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03/11/2023

Cette journée aura lieu de 13h30 à 17h00, le samedi 11 novembre 2023, dans le cadre des activités de l’EUNIC (European Union National Institutes of Culture), aux côtés de 8 pays et de Centres culturels : Tchéquie, Finlande, Pologne, British Council, Institut Français de Hanoi, Institut Cervantes, Uni Italia Vietnam, Institut Goethe-Hanoi (8 langues représentées). Les participants auront l’occasion de découvrir les cultures et les langues de l’Europe, via des activités attrayantes.

 

La Délégation générale Wallonie-Bruxelles au Vietnam, un des membres fondateurs de l’EUNIC Vietnam, a l’honneur d’y être active en organisant des mini-sessions de cours de français, reading corner, "speak-dating" et lucky draw.

 

Plusieurs surprises et cadeaux vous attendent avec Wallonie-Bruxelles :

  • 13h30 : Cérémonie d'ouverture à la Hall
  • 14h-16h30 :
    • Mini cours de français - Salle C1-2ème étage-Bâtiment C - 14h-14h30/15h-15h30/16h-16h30
    • Reading Corner - à la Hall - 17h-17h
    • Speak Dating - dans la cour - 14h-15h/15h30-16h30
  • 16h30-17h : Lucky Draw à la Hall
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Infos pratiques

  • Institut Goethe de Hanoi (56-60, Nguyen Thai Hoc, Hanoi)
  • Entrée libre
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Pour plus d’informations

Vu Thi Thuy Duong - Délégation générale Wallonie-Bruxelles au Vietnam
Centre DAEHA (5ème étage – # 505)/ 360 Kim Ma, Ba Dinh, Hanoi
Tél : (024) 3 831.52.41 / GSM : 09 04 80 20 44
Courriel : duongwb@walbruvietnam.org

 

A ne pas manquer !

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Cette journée aura lieu de 13h30 à 17h00, le samedi 11 novembre 2023, dans le cadre des activités de l’EUNIC (European Union National Institutes of Culture), aux côtés de 8 pays et de Centres culturels : Tchéquie, Finlande, Pologne, British Council, Institut Français de Hanoi, Institut Cervantes, Uni Italia Vietnam, Institut Goethe-Hanoi (8 langues représentées). Les participants auront l’occasion de découvrir les cultures et les langues de l’Europe, via des activités attrayantes.

 

La Délégation générale Wallonie-Bruxelles au Vietnam, un des membres fondateurs de l’EUNIC Vietnam, a l’honneur d’y être active en organisant des mini-sessions de cours de français, reading corner, "speak-dating" et lucky draw.

 

Plusieurs surprises et cadeaux vous attendent avec Wallonie-Bruxelles :

  • 13h30 : Cérémonie d'ouverture à la Hall
  • 14h-16h30 :
    • Mini cours de français - Salle C1-2ème étage-Bâtiment C - 14h-14h30/15h-15h30/16h-16h30
    • Reading Corner - à la Hall - 17h-17h
    • Speak Dating - dans la cour - 14h-15h/15h30-16h30
  • 16h30-17h : Lucky Draw à la Hall
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Infos pratiques

  • Institut Goethe de Hanoi (56-60, Nguyen Thai Hoc, Hanoi)
  • Entrée libre
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Pour plus d’informations

Vu Thi Thuy Duong - Délégation générale Wallonie-Bruxelles au Vietnam
Centre DAEHA (5ème étage – # 505)/ 360 Kim Ma, Ba Dinh, Hanoi
Tél : (024) 3 831.52.41 / GSM : 09 04 80 20 44
Courriel : duongwb@walbruvietnam.org

 

A ne pas manquer !

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02/11/2023
Barbara Wiernik et Alain Pierre en concert (c) Représentation W-B au Chili

La Représentation Wallonie-Bruxelles au Chili a participé à l’édition 2023 du festival de Jazz ChilEuropa. Organisé en collaboration avec la Délégation de l’Union Européenne au Chili et les représentations diplomatiques et culturelles des pays membres ou associés, le festival a accueilli sept groupes en provenance des pays suivants : Allemagne, Autriche, Belgique (Wallonie-Bruxelles), France, Italie, Pologne et Suisse.

 

Pour cette 13e édition, ce sont les musiciens Barbara Wiernik et Alain Pierre qui ont représenté la Belgique francophone en proposant un duo chant/guitare. Entouré de musiciens chiliens dont le pianiste et curateur du festival Orion Lion, le duo a proposé 2 dates à Santiago dans le cadre du festival ainsi qu’une masterclass devant une trentaine d’étudiants sur le thème de la composition. Ces deux dates ont fait salle comble ! La suite de la mission s’est déroulée à Valdivia, à 850km dans le sud du pays.

 

C’est donc entre lacs et volcans, au centre d’extension de l’Université Australe, que Barbara Wiernik et Alain Pierre ont proposé deux concerts supplémentaires pour leur public chilien. Ces activités en région ont été rendues possible grâce à l’accompagnement d’Antoine Leuridan, membre de l’équipe culturelle de l’Université Australe du Chili à Valdivia. Environ 120 personnes ont profité du jazz belge à cette occasion.

 

La Représentation Wallonie Bruxelles au Chili remercie les artistes présents et les organisateurs du festival pour cette édition, une nouvelle fois couronnée de succès.

La Représentation Wallonie-Bruxelles au Chili a participé à l’édition 2023 du festival de Jazz ChilEuropa. Organisé en collaboration avec la Délégation de l’Union Européenne au Chili et les représentations diplomatiques et culturelles des pays membres ou associés, le festival a accueilli sept groupes en provenance des pays suivants : Allemagne, Autriche, Belgique (Wallonie-Bruxelles), France, Italie, Pologne et Suisse.

 

Pour cette 13e édition, ce sont les musiciens Barbara Wiernik et Alain Pierre qui ont représenté la Belgique francophone en proposant un duo chant/guitare. Entouré de musiciens chiliens dont le pianiste et curateur du festival Orion Lion, le duo a proposé 2 dates à Santiago dans le cadre du festival ainsi qu’une masterclass devant une trentaine d’étudiants sur le thème de la composition. Ces deux dates ont fait salle comble ! La suite de la mission s’est déroulée à Valdivia, à 850km dans le sud du pays.

 

C’est donc entre lacs et volcans, au centre d’extension de l’Université Australe, que Barbara Wiernik et Alain Pierre ont proposé deux concerts supplémentaires pour leur public chilien. Ces activités en région ont été rendues possible grâce à l’accompagnement d’Antoine Leuridan, membre de l’équipe culturelle de l’Université Australe du Chili à Valdivia. Environ 120 personnes ont profité du jazz belge à cette occasion.

 

La Représentation Wallonie Bruxelles au Chili remercie les artistes présents et les organisateurs du festival pour cette édition, une nouvelle fois couronnée de succès.

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02/11/2023
Les 3 gagnants et le jury (c) Représentation W-B au Chili

A la fin du mois de septembre s’est déroulée la grande finale du 4ème concours d’éloquence en français du Chili, concours co-organisé par la Représentation Wallonie-Bruxelles au Chili, l’Institut français et l’Ambassade d’Haïti.

 

Pour cette 4ème édition, le succès était de nouveau au rendez-vous. Le concours était ouvert à tous les francophones du Chili à partir de 15 ans. Après une première sélection à travers une vidéo sur le thème : "Identités : constructions et déconstructions", les 10 finalistes ont reçu un parcours de formation spécifique sur l’art oratoire. Certains modules de formation ont eu lieu en modalité virtuelle comme les interventions de Simon Menschaert et Monia Gandibleux, experts belges dans ce domaine. D’autres étapes du parcours de formation se sont déroulés dans les bureaux de la Représentation Wallonie Bruxelles au Chili avec la présence de trois formateurs Camille Berleur, Esdras Devalon et Marie Jose Weigel chacun ayant donné un module sur sa spécialité (respectivement, l’écriture, la voix et la présence scénique).

 

Un dernier coaching individuel a été préparé pour chaque finaliste par Maria Jose Parga, actrice chilienne francophone ayant vécu et étudié à Bruxelles.

 

Les finalistes venant de plusieurs régions du Chili se sont tous retrouvés à Santiago pour la grande finale, qui a eu lieu à l’Université Bernardo O’Higgins. Cette université est le siège de l’Agence universitaire de la Francophonie au Chili et dispose d’un centre d’employabilité francophone. La responsable de ce centre, Juliette Chausse était d’ailleurs membre du jury.

 

Le thème de cette grande finale était "Mémoire(s)" en référence aux commémorations des 50 ans du coup d’état ayant eu lieu en 1973 au Chili. Les sujets sous forme de question ont été attribués par tirage au sort et les candidats devaient défendre une position imposée (pour ou contre), également attribuée de manière aléatoire. Environ 80 spectateurs étaient présents pour écouter ces joutes oratoires.

 

Le jury était composé de l’Ambassadeur du Liban au Chili, Joumane Khaddage ; du directeur de l’Institut français Patrick Flot ; de René Zuniga, directeur du département de français de l’Université Métropolitaine ; d’Emmanuel Monpoint médecin et de Juliette Chausse mentionnée précédemment.

 

Le grand gagnant de cette finale est Esteban Candia, ingénieur chilien qui a défendu le sujet "Notre histoire a-t-elle un sens ?". Henry Dieurithson, étudiant haitien en construction civile et Alice Riera, jeune française de 16 ans ont obtenu respectivement le deuxième et troisième prix, en débattant sur le sujet "Pour se donner un avenir faut-il oublier son héritage ?", l’un sur la position pour et l’autre sur la position contre. Le prix du public a également été attribué à Esteban Candia.

