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Wallonie-Bruxelles célèbre la Journée Internationale des Femmes et des Filles de Science à l'UNESCO

18/02/2025
© J. Van Belle - WBI

Un évènement marquant pour l'égalité en sciences

Le 11 février dernier, l'UNESCO a été le théâtre d'un événement vibrant et de grande ampleur en faveur de l'égalité des genres dans les sciences. Depuis son instauration en 2015 par l'Assemblée Générale des Nations Unies, la Journée Internationale des Femmes et des Filles de Science met en lumière la contribution des femmes à ces disciplines essentielles.

Dans un contexte où les secteurs STEM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) connaissent une expansion sans précédent, propulsés par la 4e révolution industrielle, il reste frappant de constater que les inégalités persistent : les femmes ne représentent encore qu'environ 30 % des scientifiques dans le monde, un chiffre qui peine à évoluer favorablement depuis dix ans.

Les causes de cette sous-représentation sont multiples : des biais dès l'orientation scolaire, des environnements de travail parfois hostiles, un manque de représentation dans les médias, autant de freins qui perpétuent l'idée erronée que les femmes seraient moins faites pour les carrières scientifiques. Pourtant, cette croyance est constamment réfutée par de nombreuses études, y compris les études PISA de l’OCDE.

 

Reconnaissance sous forme d’un partenariat inédit entre UNESCO et RTBF

Pour inverser la tendance, des initiatives ambitieuses voient le jour. En 2024, l'UNESCO a lancé un appel à l'action pour l'égalité des genres en sciences, avançant notamment l'importance de la représentation des femmes dans les médias pour atteindre les objectifs de l’égalité. En effet, la visibilité des rôles modèles est essentielle pour inspirer les jeunes générations.

La RTBF, par l'intermédiaire de Safia Kessas, responsable Diversité et Égalité, est pionnière en la matière. Depuis 2017, son équipe organise des ateliers de "média coaching" pour les scientifiques et expertes féminines, afin de favoriser leur prise de parole dans l'espace public. Ce programme novateur a suscité un grand intérêt de l'UNESCO, menant à la signature d'un partenariat officiel le 11 février dernier. Ce projet international entend amplifier les prises de paroles qualitatives des femmes expertes à travers le monde et encourager d'autres États à suivre cet exemple. Cette lettre d’intention ouvre la voie à un partenariat approfondi, premier du genre entre le groupe audiovisuel public de Belgique francophone et une agence des Nations Unies. Il s’agit là d’une reconnaissance internationale inédite en Fédération Wallonie-Bruxelles.

 

La Fédération Wallonie-Bruxelles, un acteur engagé

Partenaire de l'événement, la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) s'est associée à l'Union Européenne de Radio-Télévision (UER) pour organiser la projection du documentaire "Électrons Libres", réalisé par Safia Kessas. Ce film met en lumière le parcours de femmes scientifiques européennes qui, au quotidien, transforment la vie des citoyens. Parmi ces parcours, citons en exemple celui de la belge Sarah Baatout, directrice adjointe de l’Institut de Médecine nucléaire (SCK-CEN), présente lors de la projection et du panel.

"Il est essentiel de continuer à amplifier les voix des femmes dans les sciences. Ce film met en lumière les parcours inspirants de femmes scientifiques à travers le monde, les documentaires sont de puissants vecteurs pour inspirer et toucher une audience large." - Lidia Brito Sous-Directrice générale pour les sciences exactes et naturelles à l'UNESCO

L'objectif de cette projection était clair : dépasser la figure emblématique de Marie Sklodowska-Curie, souvent seule femme scientifique citée par le grand public, pour montrer la diversité des talents féminins dans la science contemporaine. Avec un ton optimiste, "Électrons Libres" valorise non seulement les défis auxquels ces femmes font face, mais aussi le plaisir et la passion qu'elles tirent de leur travail.

Lors de l’évènement, les autorités de Wallonie-Bruxelles ont affirmé leur engagement à travers l'intervention de Lyseline Louvigny, cheffe de cabinet adjointe du Ministre Yves Coppieters et experte en égalité femmes-hommes. Dans ses interventions, Mme Louvigny a rappelé que l'égalité des genres en sciences fait partie des priorités gouvernementales dès l’enseignement obligatoire, présentant des pistes concrètes et des initiatives innovantes pour renforcer la présence des femmes dans ces disciplines.

 

"On ne peut devenir que ce qu'on voit"

Cet événement à l’UNESCO souligne l’urgence d’intensifier les efforts pour l'égalité des genres. Si des progrès ont été réalisés, le chemin reste encore long. La FWB, en s’engageant activement dans ces démarches, contribue à bâtir un avenir où les jeunes filles pourront pleinement s’épanouir dans les sciences, suivre leurs passions et enrichir le monde de leurs idées, indispensables aux innovations de demain.

"Il faut continuer à agir concrètement pour encourager davantage les femmes à rejoindre les secteurs encore trop marqués par une sous-représentation féminine. Il faut créer des environnements équitables et accessibles à toutes et tous."  — Lyseline Louvigny, cheffe de cabinet-adjointe du Ministre des Droits des Femmes