Exposition | « Dans tes brumes »
À l'invitation de la Galerie Les filles du calvaire, la commissaire Lise Bruyneel orchestre l’exposition Dans tes brumes, réunissant une constellation d’artistes dont Dirk Braeckman, Julie Calbert, Katrien de Blauwer, Antoine de Winter, Renée Lorie, Stéphanie Roland, Dries Segers, Lore Stessel et Laure Winants.
Le Centre Wallonie-Bruxelles à Paris accompagne cette exploration poétique de l’effacement et de la mémoire, de l’indisponibilité et de la contemplation qui interroge la frontière entre photographie et peinture, entre mémoire et altérité.
Cette collaboration marque le continuum des engagements du Centre avec Stéphanie Roland, à travers son cycle 25 Arts Seconde, ses participations à la Biennale Chroniques de Marseille, au FIDMarseille et au Festival Scopitone. Laure Winants est, quant à elle, soutenue depuis 2021 et son projet Albédo sur le réchauffement climatique dans les Pyrénées, et plus récemment dans le cadre de Time Capsule, un projet expérimental qui questionne les archives et notre rapport au temps.
« C’est une exposition qui parle de l’énergie d’une ville, de l’effacement et de l’oubli, du surgissement et de l’inattendu. C’est une exposition sur les conditions météorologiques de la disparition : un espace blanc, envahi par la brume, au sein duquel les visiteurs peuvent jouer à disparaître et rêver au monde qui continue sans eux. Alors que l’on nous somme perpétuellement d’être disponibles, c’est une exposition qui nous rend indisponibles.
C’est une exposition où les artistes jouent eux aussi à s’absenter de leurs œuvres en intégrant dans leur processus de création le hasard et l’accident. C’est une exposition sur la frontière entre les arts, sur des photographies qui ressemblent à de la peinture et des peintures qui sont presque de la photographie, des photographies sur pierre, des photographies sans appareil, des photomontages aux ciseaux de corps volés dans des magazines. C’est une exposition où l’on utilise pour lentilles des bulles d’air vieilles d’un million d’années, où l’on ouvre grand la focale pour laisser entrer la lumière jusqu’à brûler le film.
C’est une exposition qui se demande ce que nous emportons des paysages que nous avons regardés, ce que nous gardons des gestes de celles et ceux que nous avons aimés, ce qui demeure en nous du monde quand nous fermons les yeux. Face à l’urgence de la crise climatique, c’est une exposition qui interroge notre désir de reproduire l’image avec exactitude en étant incapables de préserver sa source. C’est une exposition qui nous confronte au spectre de notre propre disparition.
C’est une exposition où la science flirte avec la science-fiction, qui nous plonge au cœur des océans et des glaciers, où la glace crée des dégradés de couleurs fabuleux, où des cartes postales apparaissent à la chaleur de nos mains, où l’on visite des îles fantômes et des communautés si petites que les relations humaines y semblent grossies à la loupe.
C’est une exposition qui libère l’espace de stockage, qui laisse la place aux visiteurs pour recevoir les œuvres, qui ouvre l’expérience sensorielle aux odeurs et aux sons, qui fait apparaître des arcs-en-ciel, des images holographiques et autres mirages. C’est une exposition où le temps est nuageux et les températures légèrement au-dessus des normales saisonnières. Et d’abord, à Bruxelles, il ne pleut pas. »
Lise Bruyneel et Simon Hatab
Informations
7 décembre 2024 - 22 février 2025
Vernissage : Samedi 7 décembre
Centre Wallonie-Bruxelles
127-129, rue Saint Martin
75004 Paris
Accueil et salle d’exposition
Métro Châtelet-Les-Halles, Rambuteau, Hôtel de Ville
Horaires
Lundi - mardi - mercredi - vendredi - samedi : 11h00-19h00
Jeudi : 14h - 21h
Dimanche : Fermeture
Visite de groupe sur rendez-vous : reservation@cwb.fr