 

Les prix ont été remis par l’Ambassadeur de Belgique au Chili, Christian de Lannoy ; un représentant de l’Ambassade d’Haiti et le directeur de l’Institut français.

A la fin du mois de septembre s’est déroulée la grande finale du 4ème concours d’éloquence en français du Chili, concours co-organisé par la Représentation Wallonie-Bruxelles au Chili, l’Institut français et l’Ambassade d’Haïti.

 

Pour cette 4ème édition, le succès était de nouveau au rendez-vous. Le concours était ouvert à tous les francophones du Chili à partir de 15 ans. Après une première sélection à travers une vidéo sur le thème : "Identités : constructions et déconstructions", les 10 finalistes ont reçu un parcours de formation spécifique sur l’art oratoire. Certains modules de formation ont eu lieu en modalité virtuelle comme les interventions de Simon Menschaert et Monia Gandibleux, experts belges dans ce domaine. D’autres étapes du parcours de formation se sont déroulés dans les bureaux de la Représentation Wallonie Bruxelles au Chili avec la présence de trois formateurs Camille Berleur, Esdras Devalon et Marie Jose Weigel chacun ayant donné un module sur sa spécialité (respectivement, l’écriture, la voix et la présence scénique).

 

Un dernier coaching individuel a été préparé pour chaque finaliste par Maria Jose Parga, actrice chilienne francophone ayant vécu et étudié à Bruxelles.

 

Les finalistes venant de plusieurs régions du Chili se sont tous retrouvés à Santiago pour la grande finale, qui a eu lieu à l’Université Bernardo O’Higgins. Cette université est le siège de l’Agence universitaire de la Francophonie au Chili et dispose d’un centre d’employabilité francophone. La responsable de ce centre, Juliette Chausse était d’ailleurs membre du jury.

 

Le thème de cette grande finale était "Mémoire(s)" en référence aux commémorations des 50 ans du coup d’état ayant eu lieu en 1973 au Chili. Les sujets sous forme de question ont été attribués par tirage au sort et les candidats devaient défendre une position imposée (pour ou contre), également attribuée de manière aléatoire. Environ 80 spectateurs étaient présents pour écouter ces joutes oratoires.

 

Le jury était composé de l’Ambassadeur du Liban au Chili, Joumane Khaddage ; du directeur de l’Institut français Patrick Flot ; de René Zuniga, directeur du département de français de l’Université Métropolitaine ; d’Emmanuel Monpoint médecin et de Juliette Chausse mentionnée précédemment.

 

Le grand gagnant de cette finale est Esteban Candia, ingénieur chilien qui a défendu le sujet "Notre histoire a-t-elle un sens ?". Henry Dieurithson, étudiant haitien en construction civile et Alice Riera, jeune française de 16 ans ont obtenu respectivement le deuxième et troisième prix, en débattant sur le sujet "Pour se donner un avenir faut-il oublier son héritage ?", l’un sur la position pour et l’autre sur la position contre. Le prix du public a également été attribué à Esteban Candia.

 

Les prix ont été remis par l’Ambassadeur de Belgique au Chili, Christian de Lannoy ; un représentant de l’Ambassade d’Haiti et le directeur de l’Institut français.

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31/10/2023
Belgian Days in Hongkong - Namu Marketing
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Le spatial à l’honneur

Tintin sera présent ! Le documentaire Tintin Moonwalker sera projeté en avant-première au Centre XIQU le 13 novembre, en présence de Philippe Wang, représentant de Tintin Imaginatio en Chine. Raphaël Liégeois, le nouvel astronaute belge de l’Agence spatiale européenne suivra également l’événement à distance.

 

Un concours de la photo la plus originale s’inspirant de Tintin sur la Lune a été lancé sur Instagram le 27 septembre. Les gagnants seront annoncés le 6 novembre.

 

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Taste Belgium, Love Belgium

Tintin côtoiera le Grand Schtroumpf, qui accueillera les visiteurs de la Foire Taste Belgium, Love Belgium d'Hong Kong. Ce sera l’occasion de déguster ce qui a bâti la réputation culinaire de notre pays : bières, chocolats, gaufres…

 

Alexandre Ciriello, du restaurant L’Horizon à Chaumont-Gistoux, sacré Jeune Chef de l’année en Wallonie par le Gault & Millau (2022), concoctera plusieurs dîners, dont l’un à quatre mains avec un chef hongkongais. Des masters class de fabrication de bière seront également proposées.

 

 

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Une opportunité de rayonnement culturel et artistique

Des ateliers d'art et des conférences avec différents artistes belges seront organisés. Midam, le créateur de Kid Paddle, dessinera en direct et expliquera les techniques qu’il utilise pour créer une planche de bande dessinée. Il participera à une conférence en présence du bédéiste Chit-Kit Kwong, lauréat de nombreux prix, dont les livres sont traduits en français.

 

L’exposition « Brut en Ville » organisée par le Musée « Art et Marges » et le V 54 présentera 7 artistes autour du thème de la ville et de ses promeneurs : Juanma Gonzales, Melina Riccio, Jean-Pierre Rostenne, Jeroen Hollander, Michaël Mvukani Mpiolani, Éric De Sulauze, et Nathalie Moyersoens.  Michaël Mvukani est d’ailleurs invité à participer à une résidence d’un mois au V 54.

 

Une autre exposition arts plastiques présentera les œuvres de l’artiste Angel Vergara à la galerie Axel Vervoordt à Hong Kong.

 

Les DJ Sarah Dziri et Mathieu Flasse animeront plusieurs soirées. Dans un genre différent, Aldo Platteau, chef d’orchestre, soliste et choriste, invité en résidence par le Cultural Exchange Oasis, dirigera un quatuor à cordes et interprétera sa dernière composition.

 

 

 

Les Belgian Days sont organisés par le Consulat Général de Belgique à Hong Kong en coopération avec WBI.

 

Retrouvez un aperçu de tous les événements sur le site officiel.

 

 

 

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Le spatial à l’honneur

Tintin sera présent ! Le documentaire Tintin Moonwalker sera projeté en avant-première au Centre XIQU le 13 novembre, en présence de Philippe Wang, représentant de Tintin Imaginatio en Chine. Raphaël Liégeois, le nouvel astronaute belge de l’Agence spatiale européenne suivra également l’événement à distance.

 

Un concours de la photo la plus originale s’inspirant de Tintin sur la Lune a été lancé sur Instagram le 27 septembre. Les gagnants seront annoncés le 6 novembre.

 

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Taste Belgium, Love Belgium

Tintin côtoiera le Grand Schtroumpf, qui accueillera les visiteurs de la Foire Taste Belgium, Love Belgium d'Hong Kong. Ce sera l’occasion de déguster ce qui a bâti la réputation culinaire de notre pays : bières, chocolats, gaufres…

 

Alexandre Ciriello, du restaurant L’Horizon à Chaumont-Gistoux, sacré Jeune Chef de l’année en Wallonie par le Gault & Millau (2022), concoctera plusieurs dîners, dont l’un à quatre mains avec un chef hongkongais. Des masters class de fabrication de bière seront également proposées.

 

 

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Une opportunité de rayonnement culturel et artistique

Des ateliers d'art et des conférences avec différents artistes belges seront organisés. Midam, le créateur de Kid Paddle, dessinera en direct et expliquera les techniques qu’il utilise pour créer une planche de bande dessinée. Il participera à une conférence en présence du bédéiste Chit-Kit Kwong, lauréat de nombreux prix, dont les livres sont traduits en français.

 

L’exposition « Brut en Ville » organisée par le Musée « Art et Marges » et le V 54 présentera 7 artistes autour du thème de la ville et de ses promeneurs : Juanma Gonzales, Melina Riccio, Jean-Pierre Rostenne, Jeroen Hollander, Michaël Mvukani Mpiolani, Éric De Sulauze, et Nathalie Moyersoens.  Michaël Mvukani est d’ailleurs invité à participer à une résidence d’un mois au V 54.

 

Une autre exposition arts plastiques présentera les œuvres de l’artiste Angel Vergara à la galerie Axel Vervoordt à Hong Kong.

 

Les DJ Sarah Dziri et Mathieu Flasse animeront plusieurs soirées. Dans un genre différent, Aldo Platteau, chef d’orchestre, soliste et choriste, invité en résidence par le Cultural Exchange Oasis, dirigera un quatuor à cordes et interprétera sa dernière composition.

 

 

 

Les Belgian Days sont organisés par le Consulat Général de Belgique à Hong Kong en coopération avec WBI.

 

Retrouvez un aperçu de tous les événements sur le site officiel.

 

 

 

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27/10/2023
Les plus beaux villages de Wallonie - Aubechies "Taverne St Gery" (c) WBT - Bruno D'Alimonte

Que ce soit pour un périple de plusieurs jours ou une virée de quelques kilomètres, des circuits touristiques vous emmènent à travers campagnes et forêts, villages de charme et villes au riche patrimoine, ou encore autour de châteaux. La Wallonie propose des itinéraires internationaux et régionaux sur d’anciennes voies de chemins de fer ou des chemins de halage, le réseau RAVel, des réseaux cyclables balisés avec des points-nœuds ou des circuits à thème. Et si vous avez la bonne idée de ponctuer votre escapade par une étape dans un hébergement portant le label « Bienvenue Vélo », ce sera le point d’orgue de cette journée au grand air ! Vous serez sûr d’y recevoir le meilleur accueil et de pouvoir vous y détendre dans les meilleures conditions.

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Bienvenue cyclistes !

