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Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines

01/02/2023

A travers cette journée, l’objectif est de visibiliser et d’accroitre les actions visant à éliminer cette pratique désastreuse pour la santé des femmes. 

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Que sont les mutilations génitales féminines ?

Les mutilations génitales féminines concernent les interventions endommageant et/ou lésant les organes génitaux de la femme dans un but non médical. La mutilation consiste à retirer une partie ou la totalité des organes génitaux externes de la femme. 

 

Ces mutilations génitales provoquent chez les filles et les femmes plusieurs complications. A court terme, elles peuvent souffrir de fortes douleurs, de saignements, d’hémorragies, et contracter des infections. Dans des cas extrêmes, ces mutilations peuvent également causer la mort. A plus long terme, les mutilations ont des répercussions négatives sur la santé sexuelle, reproductive et mentale des femmes.

 

« Les mutilations constituent une violation des droits fondamentaux des filles et des femmes » (UNICEF). 

 

Cette pratique, exercée dans plusieurs pays à travers le monde, est ancrée au sein de certaines sociétés et normalise d’une certaine manière les violences faites aux filles et aux femmes.

 

L’exercice de cette tradition qui trouve son fondement au sein de l’inégalité de genre est justifié de différentes façons par ses pratiquants. Plusieurs raisons sont invoquées afin de  justifier ce rituel. Parmi elles, on retrouve la coutume qui permet le passage vers la féminité.

 

Par ailleurs, selon les croyances, la mutilation génitale permettrait aux femmes de faire un bon mariage ainsi que de préserver l’honneur familial. Cette pratique, considérée comme une norme sociale dans les sociétés dans lesquelles elle est appliquée, n’est pas remise en à cause : la peur d’être rejetée et la pression sociale autour des mutilations sont des éléments qui empêchent une évolution.

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Combien de filles et de femmes sont touchées par cette pratique à travers le monde ?

Selon l’UNICEF – Fonds des Nations unies pour l’enfance – près de 200 millions de filles et de femmes, âgées de 15 à 49 ans, ont été excisées dans le monde. Malgré des progrès considérables réalisés en la matière, l’exercice de cette pratique est encore courant dans certains pays, comme en Somalie ou en Guinée où 90% des filles et des femmes sont exposées aux mutilations sexuelles.

 

Une des composantes majeures dans cette problématique concerne le milieu médical qui pratique ces mutilations. Selon l’Unicef, « près d’une adolescente (âgée de 15 à 19 ans) victime d’une mutilation génitale féminine sur trois a été excisée par du personnel médical. » (Unicef, 2019).

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Actions mises en œuvre au niveau international

L’Organisation mondiale de la Santé, en collaboration avec le Fond des Nations unies pour l’enfance et le Fonds des Nations unies pour la population a mis en place un programme visant à combattre les mutilations sexuelles féminines. A travers ce programme, les institutions, en collaboration avec le personnel des soins de santé, viennent en aide aux filles et aux femmes victimes de ces rituels.

 

Grâce à ce programme adopté en 2008, 13 pays ont mis en place des lois interdisant l’exercice de cette pratique dévastatrice pour la santé des filles et des femmes. Différents projets de sensibilisation et de prévention ont par ailleurs vu le jour et plus de 7 millions de personnes à travers le monde y participent.

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Les mesures prises en Belgique

Bien que les mutilations génitales féminines concernent principalement les filles issues des pays d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Asie ainsi que de quelques pays d’Amérique latine, la Belgique est concernée de près par cette problématique à cause notamment de la féminisation de la migration. Selon le manuel relatif au code de signalement des mutilations génitales féminines de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, 17 575 filles et femmes excisées vivent en Belgique et 8342 sont à risque.

 

Au niveau légal, la Belgique sanctionne les mutilations génitales féminines via l’article 409 du Code pénal. Toute personne permettant ou facilitant une mutilation génitale encourt une peine allant de trois à cinq ans d’emprisonnement. Par ailleurs, tout individu incitant également à cette pratique risque 8 jours à un an de prison.

 

Depuis 2010, les mutilations génitales féminines figurent au sein du « Plan d’action national de lutte contre toutes les formes de violence basée sur le genre » qui se concentre principalement sur la prévention et l’aide médicale apportée aux victimes. Au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles, un processus collectif nommé « Stratégies Concertées de lutte contre les mutilations génitales féminines » a été mis en place.

 

Ce réseau rassemble des professionnels et professionnelles belges provenant de divers secteurs et des femmes concernées par les mutilations génitales féminines.  Ces différents acteurs se concertent afin d’identifier les pratiques à adopter et les actions à mettre en œuvre pour prévenir et aider les filles et femmes victimes d’excision. Un des principaux objectifs est de mettre sur pied un protocole d’actions harmonisées pour traiter de la problématique.

 

Différents outils sont également développés par le réseau. Citons par exemple le kit de prévention élaboré par plusieurs associations de la société civile adressé aux différents acteurs dont les professionnels et professionnelles des soins de santé souvent démunis face à cette problématique.

 

Citons également le détectomètre. Celui-ci trace une échelle des risques concernant les mutilations sexuelles féminines. Ce dispositif permet aux professionnels de constater à quel niveau se situe le risque et d’adopter les actions adéquates.

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…et Wallonie-Bruxelles International dans tout ça ?

La lutte contre les violences faites aux femmes est une priorité pour WBI, qui soutient divers projets en la matière, dans différentes parties du monde.

Ainsi, dans le cadre de la commission mixte permanente avec Wallonie-Bruxelles/Québec, un projet du Groupe pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles (GAMS) soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles a été mené au Québec en automne 2022. Le projet s’intéresse aux bonnes pratiques à adopter pour prévenir et prendre en charge les femmes et filles victimes de mutilations génitales féminines en contexte migratoire.

 

Les différents partenaires de Wallonie-Bruxelles et du Québec ont eu l’occasion d’approfondir et de discuter sur la thématique des mutilations génitales féminines qui s’inscrivent dans des normes sociales et de genre. De par leur expertise dans le domaine avec plus de 26 ans d’existence, le GAMS Belgique a eu la possibilité de partager les stratégies qui ont montré leurs preuves en Belgique afin d’en faire bénéficier les collègues québécoises. Au Québec, la question des excisions est très récente dans la sphère publique où les différents acteurs réfléchissent actuellement à élaborer une réponse politique à la problématique. Ces rencontres nourrissent la réflexion de part et d’autre et permettent d’avancer ensemble vers un monde un peu moins violent envers les filles et les femmes.

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Sources 

 

 

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