
A l’occasion de leur participation à l’Exposition universelle d’Osaka, les Echasseurs de Namur nous invitent à découvrir une tradition qui, malgré plus de six siècles d’existence, continue de s’écrire et de s’inscrire dans la modernité. Une tradition faite de partage, d’ouverture sur le monde et de lien entre les générations.
A l’occasion de leur participation à l’Exposition universelle d’Osaka, les Echasseurs de Namur nous invitent à découvrir une tradition qui, malgré plus de six siècles d’existence, continue de s’écrire et de s’inscrire dans la modernité. Une tradition faite de partage, d’ouverture sur le monde et de lien entre les générations.
Echasseurs, dites-vous ?
Echasseur, le terme désigne l’utilisation des échasses, dans la région namuroise. Il correspond au terme "échassier" que nous trouvons au dictionnaire mais fait plus spécifiquement référence aux joutes namuroises. On parle ici de joute plutôt que de combat. En effet, la joute est une discipline qui se joue en équipe et qui se veut respectueuse et conviviale. Les joutes opposent les Avresses et les Mélans. Ces compagnies représentent, historiquement et par des couleurs spécifiques, la confrontation entre les représentants du centre et des faubourgs de Namur. Cette convivialité, vous la mesurez lorsque les Echasseurs vous racontent leur joute car ils vous parlent tout autant d’échasses que des merveilleuses rencontres qu’ils ont eu la chance de faire au fil de leurs prestations.
Une tradition ouverte sur le monde
Les premières traces historiques de la pratique des échasses à Namur apparaissent dans un document daté du 8 décembre 1411. Intitulé le "Cri du perron", ce document officiel édité par Le Comte de Namur y interdit la pratique des joutes d’échasses aux plus de 13 ans. Mais cette tradition de six siècles ne s’est en rien cantonnée à la seule région de Namur. C’est un symbole important du folklore wallon (au sens noble du terme) qui est régulièrement invité à présenter aux quatre coins du monde ses prestations spectaculaires. Au gré de leurs voyages, ces équipes enthousiastes ne laissent personne indifférent. A travers leur discipline et leurs personnalités attachantes, ces ambassadeurs wallons proposent une invitation au partage des folklores et des cultures. Namur reçoit aussi régulièrement des compagnies étrangères et nous ouvre les yeux sur une large diversité culturelle.
Et la place de la femme dans tout ça ?
Considéré a priori comme une discipline virile et tout en force, la pratique du jeu d’échasses en joute est autant une question de maîtrise des techniques que de stratégie d’équipe. Et les filles y trouvent une place de choix. Depuis 2018, des joueuses sont venues gonfler les rangs namurois. Le niveau des compétitrices est bien au-delà de la figuration. Cette présence féminine participe à inscrire cette tradition séculaire dans la modernité. Après plus de 600 ans de joutes exclusivement masculines, les Echasseuses sont officiellement rentrées dans l’histoire le 17 septembre 2022. Leur toute première joute a eu lieu au cœur des fêtes de Wallonie, sur la place du Théâtre de Namur. Aujourd'hui, sur un peu plus de 140 membres, 20 % sont des dames ou des jeunes filles. Et les moins de 18 ans constituent à peu près 42 % des effectifs.
L’ouverture vers les dames constitue une fierté et un succès. Des ambassadeurs se rendent dans les écoles pour partager l’histoire, la pratique et permettent la transmission aux générations futures. La possibilité de participer activement aux Fêtes de Wallonie juchés sur des échasses est une perspective qui attire chaque année beaucoup de jeunes.
Un patrimoine culturel mondial reconnu par l'UNESCO
En 2016 l’association des jouteurs, soutenue par des citoyens ainsi que par de nombreuses associations namuroises, a initié le processus pour faire inscrire les joutes sur échasses de Namur sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Ce processus a connu de nombreux moments forts, comme les plus de 27.700 signatures récoltées par la pétition de soutien ou l’organisation des tables rondes. Il a été l’occasion d’une réflexion approfondie sur la pratique de la joute en tant que patrimoine, sur les risques qui pèse sur celle-ci et sur les initiatives qui pourraient être prises.
Le 16 décembre 2021, à l’occasion de la seizième session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, l’UNESCO a inscrit les joutes sur échasses de Namur sur la Liste Représentative du Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité.
Bien plus qu’une discipline sportive
Au-delà d’une pratique sportive particulière qui a ses règles et ses techniques, les Echasseurs véhiculent également une histoire importante et riche, liée à un cadre régional remarquable. Mais c’est aussi la dimension humaine des Echasseurs qui se transmet de génération en génération : un subtil mélange de courage, de solidité et d’enthousiasme. A la rencontre des Echasseurs, le monde devient plus ouvert, plus accueillant et plus curieux de la culture des autres. Longue vie à eux !
Pour découvrir toute la richesse des Echasseurs namurois, rendez-vous sur leur site internet : https://echasseurs.org/
Intéressé par la participation de Wallonie-Bruxelles à l’Expo universelle d’Osaka ? Retrouvez-en tous
les détails ici : https://www.wallonia-osaka.be/fr/
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L’histoire d’Eric et Sabine Léonard commence comme celle de deux agriculteurs traditionnels, un brin entrepreneurs.
Après avoir testé la culture du cassis, ils ouvrent une boucherie à la ferme. Mais l’envie de retrouver un semblant de liberté, loin des horaires stricts imposés par le magasin et des heures passées enfermés, se fait de plus en plus pressante... Notamment pour consacrer plus de temps à leur fille.

La promesse est belle… Après quelques trente kilomètres de piste au départ de Marrakech, un autre monde est possible. Et c’est un couple belge qui s’en porte garant. Depuis 2012, Vincent T’sas et son épouse, Florence Mottet, proposent des expériences hors du temps et des sentiers battus aux voyageurs en quête de beauté absolue. Entretien.
Qu’est-ce qui vous a amené au Maroc ?
La promesse est belle… Après quelques trente kilomètres de piste au départ de Marrakech, un autre monde est possible. Et c’est un couple belge qui s’en porte garant. Depuis 2012, Vincent T’sas et son épouse, Florence Mottet, proposent des expériences hors du temps et des sentiers battus aux voyageurs en quête de beauté absolue. Entretien.
Qu’est-ce qui vous a amené au Maroc ?
Vincent T’sas : Je suis arrivé dans ce pays en 2003, à l’âge de 22 ans. J’étais alors photographe et un peu fatigué car je venais de faire un bouquin pour les ambassades belges. J’avais donc envie de me poser. Et c’était d’autant plus nécessaire que j’avais beaucoup bougé en étant enfant. Mon père travaillait dans l’Union minière, alors je le suivais partout, en Algérie, en Yougoslavie, en Grèce, en Thaïlande... C’est sûrement pour ça que j’ai un goût de l’ailleurs très prononcé.