Le label « Bienvenue vélo » est accordé à de nombreux établissements en Wallonie tels que des gîtes, chambres d’hôtes, hôtels, campings, auberges de jeunesse, restaurants, tavernes, bistrots de terroir, attractions touristiques, musées, maisons et offices du tourisme, syndicats d’initiative, producteurs et artisans locaux, ainsi que différents points de locations et de réparations de vélos… Tous ont pour point commun d’accueillir chaleureusement les cyclistes.

 

En effet, les opérateurs « Bienvenue vélo » doivent répondre à une série de critères identifiés afin de répondre au mieux aux besoins spécifiques des cyclistes. Lesquels ? Ils doivent être situés à moins de 5 km d’un réseau cyclable comme, par exemple, le RAVel, mettre gratuitement à  disposition un local sécurisé et couvert pour abriter votre vélo, fournir si nécessaire des outils de réparation, un équipement de nettoyage et une trousse de premiers soins, renseigner sur les possibilités de prendre un repas copieux, donner les renseignements utiles sur les réseaux cyclables et les services aux cyclistes, ainsi que divers documents, cartes et circuits touristiques pour visiter la région. Vous pouvez également bénéficier à certains endroits d’autres avantages sur-mesure comme des repas équilibrés, des formules à la carte, des services de navettes ou de transport de bagages, des locations de vélos, du matériel spécifique…

 

Pour un cycliste souhaitant découvrir la Wallonie dans les meilleures conditions, choisir un établissement « Bienvenue vélo », c’est opter pour un endroit où il sera bien accueilli. Les hôtes seront ravis de vous voir arriver à vélo et des services adaptés seront là pour répondre à vos besoins.   

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RAVel, points-nœuds…

Peut-être arriverez-vous à votre étape après avoir parcouru avec bonheur un chemin du RAVel. Ce Réseau Autonome de Voies lentes (RAVel), composé de voies vertes essentiellement aménagées sur les chemins de halage et d’anciennes lignes de chemins de fer, est garant de parcours faciles, peu pentus, empruntés dans des conditions sécurisées. Au total, 45 itinéraires sont là pour vos balades en famille à vélo (mais aussi à pied et à cheval). Idéal pour découvrir la Wallonie, ses grands territoires ruraux et ses sites naturels préservés. Des cartes du RAVel, éditées pour chaque province wallonne, sont disponibles gratuitement dans les maisons du tourisme ou sur le site en ligne du RAVel. Il existe également une carte interactive.

 

Une autre façon de découvrir la Wallonie à vélo, ce sont les points-nœuds. Ceux-ci vous permettent de constituer de belles balades à vélo en planifiant votre itinéraire sur-mesure, selon vos capacités et votre liberté. Comment ça marche ? Repérez votre futur parcours en boucle ou en ligne. Grâce à un système simple de balises directionnelles, vous adaptez vos balades sur-mesure et pouvez ainsi découvrir la Wallonie à l’infini et à votre rythme. Chaque réseau à points-noeuds dépend d’une province (Namur, Hainaut, Brabant wallon, Liège, Luxembourg). Des connexions avec les régions limitrophes sont toujours possibles. Des cartes papier sont disponibles dans les points d’informations touristiques locaux dans toute la Wallonie.

 

Si vous êtes adepte d’itinéraires de longue distance à vélo, la Vennbahn, l’une des plus longues routes cyclables aménagée sur une ancienne voie ferrée, va vous combler. Quant à la Transardennaise, elle parcourt l’Ardenne belge en reliant La Roche-en-Ardenne à Bouillon. Bon bol d’air assuré ! Ajoutons l’EuroVélo qui traverse la Belgique et poursuit sa route dans d’autres pays européens. 

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Balades culturelles ou sportives ?

Si vous voulez allier balades cyclistes et découvertes culturelles, la route de l’Unesco est faite pour vous. De Tournai, à deux pas de la France, au site remarquable de Blegny-Mine, à la porte des Pays-Bas, traversez la Wallonie à vélo, d’ouest en est. Imprégnez-vous d’ambiances variées passant des plaines du Hainaut aux rives variées de la Meuse, en passant par les jolies collines du Condroz et les vallées profondes de l’Ardenne. Prenez le temps d’admirer les sites d’exception inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, témoins privilégiés des influences du passé. Quelques itinéraires : Tournai-Mons, Binche-Thuin, Charleroi-Dinant, Ciney-Durbuy, Durbuy-Spa, Spa-Waimes, Waimes-Raeren, Raeren-Blegny. D’un bout à l’autre de la Wallonie.

 

Si vous êtes plutôt adepte de vélo sportif, la Wallonie sera votre paradis ! La région est un terrain de jeu idéal pour ceux qui veulent pratiquer le vélo de manière intense. Enduro, gravel, cross-country, free-style, ou encore vélo de route, quelle que soit votre discipline de prédilection, la Wallonie a de quoi satisfaire les simples amateurs comme les confirmés de haut vol. Découvrez la région en faisant travailler vos muscles ! 

 

Des excursions en pleine nature sont un excellent moyen de vivre un moment convivial et de découverte. Mais pour que cela reste un plaisir pour tous, respectons la nature durant ces explorations. Un comportement respectueux de l’environnement sur les chemins balisés demande d’emporter ses déchets. Les gestes simples de chacun aideront à garder la beauté de la forêt et d’autres lieux que vous visiterez. Que ce soit pour une sortie d’un jour ou pour un long séjour, en respectant la nature et ses habitants, vous vivrez pleinement une randonnée agréable et authentique.

 

Une escapade à vélo en Wallonie, c’est l’occasion idéale pour découvrir ses paysages, ses points de vue remarquables, ses milliers d’hectares de réserves naturelles, d’escalader ses terrils. De se ressourcer au cours de magnifiques balades cyclistes accessibles et balisées, mais aussi de déguster ses produits locaux. Et grâce à « Bienvenue vélo », amoureux de la petite reine, vous serez accueilli comme un roi !

 

Par Jacqueline Remits

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Que ce soit pour un périple de plusieurs jours ou une virée de quelques kilomètres, des circuits touristiques vous emmènent à travers campagnes et forêts, villages de charme et villes au riche patrimoine, ou encore autour de châteaux. La Wallonie propose des itinéraires internationaux et régionaux sur d’anciennes voies de chemins de fer ou des chemins de halage, le réseau RAVel, des réseaux cyclables balisés avec des points-nœuds ou des circuits à thème. Et si vous avez la bonne idée de ponctuer votre escapade par une étape dans un hébergement portant le label « Bienvenue Vélo », ce sera le point d’orgue de cette journée au grand air ! Vous serez sûr d’y recevoir le meilleur accueil et de pouvoir vous y détendre dans les meilleures conditions.

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Bienvenue cyclistes !

Le label « Bienvenue vélo » est accordé à de nombreux établissements en Wallonie tels que des gîtes, chambres d’hôtes, hôtels, campings, auberges de jeunesse, restaurants, tavernes, bistrots de terroir, attractions touristiques, musées, maisons et offices du tourisme, syndicats d’initiative, producteurs et artisans locaux, ainsi que différents points de locations et de réparations de vélos… Tous ont pour point commun d’accueillir chaleureusement les cyclistes.

 

En effet, les opérateurs « Bienvenue vélo » doivent répondre à une série de critères identifiés afin de répondre au mieux aux besoins spécifiques des cyclistes. Lesquels ? Ils doivent être situés à moins de 5 km d’un réseau cyclable comme, par exemple, le RAVel, mettre gratuitement à  disposition un local sécurisé et couvert pour abriter votre vélo, fournir si nécessaire des outils de réparation, un équipement de nettoyage et une trousse de premiers soins, renseigner sur les possibilités de prendre un repas copieux, donner les renseignements utiles sur les réseaux cyclables et les services aux cyclistes, ainsi que divers documents, cartes et circuits touristiques pour visiter la région. Vous pouvez également bénéficier à certains endroits d’autres avantages sur-mesure comme des repas équilibrés, des formules à la carte, des services de navettes ou de transport de bagages, des locations de vélos, du matériel spécifique…

 

Pour un cycliste souhaitant découvrir la Wallonie dans les meilleures conditions, choisir un établissement « Bienvenue vélo », c’est opter pour un endroit où il sera bien accueilli. Les hôtes seront ravis de vous voir arriver à vélo et des services adaptés seront là pour répondre à vos besoins.   

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RAVel, points-nœuds…

Peut-être arriverez-vous à votre étape après avoir parcouru avec bonheur un chemin du RAVel. Ce Réseau Autonome de Voies lentes (RAVel), composé de voies vertes essentiellement aménagées sur les chemins de halage et d’anciennes lignes de chemins de fer, est garant de parcours faciles, peu pentus, empruntés dans des conditions sécurisées. Au total, 45 itinéraires sont là pour vos balades en famille à vélo (mais aussi à pied et à cheval). Idéal pour découvrir la Wallonie, ses grands territoires ruraux et ses sites naturels préservés. Des cartes du RAVel, éditées pour chaque province wallonne, sont disponibles gratuitement dans les maisons du tourisme ou sur le site en ligne du RAVel. Il existe également une carte interactive.

 

Une autre façon de découvrir la Wallonie à vélo, ce sont les points-nœuds. Ceux-ci vous permettent de constituer de belles balades à vélo en planifiant votre itinéraire sur-mesure, selon vos capacités et votre liberté. Comment ça marche ? Repérez votre futur parcours en boucle ou en ligne. Grâce à un système simple de balises directionnelles, vous adaptez vos balades sur-mesure et pouvez ainsi découvrir la Wallonie à l’infini et à votre rythme. Chaque réseau à points-noeuds dépend d’une province (Namur, Hainaut, Brabant wallon, Liège, Luxembourg). Des connexions avec les régions limitrophes sont toujours possibles. Des cartes papier sont disponibles dans les points d’informations touristiques locaux dans toute la Wallonie.

