Les industries culturelles et créatives (ICC) de Wallonie-Bruxelles
Précurseur de la prise en compte du potentiel des ICC, la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) constituent un écosystème riche d’opportunités pour les partenaires étrangers. L’évolution de ce secteur représente un élément important des relations internationales de la Wallonie et la FWB.
Bénéficiant de filières déjà très bien structurées dans certains secteurs, c’est un large vivier d’acteurs qui est en cours de structuration. Les établissements d’enseignement supérieur et les universités font partie intégrante de cette démarche du développement des industries culturelles et créatives.
La Wallonie et la FWB aux avant-postes de l’étude du poids économique des Industries culturelles et créatives
Les industries culturelles et créatives (ICC) ont, depuis une dizaine d’années, fait l’objet d’un nombre croissant d’études, à l’international comme au niveau national, de la part de chercheurs spécialisés mais aussi à l’initiative d’acteurs publics afin d’évaluer le poids socio-économique du secteur.
Dès 2014, précurseur en la matière au niveau européen, l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS) réalisait pour la première fois une étude afin d’évaluer le poids économique des ICC en Wallonie et à Bruxelles.
L’IWEPS remarquait que « le secteur des ICC se révèle vaste et protéiforme et que plusieurs domaines gagneraient à être étudiés de manière plus approfondie, notamment en regard des mutations technologiques actuelles et des questions liées à la propriété intellectuelle (par exemple : la musique, l’audiovisuel, les jeux vidéo). De plus, la part non-marchande des ICC nécessiterait également une attention différenciée et spécifique, nécessitant l’usage de méthodologies axées sur la mesure de valeurs s’écartant parfois des indicateurs économiques standards. »
En 2022, les chiffres clés de ce secteur montrent que les ICC représentent, en particulier en Wallonie et à Bruxelles :
- Environ 5% de l’emploi total des salariés, soit presque 185.000 salariés dans le pays ;
- Environ 9,8% de l’ensemble des indépendants, soit 73.000 indépendants dans le pays ;
- Environ 5,4% de l’emploi total (salariés et indépendants) en Wallonie et à Bruxelles ;
- Environ 8% du nombre total d'employeurs – 7,4% en Wallonie et 11,5% à Bruxelles –, soit presque 22.000 employeurs, soit dans le pays, et avec une concentration davantage autour des très petites entreprises TPE (83,7%) ;
- 11% de l’effectif global d’assujettis actifs – cette proportion s’élève à 10% en Région wallonne et à 15% en Région bruxelloise –, soit presque 105.000 assujettis actifs dans le pays ;
- 4,8% du chiffre d'affaires global – près de 5,5% du chiffre d'affaires de la Wallonie et de Bruxelles, ce qui représente un chiffre d’affaires global de plus de 48 milliards d’euros dans le pays ;
- 4,8% du PIB, soit environ 15,6 milliards d’euros de valeur ajoutée
Enfin, il est apparu à l’époque que l’étude des pouvoirs publics s’occupant des ICC restait un champ encore peu exploré, non seulement aux niveaux communautaire et régional mais aussi aux niveaux des administrations provinciales et locales. Cela permettrait d’intégrer la composante des pouvoirs publics dans le portrait général des ICC.
C’est sur cette base qu’une démarche ambitieuse s’est mise en mouvement et a permis à Wallonie-Bruxelles de s’inscrire dans un développement important de son potentiel d’excellence en matière d’Industries créatives et culturelles.
Une question européenne, Wallonie-Bruxelles en exemple
Au début des années 2000, les travaux européens, réalisés à l’aune des années 2000 par la DG Culture ont permis de délimiter un ensemble d’activité liées pouvant être traduites par du PIB européen. Cela a de fait permis de reconnaître la réalité économique des arts et de la culture, en parlant de poids économique, de marqueurs sur l’emploi, de capacité d’innovation, etc.
De plus, le SPW Economie représente la Wallonie au sein de deux projets Interreg Europe dédiés au développement économique des industries culturelles et créatives : RCIA et CREADIS3.
Le projet Interreg Europe RCIA (Regional Creative Industries Alliance) vise à augmenter le nombre de collaborations entre les PME créatives et d’autres entreprises plus traditionnelles afin de renforcer la compétitivité des entreprises et le développement d’innovations.
Le projet Interreg Europe CREADIS3 (Smart Specialisation Creative Districts) vise à améliorer la gouvernance institutionnelle des écosystèmes créatifs et à booster la contribution des industries culturelles et créatives au développement économique régional.
Ces deux projets ont commencé en janvier 2017. Ils s’inscrivent dans la continuité des expériences précédentes de la Région qui ont permis de prouver l’atout que représente le secteur des industries culturelles et créatives pour le développement économique régional ainsi que le potentiel de la Wallonie au niveau européen. La Wallonie a été nommée District Créatif Européen (Wallonia European Creative District) de 2013 à 2015 par la Commission européenne et est ainsi devenue l’un des deux démonstrateurs européens de stratégies politiques concernant la créativité.