Et là, Marrakech vous a fait les yeux doux…
Oui, la famille de Florence avait deux riads ici. C’est vite devenu notre point de chute. Et moi qui voulais arrêter la photo, j’ai vite repris. A l’époque, le secteur touristique cherchait des professionnels de l’image pour les brochures. J’ai donc recommencé à travailler la photo. Florence, après ses études de graphisme à La Cambre, m’a rejoint pour qu’on s’installe définitivement ici.
Comment l’aventure Scarabeo Camp débute-t-elle?
À l’origine, avec mon épouse, nous avions une petite maison d’hôtes et une agence de communication graphique. Florence créait des visuels pour des chaînes hôtelières, des logos ou encore des identités de marque qui marchaient bien car à cette époque, à Marrakech, il y avait peu de professionnels comme nous et la demande était forte. Nous travaillions énormément, bien plus qu’en Belgique. Alors pour échapper un peu au quotidien, nous partions régulièrement en 4x4 le week-end, souvent avec ma belle-sœur et son mari. Un jour, en plein sud du pays, nous sommes tombés en panne. Nous avons dû attendre plusieurs jours qu’une pièce de rechange arrive. Alors, nous avons improvisé un petit bivouac autour des voitures, discuté, réfléchi… Et c’est là qu’est née l’idée de Scarabeo Camp : allier l’expérience de la maison d’hôtes à un campement raffiné, inspiré de nos escapades et de cette manière simple mais immersive de vivre le désert.
Combien de temps allez-vous mettre pour matérialiser cette idée ?
Deux ans. Scarabeo est né en 2012. Au départ, on voulait s’installer dans le Sahara mais avec la naissance de notre fille, on a préféré rester près de Marrakech. Les camps sont à 35 kilomètres de la ville. Florence s’occupait de l’image de la marque, du site, des brochures, d’Instagram. Puis, au fur et à mesure, l’équipe s’est agrandie. Aujourd’hui, on emploie à peu près 80 personnes, toutes indispensables vu l’environnement dans lequel on est. Dans le désert, tout est compliqué pour faire à manger, laver les draps… On a donc des corps de métiers très variés : des maçons, des cuisiniers, des couturiers...
Que proposez-vous aux personnes désireuses de se ressourcer dans cet environnement aride?
Les campements sont répartis sur un périmètre de 5 à 6 kilomètres, formant un triangle entre Stone Camp, La Citadelle et Les Roches Noires, où des mariages sont parfois organisés. Chaque site préserve l’esprit du bivouac, tout en offrant des panoramas distincts. Stone Camp s’étend dans un désert de pierres, très minéral. La Citadelle, perchée sur un relief escarpé, présente un dénivelé marqué. On a choisi ce nom en référence à une ancienne kasbah abandonnée sur place, mais aussi en hommage à la région wallonne et à nos souvenirs de passages à Namur.
Quelles sont les demandes faites en général par vos visiteurs ?
Certains souhaitent partir dans un camp mobile, d’autres veulent un massage avec projection de film ou un chef au milieu de nulle part le soir. Les envies sont variées, alors on s’adapte. On peut faire un shooting photos, un cocktail d’anniversaire, de la balade à cheval, de la montgolfière, de la marche avec un guide ou encore du sport mécanique…
Du sport mécanique? Ne craignez-vous de déstabiliser le sol avec le passage répété des véhicules ?
Cela nous dérange, bien sûr, mais nous n’avons malheureusement aucun pouvoir de décision à ce sujet. C’est une volonté des autorités et nous devons nous y conformer. Ce secteur est devenu un business facile, attirant de nombreuses personnes qui s’y lancent sans forcément être encadrés. Le manque de régulation engendre un trafic intense, avec des véhicules qui sillonnent sans cesse les dunes et les étendues désertiques, parfois sans réelle considération pour l’environnement ou le calme du lieu. C’est un véritable problème pour nous, car lorsque l’on pense au désert, on imagine un espace vierge, silencieux, un lieu où la nature règne en maître. Chez Scarabeo, nous voulons préserver cet esprit. Nous faisons tout notre possible pour limiter l’impact de cette activité sur l’expérience de nos visiteurs. Mais notre marge de manœuvre reste limitée, car nous devons respecter le cahier des charges marocain.
On est loin de l’ambiance « Lawrence d’Arabie », avec cette idée romantique du désert et cet esprit d’aventure…
(Rires) Pour ça, on organise des méharées. On peut partir une journée avec un dromadaire et déjeuner dans un village. Je le répète mais le désert du Maroc est riche en rencontres et paysages. On s’imagine souvent qu’il n’y a que du sable mais c’est un cliché qu’on a plaisir à démonter. On aime bien faire partager nos expériences vécues. Le désert d’Agafay est vraiment un endroit insoupçonné. On a une vue magnifique sur les montagnes de l’Atlas. Je me souviens encore de la première fois où je les ai vues. Il y avait un orage qui arrivait, et au dernier moment, il a changé de direction. Le ciel était tout noir d’un côté et tout bleu de l’autre. J’ai pensé alors : « Ce lieu n’est pas croyable ». Il n’y avait jamais personne. Quand j’en parlais aux gens que je connaissais à Marrakech, personne ne connaissait. Ce n’était pas facile d’accès. Il y avait très peu de pistes.
Comment vivez-vous le changement en quelques années ? Si le désert n’est plus si désert, comment fait-on pour le préserver ?
C’est vrai que la région d’Agafay a pris de l’ampleur. Le désert a changé en devenant plus fréquenté. Aujourd’hui, on a un peu perdu cette impression qu’on avait au début : être seul au monde. Il y a maintenant une trentaine de camps autour de nous. Alors on est extrêmement vigilants quant à notre impact et à notre quiétude. Pour respecter l’environnement, nous limitons les constructions permanentes et privilégions les tentes. Nous avons aussi installé des toilettes et mis en place un système de fosse septique avec récupération des eaux, dans une démarche durable. Quant aux terrains sur lesquels nous nous trouvons, ils ont une histoire particulière: autrefois propriétés d’un sultan, ils sont aujourd’hui aux mains du Roi et du Ministère de l’Intérieur. Nous ne sommes pas propriétaires. Nous louons sous forme de concessions de vingt ans.
Vous imaginiez faire votre vie dans un désert ?
Non. La première fois que je suis revenu au Maroc quand j’avais 20 ans, je traînais un peu les pieds parce que j’étais vraiment très bête. Je n’étais pas attiré par les endroits désertiques. Je venais de Thaïlande où la végétation était luxuriante. Et puis, j’ai découvert la variété des reliefs présents ici. C’est vraiment beau. Chaque moment de la journée, tout au long de l’année, est vraiment surprenant. Ça me touche beaucoup. Et j’aime les gens qu’on y rencontre. Ils ont l’air aussi durs que la terre mais, passé la première impression, on se rend compte qu’ils sont exceptionnels. L’hospitalité marocaine n’est pas un mythe. On la rencontre partout.
Comment avez-vous vécu le séisme qui a fait près de 3.000 morts et quelques 6.125 blessés le 8 septembre 2023 dans le Haut-Atlas ? Avez-vous été touchés ?