 

Si vous êtes adepte d’itinéraires de longue distance à vélo, la Vennbahn, l’une des plus longues routes cyclables aménagée sur une ancienne voie ferrée, va vous combler. Quant à la Transardennaise, elle parcourt l’Ardenne belge en reliant La Roche-en-Ardenne à Bouillon. Bon bol d’air assuré ! Ajoutons l’EuroVélo qui traverse la Belgique et poursuit sa route dans d’autres pays européens. 

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Balades culturelles ou sportives ?

Si vous voulez allier balades cyclistes et découvertes culturelles, la route de l’Unesco est faite pour vous. De Tournai, à deux pas de la France, au site remarquable de Blegny-Mine, à la porte des Pays-Bas, traversez la Wallonie à vélo, d’ouest en est. Imprégnez-vous d’ambiances variées passant des plaines du Hainaut aux rives variées de la Meuse, en passant par les jolies collines du Condroz et les vallées profondes de l’Ardenne. Prenez le temps d’admirer les sites d’exception inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, témoins privilégiés des influences du passé. Quelques itinéraires : Tournai-Mons, Binche-Thuin, Charleroi-Dinant, Ciney-Durbuy, Durbuy-Spa, Spa-Waimes, Waimes-Raeren, Raeren-Blegny. D’un bout à l’autre de la Wallonie.

 

Si vous êtes plutôt adepte de vélo sportif, la Wallonie sera votre paradis ! La région est un terrain de jeu idéal pour ceux qui veulent pratiquer le vélo de manière intense. Enduro, gravel, cross-country, free-style, ou encore vélo de route, quelle que soit votre discipline de prédilection, la Wallonie a de quoi satisfaire les simples amateurs comme les confirmés de haut vol. Découvrez la région en faisant travailler vos muscles ! 

 

Des excursions en pleine nature sont un excellent moyen de vivre un moment convivial et de découverte. Mais pour que cela reste un plaisir pour tous, respectons la nature durant ces explorations. Un comportement respectueux de l’environnement sur les chemins balisés demande d’emporter ses déchets. Les gestes simples de chacun aideront à garder la beauté de la forêt et d’autres lieux que vous visiterez. Que ce soit pour une sortie d’un jour ou pour un long séjour, en respectant la nature et ses habitants, vous vivrez pleinement une randonnée agréable et authentique.

 

Une escapade à vélo en Wallonie, c’est l’occasion idéale pour découvrir ses paysages, ses points de vue remarquables, ses milliers d’hectares de réserves naturelles, d’escalader ses terrils. De se ressourcer au cours de magnifiques balades cyclistes accessibles et balisées, mais aussi de déguster ses produits locaux. Et grâce à « Bienvenue vélo », amoureux de la petite reine, vous serez accueilli comme un roi !

 

Par Jacqueline Remits

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26/10/2023

Ils sont Wallons ou Bruxellois et nous partons à leur rencontre pour qu'il nous parlent d'eux, de leur parcours, de leur passé ou de leur futur. 

Installez-vous et embarquez avec nous pour en savoir plus sur eux! Découvrez le KapLab, dont l'objectif d’amener l’innovation aux personnes qui en ont besoin. 

La recherche d’autonomie est primordiale pour les personnes porteuses de handicap, le KapLab accompagne ces personnes dans la création d’aides techniques, en mettant à disposition des outils innovants.

25/10/2023
La dernière forge wallonne intacte à Österbybruk © J. Van Belle – WBI
C’est une histoire méconnue et tellement fascinante qu’elle devrait d’être enseignée dans nos écoles… La Revue W+B vous fait découvrir comment les Wallons ont contribué au sauvetage de l'industrie suédoise au 17e siècle.

Au 17e siècle, la Suède fait appel à des étrangers pour sortir du marasme industriel dans lequel elle se trouve. Et ces hommes ne sont ni des Français, ni des Anglais. Non. Ceux qui débarquent sur cette terre scandinave viennent d’une petite région  qui n’appartient pas encore à la Belgique : la Wallonie. Pourquoi elle ? Parce qu’il y a là un savoir-faire métallurgique qui n’existe alors nulle part ailleurs. Cela vaut bien qu’on lui consacre tout un dossier. 

Le contexte

Pour comprendre comment les Wallons se sont retrouvés en Suède, un retour en arrière s’impose... Pas de noir et blanc ici, la photographie n’existe pas encore. Au 17e siècle, les scènes de vie sont pour beaucoup représentées en peinture. Et le  tableau ici est sombre. L’Europe connaît plusieurs guerres qui vont profondément changer sa structure économique : certains pays plongent dans la misère alors que d’autres s’enrichissent… C’est le cas de la Wallonie qui est longtemps l’armurière  numéro un du continent et dont les marchandises transitent par Amsterdam, plaque tournante du commerce européen. Rien d’étonnant dès lors à ce que le roi de Suède s’y intéresse lorsqu’il doit conclure la paix avec le Danemark en 1613. Là, à  Amsterdam, il peut emprunter et proposer les mines de fer de son pays comme garantie quand bien même ces dernières ne sont pas encore exploitées de manière optimale. Une situation qui donne des idées à une poignée d’hommes wallons bien  inspirés puisqu’ils vont non seulement faire fortune mais aussi changer durablement la vie suédoise.

Buste de Louis Ier de Geer au Riksdag, le Parlement suédois 

L'épopée étonnante d'un Wallon en Suède

On pourrait croire à une blague belge… Mais ce que les Wallons ont fait dans ce pays scandinave il y a quatre siècles est à prendre au sérieux. Ce n’est pas une anecdote dans l’Histoire suédoise, c’est un chapitre au retentissement immense. Car il y a clairement un avant et un après le débarquement des Wallons en Suède. Parmi eux, un certain Louis de Geer. Né dans la Cité ardente en 1587, cet homme d’affaires part s’installer à Amsterdam où il entre en relation avec les de Besche, deux frères qui exploitent déjà les forges suédoises de Nyköping et Finspang. Un premier contact qui va en amener bien d’autres. Car très vite, Louis de Geer comprend qu’il y a là-bas des affaires intéressantes à faire. Il parvient à s’imposer comme le caissier du roi Gustave-Adolphe à Amsterdam, puis devient grâce à son rythme de production stupéfiant le principal fournisseur en équipements militaires et en pièces d’artillerie de l’armée suédoise. Double casquette donc avant un changement de vie radical provoqué par la guerre de Trente ans, de 1618 à 1648. Une aubaine pour lui ! Il rejoint en effet les de Besche en Suède pour y créer un arsenal militaire. Mais il ne part pas seul. Avec lui, il emmène des ouvriers wallons spécialisés en haut fourneau, affineries et fenderies afin de transférer là les techniques liégeoises et hennuyères en matière de métallurgie. Succès énorme, et pour cause : les Wallons, à cette époque, sont en effet les seuls à avoir réussi à construire un haut fourneau ultra grand et résistant. Ils utilisent aussi un nouveau type de meule dans lequel le positionnement des bûches permet d’obtenir un charbon de bois qui donne un fer de meilleure qualité. Autant d’atouts qui rendent Louis de Geer influent. Et pas qu’à Stockholm… La ville de Norrköping devient en effet son quartier général, et donc aussi le centre de l’immigration et des industries. L’homme est gourmand. Il achète beaucoup de terres et se fait naturaliser Suédois en 1627 pour liquider ses créances sur l’Etat. Treize ans plus tard, il est admis dans les rangs de la noblesse. Ascension fulgurante que personne n’a réussi à dépasser. L’homme est plus riche qu’aucun autre Suédois ne l’a jamais été. Et ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle encore le père de l’industrie suédoise. Louis de Geer s’éteindra à Amsterdam en 1652 à l’âge de soixante-cinq ans.

Portrait-robot des travailleurs wallons

Beaucoup, malgré leur habileté dans le métier, étaient au chômage en Wallonie. Alors, pour échapper à une situation critique, l’exil s’est vite imposé comme la solution. Et qui dit exil « en masse », dit organisation. Des bureaux de recrutement sont créés pour permettre aux engagés (souvent analphabètes) de signer les contrats devant notaire. Durée de ceux-ci : un à deux ans. Avantages prévus : un voyage aller-retour gratuit pour lui, et si sa famille l’accompagne, la même chose pour elle. Contrainte : rester dans la forge-communauté assignée. Une fois le tout accepté, direction Norrköping, puis Finnspang et les forges de l’Uppland. Là, les familles reçoivent soit un lopin de terre pour construire une maison, soit un logement faisant partie d’un bâtiment communautaire. On pratique l’entre soi. Les contacts avec les Suédois sont rares. 

