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Une terre qui reste une promesse, le projet d'une agriculture résiliente au Burundi

05/11/2024
Bassin versant et fossés - Burundi © APEFE

Au cœur de l'Afrique de l'Est, dans la province de Kirundo, les agriculteurs burundais pour la plupart des femmes et des hommes attachés à la terre depuis des générations, font face à des défis sans précédent. Ces dernières années, les cycles de pluies intenses alternent avec de longues sécheresses, entraînant des glissements de terrain et l'érosion des sols. Les récoltes deviennent imprévisibles, l’insécurité alimentaire progresse et les terres agricoles sont de plus en plus vulnérables.

Le Burundi, entre économie agricole et défis climatiques

Dans ce pays aux mille collines, où reliefs et vallées accueillent les cultures d’une population dépendante à 80% de l’agriculture, les productrices et producteurs burundais regardent désormais le ciel dans un mélange d’espoir et de crainte. Le climat du Burundi, autrefois relativement stable, connaît aujourd'hui des variations imprévisibles et souvent dramatiques. La perte de sol, due à ces alternances d’inondation et de sécheresse, de ruissellements abondants et de dessèchements radicaux est estimée à 38 millions de tonnes par an. Elle compromet les rendements agricoles de centaines de petites exploitations et par conséquent l’accès pour de nombreuses familles burundaises, à une nourriture saine, viable et régulière mais aussi à une source de revenus. 

Dans ce contexte, la gestion des bassins versants – des espaces naturels qui captent et régulent les eaux de pluie – jouent un rôle crucial dans la préservation des terres arables. En améliorant la rétention d’eau, ils luttent contre l’érosion, permettent de maintenir la fertilité des sols et à terme d'assurer des récoltes plus stables, une condition essentielle pour maintenir une certaine sécurité alimentaire. 

Un projet aux multiples partenaires et bénéfices

Pour contrer les effets des changements climatiques dans ce secteur, la Wallonie, par le biais de l’AWAC, de la DGD et de l’APEFE et à travers le Programme d'Appui au Développement de l'Irrigation (PADI) , s'est donc associée aux autorités burundaises pour mener un projet novateur de résilience. Au cœur de cette initiative, l’aménagement des bassins versants de Muhembuzi et de Ndurumu est devenue une priorité. 

Ce projet, élaboré en partenariat avec le Ministère burundais de l’Environnement et de l’Agriculture, et l’ONG locale COPED, repose sur des actions simples mais fondamentales pour le futur de ces bassins et de la population locale. Sur une durée de deux ans, les acteurs du projet PADI entendent aménager près de 375 hectares de bassin versant, impliquant directement 750 producteurs et productrices. L’objectif est de protéger durablement les terres agricoles en creusant des fossés antiérosifs, plantant notamment des arbres agroforestiers et des herbes fixatrices et en sensibilisant les communautés à la gestion durable des terres.

Nombreux sont les résultats escomptés : limitation de l'érosion, protection des cultures et infrastructures hydro-agricoles, production de fourrages pour l’élevage et à moyen terme, un meilleur rendement agricole permettant une diversification des sources de revenus et d’alimentation. 

Pour que chaque geste devienne une solution pérenne, le projet s’appuie également sur une approche innovante : le "Champs-École Paysan Intégré". Ce modèle encourage les agriculteurs à apprendre par l’observation et l’échange, ancrant les pratiques durables dans la culture locale et assurant une véritable appropriation du projet.

La résilience, première ressource partagée

Le soutien de la Wallonie à ce projet de restauration et de protection des bassins versants, incarne une vision de la coopération moderne et solidaire. En intervenant au Burundi, la Wallonie traduit son engagement en matière de justice climatique en actions concrètes, en se tenant aux côtés de ceux qui subissent les "pertes et préjudices" d'un climat déréglé, sans en être responsables. 

Ce projet PADI, n’est pas seulement une réponse aux défis environnementaux, c’est aussi un pari sur l'avenir, pour que la terre tienne à nouveau sa promesse de subsistance.

Un article écrit en collaboration avec le bureau APEFE du Burundi dont vous pouvez suivre l’actualité sur ses réseaux sociaux Facebook et LinkedIn.

Plus d'informations sur le sujet à retrouver sur le site de l'APEFE.