Non, mais j’ai des employés qui l’ont été. Alors on a voulu aider. Nos couturiers se sont mis à faire des petites tentes qu’on a distribuées dans des villages, à la hauteur de nos moyens bien sûr, parce qu’ils n’étaient que quatre. Grâce à eux, on a réussi à fournir un peu moins d’une centaine de tentes et permis à des familles d’avoir un toit pendant quelques semaines. La solidarité est essentielle.
Pour terminer, diriez-vous que vous avez répondu à l’appel du désert ?
Non, je ne crois pas. J’ai toujours rêvé, mais ce n’est plus possible avec la géopolitique actuelle, de pouvoir vraiment traverser le Sahara. Aujourd’hui, malgré tout, je m’intéresse à d’autres déserts du Maroc. J’aimerais faire une route pour emmener les gens dans des endroits préservés du tourisme et absolument magnifiques. Mais les habitants commencent à partir, car la vie y est difficile et qu’il n’y a plus d’eau. On verra ce qui est envisageable… C’est le désert qui décide.
Cet article a été rédigé par Nadia Salmi pour la Revue W+B n°167.
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L’histoire d’Eric et Sabine Léonard commence comme celle de deux agriculteurs traditionnels, un brin entrepreneurs.
Après avoir testé la culture du cassis, ils ouvrent une boucherie à la ferme. Mais l’envie de retrouver un semblant de liberté, loin des horaires stricts imposés par le magasin et des heures passées enfermés, se fait de plus en plus pressante... Notamment pour consacrer plus de temps à leur fille.
L’histoire d’Eric et Sabine Léonard commence comme celle de deux agriculteurs traditionnels, un brin entrepreneurs.
Après avoir testé la culture du cassis, ils ouvrent une boucherie à la ferme. Mais l’envie de retrouver un semblant de liberté, loin des horaires stricts imposés par le magasin et des heures passées enfermés, se fait de plus en plus pressante... Notamment pour consacrer plus de temps à leur fille.
Alors, après avoir découvert une émission sur l’or rouge, Sabine a une idée un peu folle : ouvrir la
première safraneraie professionnelle en Belgique (à Wasseiges). Le défi est lancé. Partis de rien,
Eric et Sabine fondent Le Safran de Cotchia en 2009. Cotchia est un mot wallon qui signifie « le
roseau qui plie mais qui ne rompt pas ». Il a été choisi en hommage à l’arrière-grand-père d’Eric, un
personnage avant-gardiste et entrepreneur.
A l’époque, peu de monde connait le safran, il n’y a pas vraiment de débouchés. Pour ce couple de
précurseurs, le champ est libre : tout est à inventer, de la production à la commercialisation. Voilà
leur liberté retrouvée ! Et un sacré challenge à relever !
Les Léonard partent se former en France, ramènent des bulbes de safran sur le sol belge et
façonnent leur business à leur image. Surtout, ils redeviennent maîtres de leur emploi du temps.
Depuis, Eric et Sabine cultivent avec passion l'épice la plus ancienne et la plus convoitée de la
planète, dans le respect de la nature. Ils proposent aussi toute une gamme de produits dérivés.
Ce métier insolite leur a permis de voyager, de rencontrer des chefs étoilés et de partager leur
expérience avec un large public. Certaines années sont plus dures que d’autres, notamment depuis la
crise du Covid-19, mais pour Eric et Sabine, le plaisir est toujours là.
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Adresse
La quatrième édition de l’Eurométropole en fête aura lieu le 1er juin 2025 dans le Parc du Colysée de Lambersart.
On vous promet une journée festive et 100% franco-belge avec un programme d’activités totalement gratuites : concerts, animations pour petits et grands, marché touristique, balades et le Carré Bleu Bike Tour, une boucle de 90 km à vélo le long des principaux cours d’eau du territoire franco-belge.

Les protéines que nous avalons quotidiennement avec nos aliments sont indispensables à notre santé. Elles interviennent dans la croissance de notre organisme, dans la production de cellules sanguines, d’enzymes, d’hormones. Elles participent aussi à l’entretien et à la réparation des tissus corporels. Pour en assimiler suffisamment chaque jour, et de qualité, rien de tel qu’un régime équilibré.
Les protéines que nous avalons quotidiennement avec nos aliments sont indispensables à notre santé. Elles interviennent dans la croissance de notre organisme, dans la production de cellules sanguines, d’enzymes, d’hormones. Elles participent aussi à l’entretien et à la réparation des tissus corporels. Pour en assimiler suffisamment chaque jour, et de qualité, rien de tel qu’un régime équilibré.
« Actuellement, la plus grande partie des protéines que nous consommons provient de sources animales. Cependant, des alternatives existent », rappelle la communauté wallonne de chercheurs et d’entrepreneurs rassemblés à l’UNamur le temps d’une école internationale de printemps.
Origine essentiellement animale
« La dose quotidienne de protéines recommandée par les spécialistes de la nutrition est fixée à 0,83 gramme par kilo de masse corporelle », explique le Pr John Van Camp (UGent). « En Belgique, elles sont largement disponibles. Quasi la moitié de la population ingère même trop de protéines que ce qui est recommandé. Elles proviennent pour l’essentiel (35 %) de la consommation de viande, 21 % de céréales, 19 % de produits laitiers, 6 % de poissons », pointe le spécialiste, qui cite la dernière enquête de santé nationale réalisée par Sciensano.
Il estime que nous produisons suffisamment de protéines pour nourrir l’ensemble de l’humanité. Malheureusement, ces ressources ne sont pas réparties harmonieusement sur la planète. D’où l’intérêt d’explorer et de développer des filières de production de protéines alternatives.
Améliorer le rapport entre sources animales et alternatives
Les aliments riches en protéines sont d’origine animale (viande, poisson, fruits de mer, insectes, lait et produits laitiers, œufs). Mais ils peuvent aussi être dérivés de champignons, de bactéries ou encore être d’origine végétale (céréales, légumineuses, noix, graines).
L’un des principaux défis pour notre alimentation est d’améliorer le rapport entre les sources de protéines animales et alternatives. Aujourd’hui, ce ratio est sous-optimal à la fois en termes d’environnement et de santé. En Flandre, par exemple, l’idée est de passer d’un régime 60-40 à un régime 40-60. « Soit de réduire la part de protéines animales dans notre alimentation (60 %) à seulement 40 % et inversement de porter la part de protéines végétales de 40 % à 60 % », indique John Van Camp. « Cela fait partie du programme Green Deal lancé par la région. »
Les viandes alternatives : des produits ultratransformés
Remplacer une partie des protéines animales de notre alimentation par des protéines d’origines alternatives, comme des végétaux ou des insectes, est certainement une bonne idée d’un point de vue environnemental. « Les implications de cette évolution alimentaire sur notre santé restent cependant une question largement ouverte », rappelle le scientifique, invité à l’École internationale de printemps organisée par le pôle de compétitivité wallon Wagralim et le portefeuille Foodwal, avec la complicité du département Recherche et Innovation de Wallonie Bruxelles International (WBI).