C’est qu’il faut à tout prix protéger les secrets professionnels. Alors on continue de parler le wallon à des milliers de kilomètres de la Wallonie. Et ce, pendant des générations. Ce n’est que bien plus tard, quand les fonderies et forges s’ouvriront progressivement aux Suédois, que ces derniers reprendront ces expressions venues de loin. Situation digne d’un film qu’on aimerait voir en noir et blanc ou en couleurs ! Heureusement que l’absence d’images n’empêche pas l’imagination. Grâce aux archives, on peut approcher au plus près ces ancêtres… Découvrir leurs dettes, leurs habitudes et pourquoi pas leurs rêves aussi… Le but ultime pour les garçons : devenir maître-forgeron. C’est la classe, ça. On gagne un salaire attractif. On est le roi des ouvriers. Il faut dire que dans cette vie en communauté autour de la forge, on voit passer beaucoup de métiers : des charbonniers et des forgerons bien évidemment mais aussi beaucoup d’artisans, des maçons, des menuisiers, des cordonniers ou encore des meuniers. Et puis, il a aussi des scribes, des comptables, des jardiniers, des valets. Car le maître de la forge a besoin de monde pour entretenir et gérer le manoir dans lequel il vit avec sa famille. Tout est très codifié, organisé. Chacun à sa place et une place pour chacun. Car la femme n’est pas bonne à juste rester à la maison. Elle doit se montrer utile, travailler dur, s’acquitter des tâches considérées comme féminines et aider en plus son mari aux champs, à la mine… Elle fait le « sale » boulot. Elle broie le minerai à la masse avant de le transporter ensuite sur des embarcations lourdes. Elle est sur tous les fronts. Sort peu enviable mais néanmoins accepté par beaucoup. A cette époque, il vaut en effet mieux vivre à l’abri de la forge qu’en dehors, là où les procès en sorcellerie se multiplient…

Pour le devoir de mémoire

Au 16e et 17e siècles, la Wallonie est le centre sidérurgique de l’Europe. Forges et hauts fourneaux y sont en activité constante. Mais malheureusement, il en reste peu de traces aujourd’hui. La faute aux multiples guerres qui se sont jouées sur le territoire : plus de six cents entre 1500 et 1832, date à laquelle la Belgique vient de naître. Et puis, progressivement, le secteur décline… C’est la crise, terrible. Le chômage gangrène notre région. Et dans les années 1970, les mines de charbon et les aciéries ferment tour à tour. Une situation qui explique peut-être pourquoi les Belges ont oublié qu’il y avait du bon, du grand et du beau dans cette histoire industrielle wallonne et suédoise. La mémoire est sélective… Mais avec un peu de volonté et d’enthousiasme, on peut la raviver.

La forge wallonne, quésaco ?

Le procédé qui permet de transformer la fonte en fer forgé a été inventé dans la région liégeoise et exporté en Suède au début du 17e siècle où il s’est vite répandu. On compte à l’époque cinq forges wallonnes qui fonctionnent avec un haut fourneau à charbon de bois. C’est un minerai de fer riche en manganèse qui est utilisé, comme celui de la mise voisine de Dannemora, ce qui pourrait expliquer la grande pureté du fer forgé obtenu après décarburation du morceau de fonte qui pesait environ 30 kilos. C’est dire si les Wallons étaient courageux… Ils travaillaient en rotation par équipes de trois ou quatre, du dimanche soir au samedi matin, 24 heures sur 24. C’est qu’il ne fallait surtout pas que le haut-fourneau refroidisse ou que la production s’arrête.

Anthropologie sociale et culturelle des immigrés wallons

Si le modèle social et pédagogique de la Suède est devenu un exemple, c’est notamment grâce aux immigrés wallons. Vrai de vrai. La preuve par trois.

  1. Dans le monde fermé des forges, les habitants bénéficient d’une sécurité inexistante ailleurs. Pour les femmes, notamment les veuves, cela se traduit par une allocation de survie. Les filles et les garçons, eux, reçoivent une allocation de céréales et un enseignement scolaire jusqu’à l’âge de douze ans. Du côté des hommes, le travail est garanti à vie et le salaire tombe même en cas de maladie. Autre point fort : l’aménagement du travail. Quand l’âge pose problème, on permet en effet au travailleur de passer à une tâche moins pénible ou de recevoir une allocation de vieillesse pour lui assurer le strict nécessaire. Et ce n’est pas tout : si quelqu’un n’est plus en mesure de vivre seul, on l’installe à l’infirmerie qui sert alors de maison de retraite.
  2. La liberté des cultes ne se pratique pas dans la Suède luthérienne mais les wallons, eux, peuvent continuer de pratiquer leur religion (le calvinisme) grâce aux pasteurs venus avec eux. Du jamais vu !
  3. A l’inverse des paysans suédois, les immigrés wallons sont très à cheval sur la propreté. Les femmes soignent leurs toilettes et leurs intérieurs. Quant aux forgerons, leur bain du samedi est un rituel tellement suivi qu’il en devient légendaire.

Et puis… Impossible de ne pas évoquer l’apport culturel des Wallons ! À l’époque, ceux-ci viennent d’une société plus évoluée et plus riche que la société suédoise. On s’habille, on respecte les codes et, dans la province d’Uppland, on chante et on danse aussi. Beaucoup. On développe même une musique folklorique. L’instrument de prédilection est alors la vielle, dont on joue au moyen de touches et d’une roue qu’on tourne avec une manivelle. Mais l’instrument finit brûlé au 19e siècle, car les puritains voient dans ces fêtes une menace pour la morale. En attendant, les Wallons ont déjà modifié certains aspects de la société avec leur manière de vivre dans les forges-communautés. C’est le cas avec les célébrations de Noël et de la Saint-Jean, qui se fêtent encore aujourd’hui. Ou encore le carnaval, ramené du plat pays et toujours en vigueur dans le village wallon de Gimo, qui se célèbre le 13 janvier.

Incroyable mais vrai ! Louis de Geer vit toujours aujourd’hui !

Quatre siècles ont passé depuis l’arrivée de Louis de Geer en Suède. Et pourtant, il est toujours là. Vaillant. Le sourire aux lèvres. Une image qui n’a rien à envier à la peinture représentant son ancêtre dans le manoir familial. Car le Louis de Geer qui se présente à nous est le treizième du nom. Un héritage dont il est fier et qu’il protège comme il peut. Fin des années septante en effet, les affaires vont mal. La faillite est proche. Alors en 1986, il décide de créer une fondation pour pérenniser le souvenir de sa famille et obtenir des fonds qui lui permettent d’entretenir le domaine. Le résultat est là : Louis de Geer a réussi à sauver son patrimoine. Et ça n’a pas de prix. « Mon aïeul wallon est considéré comme le père de l’industrie en Suède. Il faut en être digne… Pour autant, ce n’est pas cet aspect-là que j’aime le plus. Je suis davantage touché par le fait qu’il a permis à beaucoup de gens de travailler, et donc de survivre. On n’a pas de chiffres exacts mais ça avoisine, je crois, les cinquante mille personnes en tout ». Il dit ça sans sourire. Comme s’il pensait à autre chose. Alors on lui demande ce qu’il ressent en évoquant tout ça. Il est là, assis dans un salon de la maison où il est né. Des photos posées sur une console racontent un monde aujourd’hui englouti. On imagine les habitudes des uns et des autres au même endroit. Leurs discussions. Leurs moments à table… « C’est sûr que ce n’a pas été une décision facile de donner cette demeure à une fondation. Mais je ne le regrette pas. Aujourd’hui, elle fonctionne comme un musée. Je suis en paix ». Le mot de la fin ? Pas vraiment. Louis de Geer aime surprendre. Et son parcours de vie le prouve. De l’internat, il passe à l’armée, puis à l’université où il décroche un diplôme d’économie. Départ ensuite pour les Etats-Unis où il suit des cours de marketing avant de travailler dans différentes entreprises. Success story bien partie… Il est en effet responsable des exportations quand son père décède à l’âge de cinquante-neuf ans. Une disparition qui le pousse alors à changer de vie. Ce sera l’école agricole et l’achat d’une ferme. La terre, comme refuge ultime. Louis de Geer est agriculteur depuis trente-quatre ans et fier de se présenter ainsi.

Focus sur l’Association des descendants des Wallons de Suède

Créée en 1938 pour honorer l’amitié ancestrale entre la Wallonie et la Suède, l’Association a pour but de « faire connaître les apports de Wallons dans la vie économique et culturelle de la Suède » et de « rassembler les descendants des Wallons qui ont émigré en Suède au 17e siècle, de contribuer à la conservation de la culture wallonne en Suède et de créer un contact permanent avec la population de la Wallonie, ses autorités et institutions ». Autant de missions qui ont permis à son président, Anders Herou, d’être fait chevalier du Mérite wallon en 2016.

Pourquoi les Wallons ne connaissent pas cette histoire suédoise ?

C’est LA question. Et jusqu’à présent, personne n’a la réponse. Pas même Amandine Pekel, Conseillère Economique et Commerciale pour l’AWEX à l’Ambassade de Belgique à Stockholm depuis cinq ans. De quoi la motiver à en parler. Partout. Tout le temps. Pour que cesse cette bizarrerie. Halte donc indispensable dans son bureau, avec un café et le sourire, ingrédients d’une « fika » réussie (c’est une tradition suédoise, une pause dans la journée).

Vous souvenez-vous de la première fois où vous avez entendu parler des Wallons de Suède ?

Oui, c’est mon prédécesseur, David Thonon, qui m’en a informée à mon arrivée ici il y a cinq ans. Et je dois dire que ça m’a surprise un peu. Et puis, j’ai discuté avec quantité de Suédois. J’ai rencontré des descendants de Wallons. Et là, j’ai pris conscience du phénomène. Ce n’était pas juste une histoire ancienne de migration. C’est un vrai sujet de société. Et à mon sens, il y a moyen de l’utiliser comme levier dans une action économique et culturelle.

Cela rend votre mission d’autant plus importante…

C’est sûr que quand je travaillais en Asie, les portes ne s’ouvraient pas de la même manière quand je prononçais le mot « Wallonie ». ! Ici, cette région a de la valeur. C’est vraiment unique. Et j’ai à cœur de transmettre cet engouement suédois pour les Wallons aux Wallons.

