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Mali: Fatouma retourne à l’école grâce aux campagnes de sensibilisation de l’UNESCO et de WBI

13/06/2022
(c) Unesco

Malgré la fermeture des écoles due à la COVID-19, Fatouma, une élève malienne a pu poursuivre sa scolarité grâce à ce programme de sensibilisation.

 

"J’ai dû travailler pour aider mes parents et ma famille pendant la pandémie de COVID-19. Les séances de sensibilisation m’ont donné la force de retourner à l’école."

 

Fatouma Adiawiakoye, élève du primaire âgée de 13 ans, originaire de la région de Tombouctou (Mali), n’est pas allée à l’école durant les longues fermetures dues à la COVID-19.

 

Bien que l’enseignement primaire soit obligatoire au Mali, près d’un tiers des enfants en âge d’aller à l’école ne sont pas scolarisés, et le taux d’abandon avant la fin du cycle primaire atteint environ la même proportion. Ce problème est aggravé par une insécurité persistante qui entraîne la fermeture des établissements scolaires dans certaines régions, due à la pauvreté et à des pratiques traditionnelles qui font obstacle à l’éducation des filles. D’après les données nationales, 15 % des filles maliennes sont mariées avant leurs 15 ans, et 53 % avant leurs 18 ans.

 

C’est dans ce contexte que 1 533 établissements d’enseignement ont dû fermer leurs portes dans le pays pour lutter contre la pandémie de COVID-19, entraînant la déscolarisation de 403 200 enfants, selon les estimations, et exposant les filles et les jeunes femmes au risque de mariage précoce et de grossesse non désirée. « Dans ma région, les filles qui ne vont pas à l’école se marient très tôt, indique Fatouma. Si nous fermons à nouveau les écoles, le nombre de mariages précoces augmentera. »

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Les filles au premier plan

Pour garantir la continuité de l’éducation des filles et leur retour à l’école en toute sécurité, l’UNESCO a lancé la campagne Les filles au premier plan, qui a touché environ 400 millions de personnes dans le monde.

 

Cette campagne a été mise en œuvre avec le soutien de Wallonie-Bruxelles International, dans le cadre d’un projet multipays qui a concerné quatre pays d’Afrique subsaharienne : le Bénin, le Mali, le Nigéria et le Sénégal. L’accent a été mis sur les régions présentant les taux d’abandon les plus élevés et les taux de rescolarisation les plus faibles chez les filles.

 

Au Mali, les activités ont porté sur la sensibilisation des filles, des membres des communautés, des chefs de village et des parents à l’importance de l’éducation. Elles ont reçu le soutien du Ministère de l’éducation et de l’Académie d’enseignement de Tombouctou, ainsi que de partenaires tels que l’Union des radios et télévisions libres du Mali. Les messages et matériels de la campagne ont été traduits dans les trois langues nationales (fulfulde, songhai et tamasheq) afin de faciliter et favoriser la mobilisation à l’échelle locale.

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Plaidoyer en faveur de l’éducation des filles

« Disons NON à la fermeture des écoles, pour quelque cause que ce soit, déclare Fatouma. L’éducation des filles est une priorité. » La participation de la jeune fille à une séance de sensibilisation l’a convaincue que «l’éducation doit figurer au premier plan des préoccupations des parents, en particulier pour nous, les filles qui vivent dans des régions où les traditions et les coutumes nous font abandonner l’école pour nous marier».

 

Grâce à l’organisation de 24 séances de sensibilisation et au déploiement de 30 caravanes d’information dans 12 villages, à la diffusion de 630 émissions par des radios communautaires et à la distribution de matériels à 17 écoles, plus de 550 000 personnes ont été touchées et sensibilisées à l’importance de l’éducation des filles dans 7 communes, y compris celle de Tombouctou, dont Fatouma est originaire.

 

« Les messages de sensibilisation adressés aux communautés ont aidé mes camarades filles à rester à l’école. »

 

Sa cousine Rokiatou, par exemple, avait abandonné ses études après l’apparition de la menstruation, mais grâce aux messages diffusés par la station de radio Jamana, elle a pu reprendre le chemin de l’école et achève actuellement sa sixième année de scolarité.

 

Les activités mises en œuvre ont eu un impact qui a largement dépassé les communautés visées et le public ciblé, à savoir les filles. Elles ont notamment aidé le frère aîné de Fatouma à retourner à l’école après deux d’absence, pendant lesquels il a travaillé comme maçon. Il a obtenu une moyenne de 13 sur 20 à son premier semestre de reprise.

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UNESCO Bamako - Impact durable et effet multiplicateur

Les activités mises en œuvre ont un effet multiplicateur au-delà de la fin du projet : plus de villages se mobilisent, les radios continuent de diffuser les messages sur l’éducation des filles, et de nouveaux matériels sont traduits.

 

À la suite du projet, l’Académie d’enseignement de Tombouctou a reçu un nombre croissant de demandes concernant des activités et des matériels de sensibilisation supplémentaires sur l’éducation des filles de la part de centres pédagogiques et d’écoles qui ne faisaient pas partie de la zone couverte par le projet. Les responsables communautaires ont également été mobilisés et se sont unanimement engagés pour favoriser la continuité de l’éducation des filles et leur retour à l’école par le biais de l’information et de la sensibilisation.

 

Une quinzaine d’établissements auraient rouvert à la suite des séances de sensibilisation organisées dans le cadre du projet, d’après le Directeur de l’Académie d’enseignement de Tombouctou pour l’année scolaire 2021-2022. Les matériels du projet sont également communiqués aux centres d’animation pédagogiques de six communes pour servir de modèle à des activités de sensibilisation des jeunes.

 

Fatouma défend l’éducation des filles et attend la suite avec impatience : « Je voudrais continuer mes études et devenir médecin pour sauver des enfants et aider les filles victimes de violence et de mariages forcés. J’encourage toutes les filles à poursuivre leur scolarité, car l’avenir de la région de Tombouctou en dépend. »

 

Davantage d’activités de plaidoyer et de sensibilisation doivent être mises en œuvre pour s’assurer que les filles continuent d’apprendre, et pour préserver les progrès accomplis en matière d’égalité des genres dans et par l’éducation. Ce travail a contribué au Programme phare pour le genre de la Coalition mondiale pour l’éducation et a été financé par Wallonie-Bruxelles International.

 

Source: article paru le 30 mai 2022 sur le site de l'UNESCO 

 

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