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Levisarha et Marcel Ziemons se distinguent à Milan

Levi Dethier et Sarha Duquesne

Levi Dethier, Sarha Duquesne, la présence de votre studio Levisarha au Salon du Meuble de Milan n’est pas passée inaperçue. Quel regard portez-vous sur l’événement ?

L. D. : Nous sommes évidemment très contents et assez fiers, notamment car le NY Times nous a répertorié parmi les 15 talents émergents du salon ! Levisarha a été créé en 2014. En tant que jeunes designers, le salon et la revue de presse associée donne à notre travail une crédibilité très appréciable. C’est une bonne base pour la suite.

S. D. : On se sent aussi reconnaissants vis-à-vis de l’entreprise Marcel Ziemons avec qui nous avons réalisé le projet. Elle a véritablement joué le jeu en nous accordant l’attention et le temps nécessaire. Nous saluons aussi l’initiative de Belgium is Design et du magazine DAMN° à l’origine de l’événement. Notre présence fait suite à un appel à projets. Les opportunités telle que celle-ci sont une vraie chance pour les jeunes designers. Cela rend possible la réalisation de projets convaincants mais qui auraient été difficilement possibles par manque de temps, de ressources ou d’enjeux concrets.

 

Comment envisagez-vous la suite de votre parcours ?

S. D. : Levisarha existe depuis 2 ans. A ce stade, nous avons déjà mis au point Perimeter, une collection de mobilier en production sérielle, pour laquelle nous avons reçu des retours très positifs. Nous avons étudié en Belgique et en Suisse, travaillé à Londres et été sollicités pour différentes interventions et expositions en France et à New York. Milan consolide et confirme notre présence sur le marché international. Nous allons continuer sur cette lancée, dans le mouvement de Milan.

L. D. : Notre production est encore fort diversifiée. Même si notre cheval de bataille est le mobilier produit en série, nous voulons rester disponibles pour d’autres expériences comme cela a été récemment le cas pour des installations de scénographie. Pour Milan, le projet est de l’ordre de la série limité, en tout cas pour le moment. Nous n’excluons pas de la retravailler dans une logique de production en série.

 

Pouvez-vous nous expliquer la philosophie de votre design à travers la lampe Drill ?

L. D. : Nous aimons rendre les choses évidentes. Nos produits sont minimalistes. Ils ont le souci du détail, en particulier au niveau des assemblages. Les éléments sont travaillés pour être employés tels quels, sans artifices, tout en transparence. Cela donne un design dont les lignes et la structure sont immédiatement compréhensibles.

S. D. : Pour la lampe Drill, le point de départ était l’envie de travailler avec la pierre et la technique du carottage. Le résultat découle directement de ces choix. Drill est une lampe composée de deux cylindres en basalte de hauteurs et de diamètres différents. L’une est une lampe sur pied à poser au sol, l’autre est une lampe de lecture. L’objet paraît simple mais sa conception et réalisation ont demandé la maîtrise des techniques de carottage de pierre de l’entreprise Marcel Ziemons.

 

L’entreprise est de fait unique en son genre. Pouvez-vous nous la présenter ?

L. D. : Marcel Ziemons est une marbrerie située dans les Cantons de l’Est. Sa particularité est d’avoir complété son savoir-faire traditionnel par des compétences pointues dans les nouvelles technologies liées au travail de la pierre. Ils sont notamment spécialisés dans les procédés de 3D scanning qui permettent de tailler une pierre à partir d’un modèle digital 3D.

S.D. : L’entreprise est portée sur l’innovation et l’inventivité. Nous nous sommes tournés vers elle car c’est une des dernières marbreries à maîtriser les techniques de carottage. Pour le projet Drill, elle a dû développer et adapter ses outils. Leur connaissance de la pierre nous a été aussi très utile. Le choix du basalte vient des conseils de l’entreprise. Cette pierre volcanique et locale s’est parfaitement mariée au projet tant au point de vue esthétique que technique.

 

Un mot sur la collaboration pour conclure ?

S. D. : Je pense qu’elle s’est déroulée exactement comme l’imaginait Belgium is Design et DAMN° Magazine dans le cadre de l’exposition Belgian Matters. Il y a eu un réel échange d’idées et une transmission de savoir-faire. Notre projet a été un challenge technique de plus à relever pour l’entreprise Ziemons. Ses capacités techniques en sortent encore plus diversifiées.

L. D. : Le projet met également en avant les qualités et savoirs-faire présents en Belgique. La collaboration nous a permis de mettre en avant notre studio, sur la scène internationale qui plus est. Nous nous réjouissons aussi du coup de projecteur sur les activités de Marcel Ziemons. Leurs capacités dans le secteur sont exceptionnelles et trop souvent méconnues, y compris en Belgique.

 

Sylvie Reversez

 

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