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Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie – 17 mai

09/05/2023
Drapeau Inclusif LGBTQIA+

L'année 2022 nous a néanmoins montré que les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres ou intersexes font encore l’objet de discriminations basées sur leur orientation sexuelle, leur identité de genre, leur expression de genre, ou encore parce qu’elles présentent des variations corporelles qui se situent en dehors d’une norme sexuée binaire. Insultes, harcèlement de rue, inégalités à l’emploi, difficultés dans l’accès aux soins de santé, la liste est longue. Ces inégalités sont préjudiciables et peuvent même mettre la vie des personnes concernées en danger.

 

La situation dans le monde est préoccupante et même quelque peu alarmante. Par exemple, en Pologne, où les valeurs européennes sont en péril suite à une érosion de l’Etat de droit, les droits des personnes LGBTQIA+ sont en danger. Dans le pays, certaines autorités régionales et municipales ont déclaré être libres d’idéologies LGBT depuis 2019 mettant en place des mesures visant à invisibiliser cette communauté. Ailleurs dans le monde, la situation n’est pas réjouissante. Un autre exemple, au Salvador, les personnes transgenres sont sujettes à de fortes discriminations notamment dues à la non-reconnaissance légale de leur genre. Une autre illustration est la 22e édition de la coupe du monde de football au Qatar a également été le triste théâtre de discriminations LGBTQIA+. Rappelons que ce pays autorise les thérapies de conversion et criminalise les relations homosexuelles. Malgré une lente évolution sur la question, 68 pays dans le monde répriment toujours l’homosexualité à ce jour.

 

Aujourd’hui, la représentation des personnes LGBTQIA+ reste sensible, c’est pourquoi il est important de continuer à informer et à sensibiliser contre toute forme de discrimination à leur égard, ce qui est l’objectif de la journée internationale de ce mercredi 17 mai contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie. Cette date marque également le 33e anniversaire de la sortie de l’homosexualité de la liste des maladies mentales de l’Organisation mondiale de la Santé.

 

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La situation en Belgique

 

Notre pays est un bon élève en matière des droits des personnes LGBTQIA+. Selon ILGA Europe – International Lesbian and Gay Association – qui mène des travaux de sensibilisation auprès des institutions européennes, la Belgique figure à la 2eme place de la carte arc-en-ciel. Celle-ci énumère les pays d’Europe selon le respect de certains critères basés sur les droits des personnes LGBTQIA+. Au premier rang, on retrouve Malte, cet État insulaire du sud de l’Europe où l’on recense le moins d’inégalités et de discriminations envers les personnes LGBTQIA+.

 

Toutefois, même en Belgique, malgré une évolution en la matière, les personnes LGBTQIA+ font encore l’objet de discriminations, insultes et actes à caractère homophobe. En 2021, le Centre interfédéral pour l’égalité des chances (UNIA) a ouvert 176 dossiers liés à des discriminations basées sur l’orientation sexuelle en Belgique.

 

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La Belgique fête les 20 ans du mariage pour tous

 

Cette année est particulière parce qu’elle marque les 20 ans de la légalisation autorisant le mariage entre personnes de même sexe en Belgique. La question du mariage pour les couples homosexuels apparait dans les années 1990 mais il faudra attendre le 30 janvier 2003 pour que la Belgique devienne le deuxième pays au monde à légaliser l’union des couples homosexuels. Par ailleurs, avant la mise en place du mariage pour tous, la Belgique avait légalisé la cohabitation légale pour les couples homosexuels dès 1998.

 

Depuis 20 ans, approximativement 1000 mariages sont célébrés chaque année à travers le Royaume, selon l’office belge de statistique, Statbel. En comparaison avec les couples hétérosexuels, les chiffres montrent un plus faible pourcentage de divorces au sein des mariages homosexuels.

 

Afin de connaitre l’évolution des droits des personnes LGBTQIA+ en Belgique, voici une ligne du temps des principales mesures prises sur la question :  

 

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Mesures mises en place

 

En Belgique, il est interdit de discriminer quiconque sur base de son orientation sexuelle selon la loi anti-discrimination du 10 mai 2007. Les crimes et délits homophobes sont punis sévèrement dans notre pays. En effet, le code pénal prévoit que le caractère homophobe d’un acte de violence soit considéré comme une circonstance aggravante. Celle-ci accompagne également les crimes et délits basés sur des considérations racistes, linguistiques, culturelles, etc.

 

En 2012, Ihsan Jarfi, un homme de 32 ans est sauvagement assassiné dans la région de Liège parce qu’il était homosexuel. Pour la première fois, un assassinat est qualifié d’homophobe par la justice belge. Dès lors, la Belgique décide de prendre des mesures plus sévères :  désormais, une personne qui commet un crime ou un délit homophobe peut être condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.

 

En mai 2021, le « Plan Fédéral pour une Belgique LGBTQI+friendly » a été adopté. Ce plan met en avant 133 mesures proposées par 10 ministres du gouvernement fédéral afin de protéger et soutenir les publics LGBTQI+. Parmi ces mesures, citons des soins de santé adéquats, le renforcement de la sécurité ou encore la formation de professionnelles et professionnels afin de lutter contre les discriminations à l’égard d’individus en raison de leur orientation sexuelle ou de genre.

