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Taïwan: Conférence sur les identités belges et taiwanaises avec 4 historiens de l’UCL à Taipei

29/04/2024
Historiens taiwanais et belges réunis pour le colloque public « Identités : perspectives historiques de Taiwan et de la Belgique au 20 et 21e siècles » © Taiwan Historical Association

Avec le soutien du Bureau Belge de Taipei et l’aide de partenaires locaux, cette conférence a rassemblé historiens belges et taïwanais sur la question des identités.

 

L'élégant bâtiment de l’Academia Historica datant de l’époque coloniale japonaise a accueilli un groupe d'historiens de l'Université catholique de Louvain (UCLouvain) emmené par la présidente du département d’histoire, Laurence Van Ypersele, professeure et membre de l'Académie Royale de Belgique.

 

Intitulée « Identité : perspectives historiques sur Taïwan et la Belgique aux 20e et 21e siècles », la conférence publique co-organisée par le Bureau Belge de Taipei, Wallonie-Bruxelles International, la Taiwan Historical Association et l’Academia Historica, s’est déroulée devant un public d'étudiants et de passionnés d'histoire venus apprécier la façon dont la Belgique et Taïwan sont parfois le reflet l'un de l'autre malgré les distances géographiques et différences culturelles.

 

En ouverture de cette conférence, le directeur-adjoint du Bureau Belge de Taipei, Geoffrey Eekhout, le professeur Chen Yi-Shen, président de l'Academia Historica et la vice-présidente de la Taiwan Historical Association, Chen Tsui-Lian, professeure d’histoire à la National Taiwan University, ont tous les trois, salué la pertinence de l’initiative de ce «regard croisé», «excellent point de départ de dialogue et compréhension mutuelle entre Taïwan et la Belgique», soulignant que «c’est à partir du respect mutuel entre les différents groupes identitaires que nous construisons une démocratie pluraliste».

 

En effet, comme exposé ensuite par la professeure Van Ypersele, le territoire de la Belgique a connu plusieurs évolutions dont les influences espagnole, autrichienne, française et néerlandaise avant de s'ériger en royaume indépendant en 1830. Les deux guerres mondiales du XXème siècle ont également entraîné de nombreuses conséquences sur l’organisation du pays et les relations entre les deux principales communautés linguistiques néerlandophones et francophones.

 

Ses homologues, Chen Tsui-lian, professeure d’histoire à la National Taiwan University, Chen Wei-chi de l'Academia Sinica, et le professeur Chang Kuo-Cheng de l’Université Médicale de Taipei, ont retracé la longue histoire de Taïwan, d'une île aux populations austronésiennes à l'occupation néerlandaise, chinoise, japonaise, jusqu’à l’arrivée du régime nationaliste chinois et la période d’oppression politique de «Terreur Blanche», qui aboutira finalement à la démocratie actuelle.

 

Également membre de la délégation belge, le professeur Paul Servais, a échangé sur l'influence de la religion chrétienne à Taïwan avec son homologue Tsai Ching-tang, de l’Université Normale Nationale de Taïwan. Le professeur Gilles Lecuppre, spécialiste de l'histoire médiévale et moderne, a interagi avec le chercheur Chen Wei-Chi au sujet de l'influence coloniale japonaise sur la société taïwanaise principalement Han et austronésienne.

 

Madame Ong Na-Ping, professeure du département d'ethnologie de l'Université nationale Chengchi, a fait un exposé remarqué sur la richesse des cultures austronésiennes de l'île et leur immense variété linguistique qui n’a pas manqué de surprendre les Belges présents. De nombreux parallèles ont ainsi été tissés avec les multiples dialectes flamands et wallons belges évoquant les dynamiques de pouvoir des langues dans les deux cultures et leur place dans l'identité multiple et contemporaine de ces deux sociétés.

 

Les professeurs de l'Université nationale Chengchi, les historiens Chin Shih-Ch'i, Teresa Tsui Kuo-Yu et Ray Jui-Sung Yang et Julien Oeuillet, journaliste belge basé à Taiwan, ont animé les débats.

 

«Nous avons voulu profiter à la fois de la venue de ces éminents professeurs d’histoire de l’UCLouvain à Taipei et de la collaboration avec la National Cheng-Chi University (NCCU) – qui est sans doute l’une des meilleures universités en sciences sociales et politiques à Taïwan – pour organiser cette conférence publique, avec l’intention d’accroître la visibilité de la Belgique francophone auprès de la société taïwanaise » explique Philippe Tzou, conseiller économique et commercial de l’AWEX et représentant de WBI à Taipei.

 

Cette conférence publique a eu lieu grâce à une coopération entre le Ministère de l’Education de Taiwan et l’UCLouvain qui, depuis 2021, soutient un échange annuel de professeurs d’histoire entre l’UCLouvain et la National Cheng-Chi University de Taipei.

 

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