« La nutrition est une science complexe. Elle ne se limite pas à mesurer un paramètre nutritionnel d’un élément pris indépendamment d’autres, comme une protéine, par exemple », rappelle le spécialiste de la faculté de bio-ingénierie de l’UGent.
« Tous les composés issus de notre alimentation interagissent entre eux et avec notre système digestif. Décider de substituer des protéines d’origine animale par d’autres dans notre alimentation revêt de nombreuses implications en ce qui concerne leur absorption par l’organisme, les interactions que ces éléments peuvent avoir avec d’autres nutriments ou encore sur leur biodisponibilité. »
Il pousse l’analyse un cran plus loin. En prenant comme exemple un analogue de viande produit au départ de protéines alternatives. « Ce genre d’aliment comporte généralement de nombreux composés différents. Outre les protéines alternatives, on y retrouve aussi des additifs, des fibres, des acides gras insaturés, des traitements divers destinés à apporter une structure, un aspect appétissant à cet aliment. Sans oublier des colorants donnant un aspect de viande au produit, ou encore des arômes pour masquer certains goûts, comme ceux de légumineuses. »
« Tout cela fait penser à d’autres types d’aliments ultratransformés, disponibles dans le commerce, et dont on sait qu’ils peuvent conduire à des problèmes de santé. »
Expertise wallonne
« L’objectif global reste cependant de remplacer en partie la consommation de protéines d’origine animale par une plus grande proportion de protéines végétales », analyse le scientifique. « Les produits élaborés au départ de protéines alternatives sont intéressants. Chez les consommateurs, la tendance, bien qu’encore modeste, est d’ailleurs à une telle substitution. »
Voilà qui explique l’importance de la recherche fondamentale et appliquée en Wallonie et à Bruxelles dans ce domaine de l’alimentation. Ces travaux partent dans de multiples directions. Par exemple, l’identification de la meilleure manière de cuire des produits fabriqués au départ de protéines alternatives.
Dans le cadre du projet wallon Proteboost, centré sur des protéines issues de biomasses microbiennes fraîches (des bactéries pourpres), une équipe de l’ULB a travaillé sur le burger alternatif. « Un produit intéressant, car sa forme est connue du consommateur », explique l’équipe. « La cuisson de ce produit est une étape cruciale pour ce type de burger afin d’offrir au consommateur un produit de qualité. Dans ce cadre, nos recherches modélisent les transferts de chaleur et de masse au cours du processus de cuisson. Ce qui est utile pour comprendre, améliorer et optimiser le processus de production. »
Proteboost fait partie du portefeuille « Foodwal », dont les projets sont en lien direct avec l’Initiative d’Innovation Stratégique wallonne Protewin qui vise à contribuer à l’indépendance protéique de la Wallonie.
Cet article a été rédigé par Christian Du Brulle pour la plateforme Daily Science dans le cadre de École internationale de printemps organisée par Wagralim et le département Recherche et Innovation de WBI.
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La Grande Région s’apprête à franchir une nouvelle étape dans sa coopération transfrontalière : le 3ème appel à petits projets du Programme Interreg Grande Région sera lancé en septembre 2025.
Ce dispositif s’adresse en priorité aux petites structures basées en Grande Région : associations, petites communes, coopératives, structures culturelles, éducatives ou sociales, et autres acteurs de proximité qui souhaitent développer un projet transfrontalier à petite échelle mais à fort impact !
La Grande Région s’apprête à franchir une nouvelle étape dans sa coopération transfrontalière : le 3ème appel à petits projets du Programme Interreg Grande Région sera lancé en septembre 2025.
Ce dispositif s’adresse en priorité aux petites structures basées en Grande Région : associations, petites communes, coopératives, structures culturelles, éducatives ou sociales, et autres acteurs de proximité qui souhaitent développer un projet transfrontalier à petite échelle mais à fort impact !
La coopération transfrontalière est au cœur des petits projets. Chaque petit projet est mené en partenariat avec des structures issues d’au moins deux régions de la Grande Région (Luxembourg, Wallonie, Lorraine, Rhénanie-Palatinat, Sarre) situées de part et d’autre d’une frontière nationale.
Grâce à une procédure simplifiée et une aide financière maximale de 30.000 € (FEDER), les petits projets permettent de renforcer le vivre-ensemble, encourager l’innovation sociale, favoriser les échanges culturels ou éducatifs, et surtout de construire des liens durables au-delà des frontières.
Que vous ayez une idée de rencontre artistique, d’atelier participatif, de projet scolaire commun, d’action environnementale locale ou d’initiative citoyenne innovante, ce programme peut vous donner les moyens de la concrétiser.
Pourquoi participer ?
• Un accompagnement personnalisé à chaque étape
• Un financement à hauteur de 90 % maximum des coûts éligibles
• Une véritable mise en réseau transfrontalière
• Une visibilité accrue pour votre projet
Calendrier
L’appel sera ouvert du 15 septembre 2025 au 13 novembre 2025.
La sélection des projets est prévue en avril 2026 pour un démarrage des activités fin mai 2026.
Envie de vous lancer ?
Informez-vous dès à présent sur les conditions de participation, les critères de sélection et les exemples de projets déjà soutenus sur www.interreg-gr.eu.
Séance d’information
Afin d’accompagner les partenaires de projets dans le montage de leur idée projet, le point de contact wallon organise une séance d’information le 28 mai prochain de 9h30 à 12h dans les locaux de la Chambre de commerce à Libramont.
Inscriptions : etwallonne@interreg-gr.be
Construisons ensemble une Grande Région plus solidaire, inclusive et innovante !
L’Equipe technique wallonne Interreg Grande Région reste à votre écoute pour toute information complémentaire : Grand’Rue, 1 – 6800 LIBRAMONT - www.interreg-gr.eu -etwallonne@interreg-gr.be +32(0)61 50 81 81
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Découvrez cette série de capsules vidéos proposées par Wallonie-Bruxelles Architectures qui donne à voir des projets réalisés par les architectes de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Découvrez cette série de capsules vidéos proposées par Wallonie-Bruxelles Architectures qui donne à voir des projets réalisés par les architectes de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Retour au débutBaumans Deffet - Chaufferie
Nous vous invitons cette fois à découvrir le projet Chaufferie réalisé par Baumans-Deffet. Le projet consiste en la réhabilitation de l’ancienne Chaufferie de l’Université du Travail de Charleroi en vue d’y aménager un Centre de compétences du Design. Le projet se veut exemplatif en termes de circularité et cherche à dévoiler les richesses spatiales émanant des tensions établies entre les exigences d’une programmation donnée et les particularités formelles d’un lieu pré existant.
Retour au débutTour Brunfaut par D. Dethier et A229
Nous vous invitons cette fois à découvrir la tour Brunfaut réalisée par Daniel Dethier et A229. Rénovation de la tour Brunfaut et ses 97 logements, création d’espaces communs dont une toiture terrasse.
