du soldat  traverse les époques, et se fait bleu, porteur d’une nouvelle dimension. Le jeune artiste cite Camus : L’âme du meurtrier est aveugle. Il n’y a pas de vraie bonté ni de bel amour sans toute la clairvoyance possible.

 

Anouk Van Hooydonk (23 ans) vient de Gand. Elle raconte : Un soir, en me promenant au parc du Cinquantenaire, l’idée m’est venue de rendre tous ces monuments visibles. J’ai récolté de la terre, symbole des tranchées et de la Patrie, au pied de monuments de Bruxelles liés à 14-18, et je l’ai mise sur la toile avec du liant et de la peinture acrylique. Cette terre est fertile. J’ai appelé la série de peintures La Récolte.

Hélène Bleys (23 ans) est française. Elle vient des Ardennes. Son  outil d’expression, c’est le dessin. Son travail se construit en trois temps précis de l’histoire de la guerre, dont l’un évoque l’horreur du massacre sous une forme organique. Je voulais offrir une image qui soit comprise par le regard de chacun, quelle que soit sa génération.

 

Valentin Capony (25 ans) est français. L’œuvre que je représente est dérivée de mes recherches de monotype, explique-t-il. Les gestes des soldats, le rampement dans les tranchées sont rendus de manière forte, concrète et fantomatique. J’essaie de rendre possible une proximité entre cette période que je ne connais qu’à travers des documents et la réalité des hommes qui ont connu cette expérience.

 

Moira Agius (23 ans) est citoyenne maltaise et professeur d’art et d’histoire au Royaume-Uni. Dans ma sculpture, explique-t-elle, j’ai voulu rendre hommage au cactus qui, pendant la guerre, servait à guérir les blessures des soldats, en le connectant à une paire de pieds qui évoque la contribution de Malte, alors colonie de l’Empire britannique, à la guerre 14-18 et la loyauté des soldats.

 

Benjamin Ayling (24 ans) vient du Royaume-Uni. Je suis actuellement dans un processus d’exploration en profondeur de tout ce qui touche la Première Guerre Mondiale. Mon travail est articulé autour d’un concept fort : échanger avec des jeunes artistes venus d’autres pays qui ont connu ce conflit, ne peut qu’avoir une influence très positive sur mon travail. La guerre étant par nature éminemment politique, prendre artistiquement position sur cette question m’intéresse tout particulièrement.

 

Exposition à voir au Mons Memorial Museum  Avenue Dolez, 51.  Jusqu’au 3 janvier 2016.