Comment ? Via des cours d’histoire dispensés dans nos écoles ?

Disons que j’espère que le chantier sur lequel je travaille amènera cette réflexion à Wallonie-Bruxelles puisque c’est elle qui organise l’école. Ce serait vraiment bien de partager ce savoir. Malheureusement, on a très peu de matériel en français. Il faut donc traduire les archives et livres suédois. Et le plus vite, le mieux. Car ce passé a de quoi rendre fier. Au placard donc le complexe d’infériorité. Ici, on a les yeux qui brillent quand on a des origines wallonnes ! C’est aussi classe que les Vikings !

Il y a vraiment tout un travail à faire pour redorer l’image…

Absolument. Il en va aussi du plan Marshall qui a marqué pour moi un tournant dans l’image d’elle-même de la Wallonie et son redéveloppement au début des années 2000… Car on compte toujours sur une autonomie financière de la Wallonie par rapport à la Flandre. En 2024, il y aura de nouvelles négociations. Et pour qu’elles soient efficaces, cela peut être utile de faire redécouvrir ce passé et montrer notre prospérité. L’image de la Wallonie est à pleurer en Flandre. Et je le dis parce que j’y ai fait mes études et parce que je parle très bien la langue. Je lis dans la presse des articles très durs, très souvent focalisés sur le négatif. Or, là, avec cette histoire de Wallons de Suède, on raconte autre chose que la sempiternelle Wallonie en déclin. On est sur un sentiment de fierté qui me plaît.

C’est tout de même surprenant que des Suédois d’aujourd’hui vivent encore avec ces souvenirs d’il y a quatre cents ans…

Oui mais cela s’explique facilement. Lors d’une mission métallurgie sur le recyclage des métaux et la décarbonation, on m’a un jour présenté la courbe de la prospérité suédoise. Et dessus, on voyait clairement une accélération à partir de l’arrivée des Wallons. Les Suédois leur sont simplement reconnaissants. Ils vivent tous les jours avec cet héritage.

Et aujourd’hui, la Wallonie est-elle encore attractive pour la Suède ?

Oui, on a de l’avance dans certains secteurs. On a fabriqué des vaccins qui ont été utilisés là-bas. On est également à la pointe dans l’aéronautique et le recyclage des métaux. A Liège, on a en effet entre autres développé une ligne de tri automatique des déchets métalliques. Ce n’est pas rien. Et cela montre que la Suède peut aussi avoir des choses à apprendre de nous sur ces sujets-là. On est capables d’inventer, donc d’inspirer et de collaborer. C’est très stimulant. La Suède occupe tout de même la deuxième place sur le podium des pays les plus innovants.

Les Wallons de Suède, ce n’est donc pas que de l’histoire ancienne ?

Non, sinon je perdrais un ressort important de mon action. C’est toujours notre dixième client. On a toujours des liens importants. La Chine vient juste après, c’est dire… Mais je pense qu’on pourrait approfondir encore les liens culturels et même touristiques. Les villages wallons du comté d’Uppsala devraient être reconnus comme patrimoine Unesco. Ils sont uniques. C’est de l’ordre du patrimoine mondial. On va donc tout faire pour qu’ils soient mis en lumière et qu’ils aient les financements pour pouvoir se relancer.

Un dernier mot ? Une anecdote à partager ?

Oui, hier, un Suédois m’a tendu sa carte de visite et il y avait dessus le coq wallon ! Je n’ai jamais vu ça nulle part. Peut-être qu’il y a ça au Wisconsin, dans ce fameux village wallon où l’on a gardé des traditions. Mais j’en doute. C’est vraiment unique ce qui se passe ici !

Les chiffres à retenir

  • Environ 5.000 Wallons débarquent dans les années 1620 en Suède
  • Il y aurait entre 800.000 et 1.000.000 de Suédois de descendance wallonne, ce qui représente environ 1/10e de la population
  • La Suède est aujourd’hui le 10e client de la Wallonie
  • Il y a environ 600 noms de famille d’origine wallonne en Suède
  • 23 bruks (villages de forges wallons) ont produit jusque dans les années 20 des barres de fer à partir du minerai de fer extrait de la mine de Dannemora (dans le comté d’Uppsala)

Le saviez-vous ? 

  • Dans les années 1620, la Wallonie fait partie des Pays-Bas espagnols et le souverain s’appelle Philippe IV d’Espagne.
  • Les Wallons qui s’expatrièrent en Suède venaient pour beaucoup de la région liégeoise, du Namurois (Yvoir et Walcourt) et du pays de Franchimont (Chimay et Durbuy).
  • La langue wallonne sera parlée dans certaines régions suédoises jusqu’au 19e siècle !

Par Nadia Salmi

Cet article est issu de la Revue W+B n°161

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24/10/2023
© FWB - Jean POUCET

La plateforme Objectifs Danse est une initiative de Wallonie-Bruxelles Théâtre Danse, de Wallonie-Bruxelles International (WBI) et de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB - service de la danse), dont le but est de promouvoir les artistes et compagnies de danse contemporaine reconnu.e.s par la FWB à l'international. Tous les 2 ans, la biennale rassemble des professionnels du monde entier autour de la création chorégraphique belge francophone.

 

Durant 3 jours, du 11 au 13 octobre 2023, ce sont 10 spectacles (7 dans le cadre de la plateforme et 3 dans le cadre de la Biennale Charleroi danse) et 7 work in progress qui ont été présentés aux professionnels belges et internationaux rassemblés à Bruxelles et Charleroi.

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Des spectacles déjà rôdés ou en construction

Pour les artistes et les compagnies, participer à une plateforme professionnelle comme Objectifs Danse est une opportunité à ne pas rater. Le travail de sélection réalisé par les organisateurs est important et ils ont autant à cœur de mettre en lumière des artistes émergents que de poursuivre le soutien aux artistes confirmés. C’est pourquoi la programmation présente à la fois des spectacles déjà rôdés et des spectacles en construction, à travers les work in progress. Cela permet aux programmateurs de (re)voir des spectacles qui ont déjà tourné et qu’ils peuvent programmer les yeux fermés mais aussi d’apporter leur aide à des artistes en leur offrant une chance de construire leurs spectacles et de le présenter au public.

 

Pour cette 11ème édition, Objectifs Danse a permis à sept compagnies de proposer leurs créations aux professionnels belges et étrangers. Erika Zueneli a ouvert le bal avec Landfall, où dix individus s’exposent, se fondent, s’affirment et hésitent dans un fragment d’espace mental. Marielle Morales a poursuivi avec M·Ondes, un tableau en mouvement où les corps des danseuses sont au service d’une pulsation collective. Le trio Leslie Mannès, Thomas Turine et Vincent Lemaître a proposé les Rituels du désordre, une aventure chorégraphique participative à la recherche de nouveaux rituels, dans une expérience sensorielle immersive. Avec Azad, Lila Magnin a exploré les complexités de la féminité dans un monde qui n’en comprend pas tous les enjeux. Dans Ruuptuur, les danseuses de Mercedes Dassy ont offert un quatuor explosif qui visite les strates de la rupture, sociale, intime ou politique. Pour fêter ses 60 ans, Thierry Smits s’est lancé dans un seul en scène, Vanishing Act, dans lequel il revisite son parcours, entre performance et émotion. Enfin, Thomas Hauert et la Compagnie ZOO ont clôturé ces trois journées avec Efeu qui plonge dans le rapport physique entre la vie et la terre.

 

Trois spectacles ont également été proposés dans le cadre de la Biennale Charleroi danse : Troisième Nature de Demestri & Lefeuvre, créé autour de la figure de la paréidolie, Zonder d’Ayelen Parolin, ode à l’illogisme et à l’inutilité, dans la continuité de son précédent spectacle et 900 Something Days Spent in the XXth Century de Némo Flouret qui interroge les notions d’urgence et d’obsolescence.

 

Enfin, sept artistes ont pu présenter leur travail en construction lors de work in progress : Hippolyte Bohouo avec Saturation (titre provisoire), Ondine Cloez et Kotomi Nishiwaki avec The first word of the first poem of the first collection is basket, Ikue Nakagawa avec Kuroko, Léa Vinette avec Nos feux, Julien Carlier et la Cie Abis avec Paysage, Ahmed Ayed avec …And Nobody Else et Maria Clara Villa-Lobos avec Pedros.

 

Cette 11ème édition d’Objectifs Danse a été organisée en collaboration avec Charleroi danse (Centre chorégraphique de la Fédération Wallonie-Bruxelles), Les Brigittines (Centre d’Art contemporain du Mouvement de la Ville de Bruxelles), le Studio Thor, le Centre Culturel Jacques Franck, le Théâtre Marni et le Rockerill.

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De l’importance de Wallonie-Bruxelles Théâtre Danse

Le paysage chorégraphique belge francophone occupe une place de choix sur la scène internationale depuis longtemps grâce à de grands noms de la danse. Et il ne cesse de s’étoffer au fil des ans. C’est pourquoi le travail réalisé par Wallonie-Bruxelles Théâtre Danse (WBTD) est si important, notamment avec la plateforme Objectifs Danse. En soutenant les artistes et les compagnies de danse contemporaine de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en les aidant à se professionnaliser et à se produire à l’international, WBTD permet à ces compagnies d’exister dans ce paysage chorégraphique si riche.

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Envie d'en savoir plus ?

