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Du rêve à l'engagement, l'univers de Folon s'expose au Japon

26/06/2024

Une grande exposition rétrospective, intitulée "Folon : Agency of imaginary journeys", débutera sa tournée à Tokyo, le 13 juillet 2024, avant de s'installer à Nagoya puis Osaka jusqu'en juin 2025. Plus de 300 œuvres, aux techniques très diverses, allant des premiers dessins aux encres de couleur, en passant par les aquarelles, les sérigraphies, les affiches et bien sûr les sculptures et les objets détournés, permettront de saisir toute la richesse et la diversité du travail de cet artiste inclassable.

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Folon et le Japon

30 ans après la dernière importante exposition consacrée à Folon (1934-2005) au Japon, l’artiste est de retour dans ce pays dont la culture et les paysages l’ont tant bouleversé. Très vite repéré par ses pairs japonais grâce à sa collaboration avec l’entreprise Olivetti à la fin des années 60, les expositions de ses œuvres vont se succéder à partir de 1970, invitant Folon à revenir régulièrement au Japon. Admiratif de l’artisanat, de l’esthétique et de la culture japonaise, il se reconnaît dans la quête de la simplicité, l’économie de moyen, la délicatesse et la place de la nature dans le quotidien des Japonais.

 

© WBI – E. Meunier

Cette exposition, fruit d'une collaboration étroite entre la Fondation Folon, trois musées japonais, la Tokyo Station Gallery, le Nagoya City Art Museum et le Abeno Harukas Art Museum Osaka et le journal The Chunichi Shimbun s’annonce comme une rétrospective ambitieuse et inédite de l’œuvre de Folon.

 

Le projet de cette grande exposition est ancien mais a dû être reporté à plusieurs reprises à la suite d’une série de circonstances malheureuses. Il s’est finalement concrétisé à l’occasion d’une mission princière en 2022, où Wallonie-Bruxelles International et l’AWEX ont organisé à Kyoto, avec la Fondation Folon, une brève exposition d’une vingtaine de sculptures accompagnées de clichés des œuvres de Folon. A l’image de celui dont Alechinsky disait qu’ « il prenait son temps », le projet de cette exposition a muri et peut désormais s’attarder pendant un an auprès du public japonais.

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Une scénographie audacieuse

Le concept de l'exposition s'articule, autour d'une série d'interrogations, « Quel chemin choisir ?», « Qu’entendez-vous ? » ou encore « Quels choix opérer librement ? », inspirées des œuvres de Folon et visant à interpeller le visiteur sur des enjeux d'actualité tels que l'écologie et l’avenir de notre planète, la communication et la puissance des images ou les choix de société.

 

« La Fondation n’est pas commissaire de l’exposition. Nous avons établi une liste d’œuvres qui représentent la diversité des thèmes et techniques développés par Folon et dans laquelle les commissaires japonais ont été invités à puiser. Ils ont pris le temps de connaître l’œuvre, le travail de Folon et ils ont construit leur propre discours » nous livre Stéphanie Angelroth, directrice de la Fondation Folon, lors d’un entretien accordé à WBI.

 

« Les commissaires ont pris l’essence de chaque thématique qu’ils voulaient aborder à travers une série de questions. C’est ce qui est génial avec ce concept. Les questions permettent de dialoguer avec les œuvres. Elles posent notamment tous les grands enjeux qui interpellent la jeunesse aujourd’hui. »

 

« Le public jeune ne connaît pas Folon, en dehors des 15000 jeunes belges qui ont chaque année un rapport direct à son œuvre en visitant le Musée. Pourtant, les très jeunes enfants peuvent entrer directement dans sa poésie, ses couleurs. Il y a plusieurs lectures possibles de Folon… »

 

Les organisateurs japonais ont très vite identifié ce potentiel et travaillé sur plusieurs niveaux d’accès à l’œuvre. Ça se traduit par exemple, par les trois publications qui accompagnent cette exposition. Le catalogue exhaustif, un livre sur les dessins des premières années et un ouvrage plus sensible avec des artiste japonais contemporains.

 

« C’est une approche tout à fait novatrice pour nous » souligne Stéphanie Angelroth. Celle qui est arrivée à la création de la Fondation et a bien connu Jean-Michel Folon, reconnait toute la diversité culturelle de l’artiste, sa contemporanéité et ses engagements dans cette scénographie audacieuse.