 

Au niveau régional, la Wallonie qui s’est déclaré « Zone de liberté pour les personnes LGBTQIA+ » a adopté le « Plan wallon d’inclusion des personnes LGBTQIA+ 2022-2024 ». Ce plan définit 5 objectifs principaux :

 

  • Mener une politique intégrée et soutenir la recherche sur les thématiques LGBTQIA+ ;
  • Lutter contre les discriminations à l’égard des personnes LGBTQIA+ ;
  • Favoriser l’inclusion des personnes LGBTQIA+ ;
  • Promouvoir une approche inclusive de la santé en faveur des personnes LGBTQIA+ ;
  • Défendre les droits des personnes LGBTQIA+ à travers le monde.

Chacun des objectifs recouvre diverses mesures. Celles-ci sont au nombre de 16 et concernent notamment une augmentation des montants alloués aux Maisons Arc-en-ciel, une meilleure prise en charge des personnes LGBTQIA+ par les professionnels et professionnelles de la santé, ou encore un accueil adapté pour les personnes LGBTQIA+ issues de l’immigration.

 

Bien que la Belgique soit pionnière en matière des droits des personnes LGBTQIA+, il reste encore des modifications et évolutions à apporter à la question. Par exemple, la loi du 25 juin 2017 permet aux personnes transgenres de modifier la mention du sexe et leur prénom sur leur acte de naissance, sans devoir répondre à des conditions médicales préalables. Toutefois, cette loi qui constitue une belle avancée en la matière impose une binarité du genre.

 

En ce qui concerne les dons de sang pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, la Chambre des représentants a approuvé une proposition de loi modifiant la période d’abstinence de 12 mois à 4 mois. Cette loi, qui sera effective dès le 1er juillet 2023 constitue une évolution sur la question des donneurs de sang homosexuels mais n’est toutefois pas à la hauteur. En effet, alors que les personnes hétérosexuelles se voient imposer un délai d’attente uniquement dans le cas où elles auraient eu des comportements potentiellement à risque, les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes se voient imposer dans tous les cas un délai d’abstinence de quatre mois. Cette condition basée sur l’orientation sexuelle est discriminante pour les personnes homosexuelles et les raisons d’exclusion sont considérées comme non justifiées par plusieurs instances européennes et internationales. La prochaine étape débattue par les politiques est de supprimer tout délai d’attente avec une période d’abstinence de 4 mois pour toute personne ayant eu un comportement à risque, indépendamment de son orientation sexuelle. Chez nos voisins européens, tels que la France et les Pays-Bas ou encore d’autres pays comme les Etats-Unis et le Canada, cette condition a totalement disparu. Désormais, un homme homosexuel peut faire un don de sang selon les mêmes règles que les autres personnes.

 

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Prisme – Fédération Wallonne LGBTQIA+

 

Cette année, Wallonie-Bruxelles International a voulu mettre un coup de projecteur sur une association militante, la fédération wallonne Prisme. Celle-ci est une coupole chapeautant l’ensemble des Maisons Arc-en-Ciel de Wallonie – relais locaux pour les personnes LGBTQIA+ – ainsi que toutes les associations œuvrant pour les droits des personnes LGBTQIA+ en Wallonie.  

 

La fédération permet une concertation et une coordination entre les différentes Maisons Arc-en-Ciel et les associations, représente les intérêts des personnes LGBTQIA+ auprès des instances politiques et mène un travail de plaidoyer à l’égard du grand public. En Wallonie, il existe 7 Maisons Arc-en-Ciel situées à Ottignies, Charleroi, Liège, Namur, Mons, Verviers et à Virton. Ces Maisons Arc-en-Ciel sont des endroits bienveillants pour les personnes LGBTQIA+ qui peuvent s’y rendre afin d’avoir des informations, mais également pour avoir une aide juridique, sociale ou psychologique. Par ailleurs, ces Maisons sont des espaces d’accueil pour les différentes associations LGBTQIA+ actives localement.

 

Plusieurs projets sont également mis en place par la Fédération, dont le projet GrIS, qui consiste à organiser l’intervention de personnes gays, lesbiennes, bi dans les écoles afin de démystifier les stéréotypes à l’égard des personnes LGBTQIA+. L’année dernière, Prisme a également élaboré une plateforme web informative (AIR) à destination des personnes migrantes LGBTQIA+ ainsi qu’un site web (PraTIQ) qui centralise des informations concernant les communautés Trans, Inter et Queer. Quant au projet KLIQ, il propose des interventions ainsi que des formations à destination de publics divers, tels que les employeurs et employeuses du secteur privé mais également du secteur public.

 

Par ailleurs, la fédération voudrait intensifier son travail de sensibilisation et de déconstruction des préjugés notamment grâce à la formation de personnels encadrants dans les centres d’accueils pour les demandeurs et demandeuses d’asile et la créations d’outils visant à aider le personnel médical à mieux accueillir et prendre en charge les personnes LGBTQIA+.

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 


 

 

 

 

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