Lancée en 2014 et actuellement mise en œuvre au travers du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER), la politique des hubs créatifs wallons est le principal dispositif étalonné comme un point de référence dans le cadre de ces deux projets Interreg Europe.
St’Art, un outil de levier économique en phase avec le terrain
Dès 2009 la Belgique francophone a été pionnière en mettant sur pied l’outil St’Art, qui intéresse aujourd’hui les autorités européennes. L’investissement dans l’art et la culture paraît encore trop risqué pour beaucoup. St’Art fonctionne comme une société d’investissement et demande à leurs partenaires les mêmes garanties : plan d’affaire, plan financier, identification au sein de la filière d’activité, avantage concurrentiel, solvabilité s’il y a emprunt, rentabilité sous forme de dividende s’il y a participation au capital, etc.
Cette manière d’appréhender le financement de projet permet au public de mieux délimiter son action et au privé d’obtenir des garanties de retour sur investissement.
La mise en place des Hubs créatifs Wallons
La politique des hubs créatifs en Wallonie mise en place dès 2014 vise à créer de la valeur économique en misant sur la créativité comme facteur déterminant de l’innovation. Constitués à partir des organismes les plus pertinents sur le plan local (universités, CEEI, intercommunales, asbl privées…), les hubs créatifs se positionnent comme des moteurs de transformation de l’économie traditionnelle vers l’économie créative. Il est à noter que les hubs créatifs ont une vision multisectorielle mais que certains d’entre eux se sont focalisés sur les industries culturelles et créatives comme vecteur de développement.
Service de coopération internationale de WBI
Wallonie-Bruxelles International (WBI) intègre les Industries Culturelles et Créatives (ICC) comme un axe majeur de sa coopération internationale, notamment à travers ses partenariats bilatéraux et en particulier avec l’Afrique. Cette approche est particulièrement visible dans ses programmes de coopération, comme l’illustre le récent partenariat avec le Bénin où les ICC constituent l’un des piliers stratégiques du programme 2024-2028.
WBI assure la coordination et la mise en œuvre de ces initiatives culturelles en travaillant étroitement avec différents partenaires et opérateurs, tout en s’alignant sur les politiques définies par le Gouvernement de la FWB, le Gouvernement wallon et le Collège de la Commission communautaire française. Cette démarche s’inscrit dans une vision plus large de promotion des intérêts culturels de la Fédération Wallonie-Bruxelles sur la scène internationale.
En 2024, WBI et l’APEFE, avec l’appui de la Fondation Hicter, ont conjointement conduit une analyse prospective pour soutenir le développement du secteur culturel et des ICC dans le cadre de la coopération entre la Wallonie-Bruxelles (WB) et l’Afrique. Ce cadre de référence vise à renforcer la coopération culturelle autour de la structuration des industries culturelles et créatives ou encore des questions du numérique et de l’intelligence artificielle dans le secteur culturel.
Un réseau international dédié : Les Chargés de développement culturel et patrimonial (CDCP) de Wallonie-Bruxelles international
La diplomatie culturelle et patrimoniale s’appuie sur les 21 chargées et chargés de projets, appelés désormais Chargées et Chargés de développement culturel et patrimonial (CDCP). Ces personnes travaillent à la promotion de nos opérateurs culturels, mais aussi au déploiement des industries culturelles et créatives et d’autres atouts et projets liés notamment au patrimoine, au tourisme ou à la formation.
Le réseau des CDCP sera présent dans les pays suivants :
Allemagne, Canada, Chili, Chine, France, Maroc, Pologne, Roumanie, RDC, Sénégal, Suisse, Tunisie, Vietnam, Emirats Arabes Unis, Espagne, États-Unis, Italie, Japon, Royaume-Uni.
Quelques exemples de réalisations de Wallonie-Bruxelles dans les industries créatives et culturelles :
Résidence "La Cohorte" au Québec : un projet de création pour la musique émergente
Nouvelle collaboration culturelle entre la Représentation WB au Chili et le Persa Victor Manuel
Avec le gaming, le talent wallon possède une filière de qualité
Wallonie-Bruxelles à SXSW: s’inspirer, networker et comprendre les tendances du futur
South By Southwest: une présence belge remarquée au Texas
Festival Transmediale à Berlin : focus sur les artistes belges francophones
Le phishing, principale porte d'entrée des cybercriminels
MTL connecte | Comment l’intelligence collective fait son nid
https://galaxy.kikk.be/fr/projets
L’intelligence artificielle dans l’art et les industries culturelles et créatives
L'éducation culturelle et artistique en Fédération Wallonie-Bruxelles reconnue par l'UNESCO
Sources :
LA POLITIQUE DES HUBS CREATIFS WALLONS AU
CŒUR DES PROJETS CREADIS3 ET RCIA (Interreg Europe)
Rapport d’activités 2023 de Wallonie-Bruxelles international