Le projet offre une réponse urbaine complète et qualitative : densification, traitement de la skyline, rétablissement de la tour comme signal urbain et requalification des espaces publics. Le concept architectural se distingue par la qualité des logements, la diversité des typologies et l’organisation des espaces communautaires. Une plus-value technique est obtenue par le maintien de la structure existante et l’adjonction d’un système constructif ingénieux, ainsi que par le choix des matériaux en fonction notamment de leur cycle de vie.
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Estate Estate - Chapon & Matignon
Chapon : Située au cœur du Marais à Paris, cette rénovation d’un rez-de-chaussée commercial est une nouvelle vitrine physique pour la revue Arts Dessinés, un magazine dédié aux dessins de tous horizons (dessinateurs de presse, illustrateurs, auteurs de bande dessinée, peintres,...). Le projet consiste à rassembler sur un plateau de 80m2, deux espaces d’exposition et un bureau. La cohérence de cet espace compartimenté est retrouvée grâce au travail identique de chaque pièce de mobilier nécessaire au fonctionnement de la galerie.
Matignon : Aménagement intérieur d’une galerie d’art Avenue Matignon à Paris.Le projet repose sur la conception d’un ensemble de pièces de mobilier aux caractéristiques communes permettant une déambulation de proche en proche : chaque élément est associé visuellement au suivant. L’analyse des besoins pratiques de la galerie aboutit à la composition finale de 12 éléments.
Retour au débutStudio SNCDA - Caserne
CASERNE : Ninoofsesteenweg, Dilbeek. Trois nouveaux programmes sont construits sur le site de l'ancienne maison communale : la caserne de pompiers, une salle polyvalente et des maisons de ville. Dans le cadre du futur plan directeur pour le noyau de Dilbeek, ces 3 fonctions urbaines constituent une articulation importante dans l'imbrication des usages résidentiels, commerciaux, d'accueil et d'emploi.
Retour au débutLa générale - Parc des Brigittines
Les architectes de la Générale ont métamorphosé le terrain triangulaire résiduel pris en étau entre une haute barre de logements sociaux en L et les voies ferrées surélevées de la Jonction Nord-Midi, pour y implanter le nouveau parc des Brigittines. Cet espace extérieur, qui intègre le jeu, l’artisanat et une territorialité partagée, est ouvert tant aux habitants de l’immeuble qu’au grand public.
Retour au débutNotan office - Duchesse
Le projet DUCHESSE se démarque par sa transformation novatrice d'anciennes halles industrielles et d'un hôtel particulier en une microville de logements variés. Axé sur une soustraction volumétrique, le projet crée des espaces verts communs tout en préservant l'identité industrielle du site.
Retour au débutTREETEK by Matador / de Alzua +
Découvrez le projet Rives de la Haute Deûle à Lille une friche industrielle est réhabilitée à partir de la magnifique manufacture Le Blan-Laffont. Au bord du parc la mettant en valeur, le bureau Matador vient de livrer, en association avec l’agence de Alzua+, un édifice de bureau de 6.000m².
Retour au débutPONTS DES ARTS by V+ / HBAAT
Découvrez le projet "Pont des Arts", pôle culturel situé au cœur de la métropole lilloise à Marcq-en-Baroeul et né de l'association HBAAT avec les bruxellois de V+ livré cette année et qui se distingue par son intégration dans le contexte urbain comme par la générosité de ses espaces intérieurs.
Retour au débutiMAL by Central / NP2F
IMAL est un lieu unique dans le paysage bruxellois. Plus qu'un centre d'art, il prend sa pertinence tant par la culture qu'il propose que par sa situation urbaine. Une culture de la coproduction, ancrée dans son temps. Un lieu accessible, à la croisée de deux quartiers, capable de fédérer un public pluriel par la transversalité de ses activités. Une ancienne usine située le long du canal de Bruxelles a l'ambition de devenir le Centre des Arts, des Sciences, de la Technologie, de l'Innovation et de l'Inclusion.
Retour au débutTRINKHALL by Atelier Beguin-Massart
Rénovation et extension des surfaces d'expositions permanente et temporaire du musée, réserves et ateliers, brasserie, bureaux et salle d'activité pédagogiques.
beguin-massart.be/portfolio_page/trinkhall/
Retour au débutURSULINEN by Label
Ecole. Le site des Ursulines, au centre de Malines, en Belgique, se caractérise par un mélange de types et de styles de constructions sans aucune définition claire. Composé de différents bâtiments publics entrelacés avec des habitations privées, l'ensemble se présente comme un morceau de tissu urbain labyrinthique et à peine lisible.
labelarchitecture.be/project/ursulinen-2/
Retour au débutCIME CONDUCTIVE by A229
Le projet consiste en la création d’une nouvelle école secondaire de type 4 (handicap moteur), suivant la pédagogie conductive.
Retour au débutMEXICO by Vers.A
Construction d'un immeuble de logements et d'un pocket parc.
Ces capsules ont été produites par Wallonie-Bruxelles Architectures et réalisées par Jonathan Ortegat entouré d’une équipe composée de Jeanne Debarsy pour le son, Loup Mormont pour la musique, Jean Forest pour le graphisme et de Lucien Keler pour la colorimétrie.
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Précurseur de la prise en compte du potentiel des ICC, la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) constituent un écosystème riche d’opportunités pour les partenaires étrangers. L’évolution de ce secteur représente un élément important des relations internationales de la Wallonie et la FWB.
Précurseur de la prise en compte du potentiel des ICC, la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) constituent un écosystème riche d’opportunités pour les partenaires étrangers. L’évolution de ce secteur représente un élément important des relations internationales de la Wallonie et la FWB.
Bénéficiant de filières déjà très bien structurées dans certains secteurs, c’est un large vivier d’acteurs qui est en cours de structuration. Les établissements d’enseignement supérieur et les universités font partie intégrante de cette démarche du développement des industries culturelles et créatives.
La Wallonie et la FWB aux avant-postes de l’étude du poids économique des Industries culturelles et créatives
Les industries culturelles et créatives (ICC) ont, depuis une dizaine d’années, fait l’objet d’un nombre croissant d’études, à l’international comme au niveau national, de la part de chercheurs spécialisés mais aussi à l’initiative d’acteurs publics afin d’évaluer le poids socio-économique du secteur.
Dès 2014, précurseur en la matière au niveau européen, l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS) réalisait pour la première fois une étude afin d’évaluer le poids économique des ICC en Wallonie et à Bruxelles.
L’IWEPS remarquait que « le secteur des ICC se révèle vaste et protéiforme et que plusieurs domaines gagneraient à être étudiés de manière plus approfondie, notamment en regard des mutations technologiques actuelles et des questions liées à la propriété intellectuelle (par exemple : la musique, l’audiovisuel, les jeux vidéo). De plus, la part non-marchande des ICC nécessiterait également une attention différenciée et spécifique, nécessitant l’usage de méthodologies axées sur la mesure de valeurs s’écartant parfois des indicateurs économiques standards. »
Un premier cadastre de l’emploi culturel en Belgique francophone.