Vous êtes danseur, chorégraphe, directeur de compagnie ? Vous souhaiteriez pouvoir participer à la prochaine édition d'Objectifs Danse ? Ou vous aimeriez en savoir plus sur les aides et soutiens proposés par WBTD et WBI ? N'hésitez pas à visiter nos sites, tout s'y trouve !

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La plateforme Objectifs Danse est une initiative de Wallonie-Bruxelles Théâtre Danse, de Wallonie-Bruxelles International (WBI) et de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB - service de la danse), dont le but est de promouvoir les artistes et compagnies de danse contemporaine reconnu.e.s par la FWB à l'international. Tous les 2 ans, la biennale rassemble des professionnels du monde entier autour de la création chorégraphique belge francophone.

 

Durant 3 jours, du 11 au 13 octobre 2023, ce sont 10 spectacles (7 dans le cadre de la plateforme et 3 dans le cadre de la Biennale Charleroi danse) et 7 work in progress qui ont été présentés aux professionnels belges et internationaux rassemblés à Bruxelles et Charleroi.

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Des spectacles déjà rôdés ou en construction

Pour les artistes et les compagnies, participer à une plateforme professionnelle comme Objectifs Danse est une opportunité à ne pas rater. Le travail de sélection réalisé par les organisateurs est important et ils ont autant à cœur de mettre en lumière des artistes émergents que de poursuivre le soutien aux artistes confirmés. C’est pourquoi la programmation présente à la fois des spectacles déjà rôdés et des spectacles en construction, à travers les work in progress. Cela permet aux programmateurs de (re)voir des spectacles qui ont déjà tourné et qu’ils peuvent programmer les yeux fermés mais aussi d’apporter leur aide à des artistes en leur offrant une chance de construire leurs spectacles et de le présenter au public.

 

Pour cette 11ème édition, Objectifs Danse a permis à sept compagnies de proposer leurs créations aux professionnels belges et étrangers. Erika Zueneli a ouvert le bal avec Landfall, où dix individus s’exposent, se fondent, s’affirment et hésitent dans un fragment d’espace mental. Marielle Morales a poursuivi avec M·Ondes, un tableau en mouvement où les corps des danseuses sont au service d’une pulsation collective. Le trio Leslie Mannès, Thomas Turine et Vincent Lemaître a proposé les Rituels du désordre, une aventure chorégraphique participative à la recherche de nouveaux rituels, dans une expérience sensorielle immersive. Avec Azad, Lila Magnin a exploré les complexités de la féminité dans un monde qui n’en comprend pas tous les enjeux. Dans Ruuptuur, les danseuses de Mercedes Dassy ont offert un quatuor explosif qui visite les strates de la rupture, sociale, intime ou politique. Pour fêter ses 60 ans, Thierry Smits s’est lancé dans un seul en scène, Vanishing Act, dans lequel il revisite son parcours, entre performance et émotion. Enfin, Thomas Hauert et la Compagnie ZOO ont clôturé ces trois journées avec Efeu qui plonge dans le rapport physique entre la vie et la terre.

 

Trois spectacles ont également été proposés dans le cadre de la Biennale Charleroi danse : Troisième Nature de Demestri & Lefeuvre, créé autour de la figure de la paréidolie, Zonder d’Ayelen Parolin, ode à l’illogisme et à l’inutilité, dans la continuité de son précédent spectacle et 900 Something Days Spent in the XXth Century de Némo Flouret qui interroge les notions d’urgence et d’obsolescence.

 

Enfin, sept artistes ont pu présenter leur travail en construction lors de work in progress : Hippolyte Bohouo avec Saturation (titre provisoire), Ondine Cloez et Kotomi Nishiwaki avec The first word of the first poem of the first collection is basket, Ikue Nakagawa avec Kuroko, Léa Vinette avec Nos feux, Julien Carlier et la Cie Abis avec Paysage, Ahmed Ayed avec …And Nobody Else et Maria Clara Villa-Lobos avec Pedros.

 

Cette 11ème édition d’Objectifs Danse a été organisée en collaboration avec Charleroi danse (Centre chorégraphique de la Fédération Wallonie-Bruxelles), Les Brigittines (Centre d’Art contemporain du Mouvement de la Ville de Bruxelles), le Studio Thor, le Centre Culturel Jacques Franck, le Théâtre Marni et le Rockerill.

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Le paysage chorégraphique belge francophone occupe une place de choix sur la scène internationale depuis longtemps grâce à de grands noms de la danse. Et il ne cesse de s’étoffer au fil des ans. C’est pourquoi le travail réalisé par Wallonie-Bruxelles Théâtre Danse (WBTD) est si important, notamment avec la plateforme Objectifs Danse. En soutenant les artistes et les compagnies de danse contemporaine de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en les aidant à se professionnaliser et à se produire à l’international, WBTD permet à ces compagnies d’exister dans ce paysage chorégraphique si riche.

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24/10/2023
La dernière forge wallonne intacte à Österbybruk © J. Van Belle – WBI

Au 17e siècle, la Suède fait appel à des étrangers pour sortir du marasme industriel dans lequel elle se trouve. Et ces hommes ne sont ni des Français, ni des Anglais. Non. Ceux qui débarquent sur cette terre scandinave viennent d’une petite région  qui n’appartient pas encore à la Belgique : la Wallonie. Pourquoi elle ? Parce qu’il y a là un savoir-faire métallurgique qui n’existe alors nulle part ailleurs. Cela vaut bien qu’on lui consacre tout un dossier. 

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Le contexte

Pour comprendre comment les Wallons se sont retrouvés en Suède, un retour en arrière s’impose... Pas de noir et blanc ici, la photographie n’existe pas encore. Au 17e siècle, les scènes de vie sont pour beaucoup représentées en peinture. Et le  tableau ici est sombre. L’Europe connaît plusieurs guerres qui vont profondément changer sa structure économique : certains pays plongent dans la misère alors que d’autres s’enrichissent… C’est le cas de la Wallonie qui est longtemps l’armurière  numéro un du continent et dont les marchandises transitent par Amsterdam, plaque tournante du commerce européen. Rien d’étonnant dès lors à ce que le roi de Suède s’y intéresse lorsqu’il doit conclure la paix avec le Danemark en 1613. Là, à  Amsterdam, il peut emprunter et proposer les mines de fer de son pays comme garantie quand bien même ces dernières ne sont pas encore exploitées de manière optimale. Une situation qui donne des idées à une poignée d’hommes wallons bien  inspirés puisqu’ils vont non seulement faire fortune mais aussi changer durablement la vie suédoise.

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L'épopée étonnante d'un Wallon en Suède

On pourrait croire à une blague belge… Mais ce que les Wallons ont fait dans ce pays scandinave il y a quatre siècles est à prendre au sérieux. Ce n’est pas une anecdote dans l’Histoire suédoise, c’est un chapitre au retentissement immense. Car il y a clairement un avant et un après le débarquement des Wallons en Suède. Parmi eux, un certain Louis de Geer. Né dans la Cité ardente en 1587, cet homme d’affaires part s’installer à Amsterdam où il entre en relation avec les de Besche, deux frères qui exploitent déjà les forges suédoises de Nyköping et Finspang. Un premier contact qui va en amener bien d’autres. Car très vite, Louis de Geer comprend qu’il y a là-bas des affaires intéressantes à faire. Il parvient à s’imposer comme le caissier du roi Gustave-Adolphe à Amsterdam, puis devient grâce à son rythme de production stupéfiant le principal fournisseur en équipements militaires et en pièces d’artillerie de l’armée suédoise. Double casquette donc avant un changement de vie radical provoqué par la guerre de Trente ans, de 1618 à 1648. Une aubaine pour lui ! Il rejoint en effet les de Besche en Suède pour y créer un arsenal militaire. Mais il ne part pas seul. Avec lui, il emmène des ouvriers wallons spécialisés en haut fourneau, affineries et fenderies afin de transférer là les techniques liégeoises et hennuyères en matière de métallurgie. Succès énorme, et pour cause : les Wallons, à cette époque, sont en effet les seuls à avoir réussi à construire un haut fourneau ultra grand et résistant. Ils utilisent aussi un nouveau type de meule dans lequel le positionnement des bûches permet d’obtenir un charbon de bois qui donne un fer de meilleure qualité. Autant d’atouts qui rendent Louis de Geer influent. Et pas qu’à Stockholm… La ville de Norrköping devient en effet son quartier général, et donc aussi le centre de l’immigration et des industries. L’homme est gourmand. Il achète beaucoup de terres et se fait naturaliser Suédois en 1627 pour liquider ses créances sur l’Etat. Treize ans plus tard, il est admis dans les rangs de la noblesse. Ascension fulgurante que personne n’a réussi à dépasser. L’homme est plus riche qu’aucun autre Suédois ne l’a jamais été. Et ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle encore le père de l’industrie suédoise. Louis de Geer s’éteindra à Amsterdam en 1652 à l’âge de soixante-cinq ans.