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Folon : un artiste visionnaire et engagé

Disparu en 2005, Jean-Michel Folon a laissé derrière lui une œuvre foisonnante et inclassable. Artiste boulimique, ses œuvres n’ont pas encore fini d’être répertoriées. Ses aquarelles, lithographies, sculptures et objets détournés témoignent d'un regard singulier sur le monde, empreint d’une poétique mélancolie et d'engagements vrais. « Folon était un précurseur dans la défense de l'environnement et de la beauté sur terre. C’est à la fois, l’artiste visionnaire, qui est là comme un messager – et les Japonais se retrouvent très bien, dans son message-, et la poésie. C’est comme une double temporalité. C’est à la fois incisif et poétique » ajoute encore Stéphanie Angelroth.

 

Au-delà de ses créations plastiques, Folon a également été un ardent défenseur des droits de l'homme. En 1988, il a réalisé 20 œuvres pour illustrer la Déclaration universelle des droits de l'homme, dans le cadre d'un projet pour Amnesty International.

 

« Lors de cette exposition, on va pouvoir observer toute son évolution… Les dessins des premières années ont rarement été exhibés parce que Folon ne les montrait pas… Or ce sont des dessins qui l’ont propulsé sur la scène artistique internationale, avec les couvertures de magazines américains… C’est déjà tout son vocabulaire graphique, toute la genèse des débuts de sa pensée visuelle… Dans cette grande exposition au Japon, on a la chance de pouvoir montrer toute la construction mentale de son travail, l’évolution sur papier de sa signature, de son personnage. C’est formidable pour nous et je pense que ça intéresse très fort le public d’avoir une vue plus globale. »

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Logistique d’une exposition de 300 œuvres

L'organisation d'une exposition de cette envergure nécessite un travail considérable. Stéphanie Angelroth témoigne de l'enthousiasme et du professionnalisme de ses collaboratrices : « Seules quatre personnes s'occupent des expositions. C’est une gestion logistique incroyable, supervisée par Pauline Loumaye, responsable des expositions. Il faut établir une sélection avec Elena Benazet, la régisseuse. Répertorier ce qui est dans le musée ou dans les réserves. Remplacer et replacer des œuvres. Porter chez l’encadreur à plusieurs reprises, faire encadrer. Fabriquer des caisses sur mesure. Emballer soigneusement avec un transporteur spécialisé. Mais avant que les œuvres partent, il faut également faire le constat d’état. Les œuvres sont encodées dans un logiciel de gestion spécialisé qui les photographie et détaille leur état. Pour 300 œuvres, ça prend un temps fou ! ».

 

Pauline Loumaye, responsable des expositions et Stéphanie Angelroth, directrice de la Fondation Folon © WBI – E. Meunier

Mais l’intérêt des organisateurs japonais pour Folon est un moteur, leur professionnalisme aussi. « Les Japonais ont l’habitude d’organiser des grandes expositions avec l’Europe. Ils sont à la pointe pour ce genre d’événement. Tout est très professionnel, jusqu’à la qualité d’impression des catalogues pour lesquels on a même été consultées ».

 

© WBI – E. Meunier

 

300 œuvres pour témoigner de la quête de sens et de beauté d’un artiste hors norme, inconditionnellement curieux des autres et de l’évolution de notre société, c’est ce que propose de découvrir « Folon : Agency of imaginary journeys » à partir du 13 juillet à Tokyo.

 

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Informations pratiques

Rétrospective « Folon : Agency of imaginary journeys »

  • TOKYO

13 juillet - 23 septembre 2024

Tokyo Station Gallery

1-9-1 Marunouchi, Chiyoda-ku, Tokyo 100-005

  • NAGOYA

 11 janvier - 23 mars 2025

Nagoya City Art Museum

2-17-25 Sakae, Naka-ku, Nagoya 460-0008

  • OSAKA

5 avril - 22 juin 2025

ABENO HARUKAS Art Museum, Osaka

16F, ABENO HARUKAS, 1-43 Abenosuji 1chome, Abeno-ku, Osaka 545-6016

 

 

Retrouvez Folon et ses œuvres toute l’année à la Fondation Folon.

A venir, Folon au Festival du Dessin à Arles au printemps 2025.

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