Le 3 avril 2025, l'Université Libre de Bruxelles annonçait la réalisation du premier cadastre de l’emploi culturel en Belgique francophone.
L'étude dresse pour la première fois un état des lieux complet de l’emploi dans le secteur culturel en Fédération Wallonie-Bruxelles. Ce premier cadastre pose les fondations d’une observation continue et rigoureuse de l’évolution du secteur.
Alors que les données disponibles jusqu’ici en Belgique francophone étaient éparses, ponctuelles ou limitées à certains territoires, le travail de Christophe Levaux, chercheur FNRS au LaM, Laboratoire de musicologie (Faculté de Philosophie et Sciences sociales), et Louise de Brabandere, chargée de recherche au centre METICES (Faculté de Philosophie et Sciences sociales) se distingue par son ambition : offrir une vue d’ensemble structurée de l’emploi culturel, en tenant compte à la fois des salariés et des indépendants, qu’ils soient ou non subventionnés par la FW-B.
Commandée par l’Observatoire des politiques culturelles (OPC), l’étude se compose de deux volets. Le premier explore l’ensemble du secteur culturel à travers une approche statistique fondée sur les nomenclatures européennes, mais adaptée aux spécificités institutionnelles et culturelles de la FW-B. Le second volet s’intéresse spécifiquement aux opérateurs culturels subventionnés, en croisant données administratives et analyses territoriales.
Au-delà des grands domaines traditionnels — arts vivants, audiovisuel, patrimoine, livre, architecture… — le cadastre met en lumière la diversité des métiers culturels et la complexité des trajectoires professionnelles. Il souligne aussi la fragmentation de l’emploi dans le secteur : multiplicité des statuts, précarité persistante, et cumul fréquent d’activités.
Ce premier cadastre vise à offrir une meilleure lisibilité du champ culturel mais aussi un socle solide pour penser les politiques futures, évaluer les besoins, et mieux soutenir celles et ceux qui œuvrent au quotidien dans ce secteur essentiel.
Le secteur culturel en FW-B représente une part significative de l’emploi régional, avec 73.815 salariés en 2021 (soit 4,2% de l’emploi salarié total) et 43.542 indépendants (27.071 à titre principal et 16.471 à titre complémentaire), pour un total estimé à 101.516 travailleurs. Ce secteur est marqué par une forte féminisation (56% de femmes salariées) et une présence importante d’artistes (8,5% des travailleurs du secteur). Les salaires y sont toutefois inférieurs à la moyenne régionale : le salaire annuel brut moyen par travailleur est de 28.244 euros (contre 35.127 euros tous secteurs confondus), et encore plus bas pour les artistes (12.668 euros). L’emploi y est caractérisé par une forte fragmentation et intermittence, avec de nombreux contrats à temps partiel ou de courte durée.
La crise du Covid-19 a eu un impact marqué sur l’emploi salarié du secteur culturel, avec une baisse de 5,5% du nombre de salariés entre 2019 et 2020 (soit plus de 4.300 emplois perdus), particulièrement dans les arts vivants, la musique, la mode et l’audiovisuel. Le volume d’emploi (en ETP) a chuté de 20% sur la même période, avant de remonter progressivement sans retrouver les niveaux d’avant-crise en 2022. En revanche, le nombre de travailleurs indépendants a continué de croître (+4 à 5% par an), illustrant une tendance à la diversification des statuts dans le secteur. La répartition géographique montre une forte concentration de l’emploi culturel à Bruxelles (52% des salariés, 35% des indépendants), notamment pour les artistes (85% des salariés artistes).
Enfin, l’étude distingue l’emploi dans le secteur culturel subventionné et non subventionné. En 2021, l’emploi non subventionné représente 54% du total, contre 46% pour le secteur subventionné (dont 36% en Culture et médias, 7% en Éducation permanente et 3% en Jeunesse). Les domaines comme l’architecture sont majoritairement occupés par des indépendants, tandis que la mode, l’audiovisuel et le patrimoine emploient surtout des salariés. Malgré la diversité des statuts et des domaines, le secteur reste confronté à des enjeux de précarité, de fragmentation de l’emploi et d’inégalités salariales, même si les écarts de rémunération entre hommes et femmes y sont moins marqués que dans l’ensemble de l’économie régionale.
Une question européenne, Wallonie-Bruxelles en exemple
Au début des années 2000, les travaux européens, réalisés à l’aune des années 2000 par la DG Culture ont permis de délimiter un ensemble d’activité liées pouvant être traduites par du PIB européen. Cela a de fait permis de reconnaître la réalité économique des arts et de la culture, en parlant de poids économique, de marqueurs sur l’emploi, de capacité d’innovation, etc.
De plus, le SPW Economie représente la Wallonie au sein de deux projets Interreg Europe dédiés au développement économique des industries culturelles et créatives : RCIA et CREADIS3.
Le projet Interreg Europe RCIA (Regional Creative Industries Alliance) vise à augmenter le nombre de collaborations entre les PME créatives et d’autres entreprises plus traditionnelles afin de renforcer la compétitivité des entreprises et le développement d’innovations.
Le projet Interreg Europe CREADIS3 (Smart Specialisation Creative Districts) vise à améliorer la gouvernance institutionnelle des écosystèmes créatifs et à booster la contribution des industries culturelles et créatives au développement économique régional.
Ces deux projets ont commencé en janvier 2017. Ils s’inscrivent dans la continuité des expériences précédentes de la Région qui ont permis de prouver l’atout que représente le secteur des industries culturelles et créatives pour le développement économique régional ainsi que le potentiel de la Wallonie au niveau européen. La Wallonie a été nommée District Créatif Européen (Wallonia European Creative District) de 2013 à 2015 par la Commission européenne et est ainsi devenue l’un des deux démonstrateurs européens de stratégies politiques concernant la créativité.
Lancée en 2014 et actuellement mise en œuvre au travers du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER), la politique des hubs créatifs wallons est le principal dispositif étalonné comme un point de référence dans le cadre de ces deux projets Interreg Europe.
St’Art, un outil de levier économique en phase avec le terrain
Dès 2009 la Belgique francophone a été pionnière en mettant sur pied l’outil St’Art, qui intéresse aujourd’hui les autorités européennes. L’investissement dans l’art et la culture paraît encore trop risqué pour beaucoup. St’Art fonctionne comme une société d’investissement et demande à leurs partenaires les mêmes garanties : plan d’affaire, plan financier, identification au sein de la filière d’activité, avantage concurrentiel, solvabilité s’il y a emprunt, rentabilité sous forme de dividende s’il y a participation au capital, etc.
Cette manière d’appréhender le financement de projet permet au public de mieux délimiter son action et au privé d’obtenir des garanties de retour sur investissement.
La mise en place des Hubs créatifs Wallons
La politique des hubs créatifs en Wallonie mise en place dès 2014 vise à créer de la valeur économique en misant sur la créativité comme facteur déterminant de l’innovation. Constitués à partir des organismes les plus pertinents sur le plan local (universités, CEEI, intercommunales, asbl privées…), les hubs créatifs se positionnent comme des moteurs de transformation de l’économie traditionnelle vers l’économie créative. Il est à noter que les hubs créatifs ont une vision multisectorielle mais que certains d’entre eux se sont focalisés sur les industries culturelles et créatives comme vecteur de développement.
Service de coopération internationale de WBI
Wallonie-Bruxelles International (WBI) intègre les Industries Culturelles et Créatives (ICC) comme un axe majeur de sa coopération internationale, notamment à travers ses partenariats bilatéraux et en particulier avec l’Afrique. Cette approche est particulièrement visible dans ses programmes de coopération, comme l’illustre le récent partenariat avec le Bénin où les ICC constituent l’un des piliers stratégiques du programme 2024-2028.
WBI assure la coordination et la mise en œuvre de ces initiatives culturelles en travaillant étroitement avec différents partenaires et opérateurs, tout en s’alignant sur les politiques définies par le Gouvernement de la FWB, le Gouvernement wallon et le Collège de la Commission communautaire française. Cette démarche s’inscrit dans une vision plus large de promotion des intérêts culturels de la Fédération Wallonie-Bruxelles sur la scène internationale.
En 2024, WBI et l’APEFE, avec l’appui de la Fondation Hicter, ont conjointement conduit une analyse prospective pour soutenir le développement du secteur culturel et des ICC dans le cadre de la coopération entre la Wallonie-Bruxelles (WB) et l’Afrique. Ce cadre de référence vise à renforcer la coopération culturelle autour de la structuration des industries culturelles et créatives ou encore des questions du numérique et de l’intelligence artificielle dans le secteur culturel.
Un réseau international dédié : Les Chargés de développement culturel et patrimonial (CDCP) de Wallonie-Bruxelles international et les Délégations Générales Wallonie-Bruxelles
La diplomatie culturelle et patrimoniale s’appuie sur les 21 chargées et chargés de projets, appelés désormais Chargées et Chargés de développement culturel et patrimonial (CDCP). Ces personnes travaillent à la promotion de nos opérateurs culturels, mais aussi au déploiement des industries culturelles et créatives et d’autres atouts et projets liés notamment au patrimoine, au tourisme ou à la formation.
Le réseau des CDCP sera présent dans les pays suivants :
Allemagne, Canada, Chili, Chine, France, Maroc, Pologne, Roumanie, RDC, Sénégal, Suisse, Tunisie, Vietnam, Emirats Arabes Unis, Espagne, États-Unis, Italie, Japon, Royaume-Uni.
Quelques exemples de réalisations de Wallonie-Bruxelles dans les industries créatives et culturelles :
Du rêve à l'engagement, l'univers de Folon s'expose au Japon
Résidence "La Cohorte" au Québec : un projet de création pour la musique émergente
Nouvelle collaboration culturelle entre la Représentation WB au Chili et le Persa Victor Manuel
Avec le gaming, le talent wallon possède une filière de qualité
Wallonie-Bruxelles à SXSW: s’inspirer, networker et comprendre les tendances du futur
South By Southwest: une présence belge remarquée au Texas
Festival Transmediale à Berlin : focus sur les artistes belges francophones
Le phishing, principale porte d'entrée des cybercriminels
MTL connecte | Comment l’intelligence collective fait son nid
https://galaxy.kikk.be/fr/projets
L’intelligence artificielle dans l’art et les industries culturelles et créatives
L'éducation culturelle et artistique en Fédération Wallonie-Bruxelles reconnue par l'UNESCO
Sources :
LA POLITIQUE DES HUBS CREATIFS WALLONS AU
CŒUR DES PROJETS CREADIS3 ET RCIA (Interreg Europe)
Rapport d’activités 2023 de Wallonie-Bruxelles international
Annonce de l'ULB sur Le premier cadastre de l’emploi culturel en Belgique francophone
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Découverte dans l’émission The Voice Belgique où elle a terminé finaliste, la belge Orlane, du haut de ses 26 ans, est déjà une artiste accomplie. Auteure-compositrice, interprète et musicienne, elle mélange sa pop urbaine électronique et ses textes français tantôt sombres, tantôt doux, mais toujours vrais. Orlane a sorti son premier EP, Prisme, en 2023 et ne cesse de progresser.
Découverte dans l’émission The Voice Belgique où elle a terminé finaliste, la belge Orlane, du haut de ses 26 ans, est déjà une artiste accomplie. Auteure-compositrice, interprète et musicienne, elle mélange sa pop urbaine électronique et ses textes français tantôt sombres, tantôt doux, mais toujours vrais. Orlane a sorti son premier EP, Prisme, en 2023 et ne cesse de progresser. La jeune diplômée de faculté de médecine a pris la décision audacieuse de se consacrer totalement à la musique, ce feu qui l’anime depuis toujours. Nous la rencontrons quelques jours après sa participation à la Cérémonie des Magritte, où elle a chanté et même dansé, une autre une corde à son arc.
Alors ces « Magritte » ? « C’était trop, trop bien, hyper chouette, se réjouit Orlane. Ma prestation était une surprise pour Gilles Lellouche et il était très content, ça l’a beaucoup touché. J’ai fait une reprise de The Cure, A Forest. J’ai laissé le premier couplet en anglais, puis j’ai traduit le reste en français. J’ai refait des toplines, donc je me suis réapproprié le son ».
2024 fut décidément une année formidable pour Orlane. Il n’y a pas trop à tortiller, le secret comme toujours, c’est le travail : « Oui, on sème plein de petites graines tout le temps, avec le temps. Et puis, il y a un moment où... Ah, ben, ça pousse. Là cette année, il y a eu du soleil, les conditions météorologiques étaient bonnes, sourit-elle. Bien sûr, il y a tout le travail en amont. Le premier EP, les réseaux sociaux, les concerts, etc. ».
A présent, place aux choses sérieuses, un nouveau titre, La vie sans toi, puis un premier album prévu en mai 2025, une énorme charge de travail et de réflexion. Mais le travail et la réflexion, Orlane semble s’y être abonnée. Après six années de médecine réussies avec mention et quelques jours de réflexion, Orlane décide de se lancer à 100% dans la musique. « De toute façon, j’ai mon diplôme au cas où ça ne marcherait pas, je ne prends pas trop de risque, même si je me rends compte que j’arrive un peu tard dans la profession, par rapport à d’autres artistes avec plus d’expérience, mais bon au moins je pourrai rebondir en cas d’échec ».
L’échec ne semble pas pour tout de suite, que du contraire. A 26 ans, Orlane est, quoiqu’elle en dise, assurément expérimentée. D’ailleurs elle chante depuis toujours, a commencé la guitare à l’adolescence et le piano à 8 ans. « J’étais à une petite représentation des jeunesses musicales dans mon école, se souvient-elle, ma maman y était institutrice à l’époque, nous étions toutes les deux dans la salle, j’y ai vu un garçon jouer du piano, j’ai immédiatement dit : je veux faire ça. Elle m’a inscrite à des cours de solfège et de piano ».
Fille unique, Orlane s’occupe seule, elle joue tous les rôles dans ses propres films, chante, danse, donne des concerts dans sa chambre puis dans le salon devant les parents, développant ainsi et peut-être plus vite qu’une autre, sa créativité. Sans pour autant décoller du sol.
« En fait, je viens de la campagne. Mes parents ne sont pas du tout dans le milieu. On n’a aucun contact, je ne connaissais personne dans la musique. Pour moi, c’était à des années-lumière de nous. J’avais la tête sur les épaules, donc je ne me suis pas dit, fini les études, je vais devenir une rockstar, non, je savais qu’il me fallait être patiente, petit à petit faire son bout de chemin. Alors j’ai décidé de faire d’abord la médecine. J’ai toujours aimé les sciences et je rêvais de soigner, d’être là pour les gens. Mes parents m’ont toujours éduquée en me disant qu’on est capable de tout. Il faut tester, il faut travailler pour avoir les choses ».
Certains diront que c’est un beau filet, essentiel dans la conjoncture actuelle mais pour Orlane le fait d’être diplômée n’est pas un plan B, elle fait simplement comme si ça n’existait pas, donnant tout au plan A, la musique.
« Je viens de Philippeville, ma famille parle wallon, quand j’arrive sur un tapis rouge ou bleu avec mes parents, on est tous les trois en mode... Le braquage ! Le braquage ! C’est génial. Comme on ne vient pas du tout de ce milieu-là, les soirées mondaines, les trucs chics, nous, on est complètement en dehors, c’est drôle de vivre ces contrastes. Je suis plutôt fière d’être partie de nulle part et d’avoir pu me réaliser dans ce métier, d’avoir autant d’amis artistes en Belgique, en France. Je n’ai pas de syndrome d’imposteur par rapport à ça ».
Diplôme en main, c’est l’émission The Voice qui la révèle voici 4 ans. Mais ce n’était pas sa première tentative. « J’avais 16 ans quand je me suis inscrite la première fois à The Voice mais je n’ai pas été buzzée. Je n’en parle pas beaucoup car mon signe astrologique c’est vierge, je n’aime pas l’échec (rire). Mais j’étais trop jeune, ce n’était pas mon moment ».
Ce ne sera que quelques années plus tard, contactée par la production, l’ayant découverte sur ses réseaux sociaux à travers quelques cover d’Alicia Keys et Nekfeu, avec un simple hashtag « #belgianartist », qu’on lui propose de repasser le casting. Cette fois sera la bonne.
« Je suis arrivée jusqu’en finale avec Loïc Nottet et c’est là que j’ai rencontré mes managers, les gens du milieu. J’ai eu quelques propositions, j’ai un peu analysé les choses, je suis allée vers les gens en mode ‘Hé, salut, on bosserait bien ensemble’, et tout a démarré ».
Orlane a du talent, du courage, de l’audace, une force de travail hors du commun et de la poésie plein la tête, on pourrait même dire, des couleurs sur ses mots. Orlane est synesthésique « graphèmes-couleurs », les lettres de l’alphabet lui sont perçues colorées. Ce qui ajoute de la beauté à sa création même si elle ne le découvrira que très tard.
« C’est comme si toute ta vie, tu respires d’une telle manière. Et puis quelqu’un, un jour, te dit ‘Mais tu ne respires pas pareil que moi, toi ?’ Et t’es là en mode ‘Ah bon ?’. Cette révélation est venue de ma meilleure amie pendant le Covid, en refaisant le monde. ‘Mais toi aussi, quand tu penses à quelqu’un, ou à un mot, ou à quelque chose, t’as des couleurs qui te viennent en tête ?’. Elle me dit ‘Non, personne ne fait ça’. Ce qui est amusant c’est que j’avais posé la même question à mon père des années plus tôt qui m’avait répondu ‘Bah oui, mais tout le monde a ça, c’est normal.’ Ah, bah ok ».
Rien de magique selon Orlane, n’empêche que dans la création de son EP, de son clip, de ses visuels, ce don fait partie du processus artistique. « En fonction de ça, poursuit-elle, j’emmène les gens un peu plus dans mon univers, au-delà de la chanson. Parfois des personnes viennent me voir en concert et me disent ‘C’est marrant, moi aussi, j’ai la synesthésie et je vois exactement la même couleur que toi sur cette chanson-là’ ».
Orlane collabore déjà avec les plus grands noms parisiens : Dani Terreur, Alice&Moi, Mosimann. « Mon équipe est là-bas, chez Source, j’ai rencontré des gens qui sont un peu mes anges gardiens de la musique, c’est magique, on a écrit beaucoup de chansons de façon extrêmement spontanée, rapide et sincère, je me fais de plus en plus confiance dans mes compositions. Ça parle d’amour, ça parle de ce que je vis au quotidien, beaucoup de changements, une rupture, des retrouvailles, enfin, c’est compliqué quoi, comme la vie ».
La phase de création avec Dani Terreur, nous confie Orlane, consiste par exemple à repousser le plus loin possible les sources d’inspiration. Les influences, bien sûr, Orlane en a comme tout le monde mais pour Dani, jamais d’inspiration. La référence, c’est Orlane. « On fait du Orlane, point barre », s’évertue-t-il à lui répéter. Et puis, en français les textes, car derrière l’anglais, on se cache trop souvent, par pudeur et pour ne pas que les mots soient significatifs. Alors ce sera le français, toujours. « On m’a parfois dit qu’il y avait un peu de Mylène Farmer dans ma voix et mes chansons, ajoute-t-elle, je suis en mode ‘pas de problème, merci !’ Je veux, je veux, c’est l’artiste la plus parfaite pour moi ».
Même si Orlane travaille beaucoup en France et rêve d’une carrière internationale, c’est en Belgique qu’elle veut d’abord assoir sa réussite. « Je n’irai nulle part, rien ne se passera s’il ne se passe pas quelque chose en Belgique. C’est là d’où je viens, c’est ici que tout aura commencé, aussi bien au niveau médias, radios, que festivals ».
Et à l’horizon se profile déjà l’Ancienne Belgique le 15 mai prochain. Ce n’est pas rien ça !
« C’est formidable, l’Ancienne Belgique ! Comme je le disais, je suis vierge, donc hyper organisée, très perfectionniste, minutieuse. On va commencer seulement à préparer le live, mais je serai pétrifiée tant que tout n’est pas prêt à 1.000%, on va mettre plein d’énergie là-dedans, évidemment. Donc ça va être vraiment génial ».
Cet article a été écrit par Catherine Haxhe pour la Revue W+B n°167.