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Portrait-robot des travailleurs wallons

Beaucoup, malgré leur habileté dans le métier, étaient au chômage en Wallonie. Alors, pour échapper à une situation critique, l’exil s’est vite imposé comme la solution. Et qui dit exil « en masse », dit organisation. Des bureaux de recrutement sont créés pour permettre aux engagés (souvent analphabètes) de signer les contrats devant notaire. Durée de ceux-ci : un à deux ans. Avantages prévus : un voyage aller-retour gratuit pour lui, et si sa famille l’accompagne, la même chose pour elle. Contrainte : rester dans la forge-communauté assignée. Une fois le tout accepté, direction Norrköping, puis Finnspang et les forges de l’Uppland. Là, les familles reçoivent soit un lopin de terre pour construire une maison, soit un logement faisant partie d’un bâtiment communautaire. On pratique l’entre soi. Les contacts avec les Suédois sont rares. C’est qu’il faut à tout prix protéger les secrets professionnels. Alors on continue de parler le wallon à des milliers de kilomètres de la Wallonie. Et ce, pendant des générations. Ce n’est que bien plus tard, quand les fonderies et forges s’ouvriront progressivement aux Suédois, que ces derniers reprendront ces expressions venues de loin. Situation digne d’un film qu’on aimerait voir en noir et blanc ou en couleurs ! Heureusement que l’absence d’images n’empêche pas l’imagination. Grâce aux archives, on peut approcher au plus près ces ancêtres… Découvrir leurs dettes, leurs habitudes et pourquoi pas leurs rêves aussi… Le but ultime pour les garçons : devenir maître-forgeron. C’est la classe, ça. On gagne un salaire attractif. On est le roi des ouvriers. Il faut dire que dans cette vie en communauté autour de la forge, on voit passer beaucoup de métiers : des charbonniers et des forgerons bien évidemment mais aussi beaucoup d’artisans, des maçons, des menuisiers, des cordonniers ou encore des meuniers. Et puis, il a aussi des scribes, des comptables, des jardiniers, des valets. Car le maître de la forge a besoin de monde pour entretenir et gérer le manoir dans lequel il vit avec sa famille. Tout est très codifié, organisé. Chacun à sa place et une place pour chacun. Car la femme n’est pas bonne à juste rester à la maison. Elle doit se montrer utile, travailler dur, s’acquitter des tâches considérées comme féminines et aider en plus son mari aux champs, à la mine… Elle fait le « sale » boulot. Elle broie le minerai à la masse avant de le transporter ensuite sur des embarcations lourdes. Elle est sur tous les fronts. Sort peu enviable mais néanmoins accepté par beaucoup. A cette époque, il vaut en effet mieux vivre à l’abri de la forge qu’en dehors, là où les procès en sorcellerie se multiplient…

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Pour le devoir de mémoire

Au 16e et 17e siècles, la Wallonie est le centre sidérurgique de l’Europe. Forges et hauts fourneaux y sont en activité constante. Mais malheureusement, il en reste peu de traces aujourd’hui. La faute aux multiples guerres qui se sont jouées sur le territoire : plus de six cents entre 1500 et 1832, date à laquelle la Belgique vient de naître. Et puis, progressivement, le secteur décline… C’est la crise, terrible. Le chômage gangrène notre région. Et dans les années 1970, les mines de charbon et les aciéries ferment tour à tour. Une situation qui explique peut-être pourquoi les Belges ont oublié qu’il y avait du bon, du grand et du beau dans cette histoire industrielle wallonne et suédoise. La mémoire est sélective… Mais avec un peu de volonté et d’enthousiasme, on peut la raviver.

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La forge wallonne, quésaco ?

Le procédé qui permet de transformer la fonte en fer forgé a été inventé dans la région liégeoise et exporté en Suède au début du 17e siècle où il s’est vite répandu. On compte à l’époque cinq forges wallonnes qui fonctionnent avec un haut fourneau à charbon de bois. C’est un minerai de fer riche en manganèse qui est utilisé, comme celui de la mise voisine de Dannemora, ce qui pourrait expliquer la grande pureté du fer forgé obtenu après décarburation du morceau de fonte qui pesait environ 30 kilos. C’est dire si les Wallons étaient courageux… Ils travaillaient en rotation par équipes de trois ou quatre, du dimanche soir au samedi matin, 24 heures sur 24. C’est qu’il ne fallait surtout pas que le haut-fourneau refroidisse ou que la production s’arrête.

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Anthropologie sociale et culturelle des immigrés wallons

Si le modèle social et pédagogique de la Suède est devenu un exemple, c’est notamment grâce aux immigrés wallons. Vrai de vrai. La preuve par trois.

  1. Dans le monde fermé des forges, les habitants bénéficient d’une sécurité inexistante ailleurs. Pour les femmes, notamment les veuves, cela se traduit par une allocation de survie. Les filles et les garçons, eux, reçoivent une allocation de céréales et un enseignement scolaire jusqu’à l’âge de douze ans. Du côté des hommes, le travail est garanti à vie et le salaire tombe même en cas de maladie. Autre point fort : l’aménagement du travail. Quand l’âge pose problème, on permet en effet au travailleur de passer à une tâche moins pénible ou de recevoir une allocation de vieillesse pour lui assurer le strict nécessaire. Et ce n’est pas tout : si quelqu’un n’est plus en mesure de vivre seul, on l’installe à l’infirmerie qui sert alors de maison de retraite.
  2. La liberté des cultes ne se pratique pas dans la Suède luthérienne mais les wallons, eux, peuvent continuer de pratiquer leur religion (le calvinisme) grâce aux pasteurs venus avec eux. Du jamais vu !
  3. A l’inverse des paysans suédois, les immigrés wallons sont très à cheval sur la propreté. Les femmes soignent leurs toilettes et leurs intérieurs. Quant aux forgerons, leur bain du samedi est un rituel tellement suivi qu’il en devient légendaire.

Et puis… Impossible de ne pas évoquer l’apport culturel des Wallons ! À l’époque, ceux-ci viennent d’une société plus évoluée et plus riche que la société suédoise. On s’habille, on respecte les codes et, dans la province d’Uppland, on chante et on danse aussi. Beaucoup. On développe même une musique folklorique. L’instrument de prédilection est alors la vielle, dont on joue au moyen de touches et d’une roue qu’on tourne avec une manivelle. Mais l’instrument finit brûlé au 19e siècle, car les puritains voient dans ces fêtes une menace pour la morale. En attendant, les Wallons ont déjà modifié certains aspects de la société avec leur manière de vivre dans les forges-communautés. C’est le cas avec les célébrations de Noël et de la Saint-Jean, qui se fêtent encore aujourd’hui. Ou encore le carnaval, ramené du plat pays et toujours en vigueur dans le village wallon de Gimo, qui se célèbre le 13 janvier.

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Incroyable mais vrai ! Louis de Geer vit toujours aujourd’hui !

Quatre siècles ont passé depuis l’arrivée de Louis de Geer en Suède. Et pourtant, il est toujours là. Vaillant. Le sourire aux lèvres. Une image qui n’a rien à envier à la peinture représentant son ancêtre dans le manoir familial. Car le Louis de Geer qui se présente à nous est le treizième du nom. Un héritage dont il est fier et qu’il protège comme il peut. Fin des années septante en effet, les affaires vont mal. La faillite est proche. Alors en 1986, il décide de créer une fondation pour pérenniser le souvenir de sa famille et obtenir des fonds qui lui permettent d’entretenir le domaine. Le résultat est là : Louis de Geer a réussi à sauver son patrimoine. Et ça n’a pas de prix. « Mon aïeul wallon est considéré comme le père de l’industrie en Suède. Il faut en être digne… Pour autant, ce n’est pas cet aspect-là que j’aime le plus. Je suis davantage touché par le fait qu’il a permis à beaucoup de gens de travailler, et donc de survivre. On n’a pas de chiffres exacts mais ça avoisine, je crois, les cinquante mille personnes en tout ». Il dit ça sans sourire. Comme s’il pensait à autre chose. Alors on lui demande ce qu’il ressent en évoquant tout ça. Il est là, assis dans un salon de la maison où il est né. Des photos posées sur une console racontent un monde aujourd’hui englouti. On imagine les habitudes des uns et des autres au même endroit. Leurs discussions. Leurs moments à table… « C’est sûr que ce n’a pas été une décision facile de donner cette demeure à une fondation. Mais je ne le regrette pas. Aujourd’hui, elle fonctionne comme un musée. Je suis en paix ». Le mot de la fin ? Pas vraiment. Louis de Geer aime surprendre. Et son parcours de vie le prouve. De l’internat, il passe à l’armée, puis à l’université où il décroche un diplôme d’économie. Départ ensuite pour les Etats-Unis où il suit des cours de marketing avant de travailler dans différentes entreprises. Success story bien partie… Il est en effet responsable des exportations quand son père décède à l’âge de cinquante-neuf ans. Une disparition qui le pousse alors à changer de vie. Ce sera l’école agricole et l’achat d’une ferme. La terre, comme refuge ultime. Louis de Geer est agriculteur depuis trente-quatre ans et fier de se présenter ainsi.

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Focus sur l’Association des descendants des Wallons de Suède

Créée en 1938 pour honorer l’amitié ancestrale entre la Wallonie et la Suède, l’Association a pour but de « faire connaître les apports de Wallons dans la vie économique et culturelle de la Suède » et de « rassembler les descendants des Wallons qui ont émigré en Suède au 17e siècle, de contribuer à la conservation de la culture wallonne en Suède et de créer un contact permanent avec la population de la Wallonie, ses autorités et institutions ». Autant de missions qui ont permis à son président, Anders Herou, d’être fait chevalier du Mérite wallon en 2016.


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Pourquoi les Wallons ne connaissent pas cette histoire suédoise ?

C’est LA question. Et jusqu’à présent, personne n’a la réponse. Pas même Amandine Pekel, Conseillère Economique et Commerciale pour l’AWEX à l’Ambassade de Belgique à Stockholm depuis cinq ans. De quoi la motiver à en parler. Partout. Tout le temps. Pour que cesse cette bizarrerie. Halte donc indispensable dans son bureau, avec un café et le sourire, ingrédients d’une « fika » réussie (c’est une tradition suédoise, une pause dans la journée).

 

Vous souvenez-vous de la première fois où vous avez entendu parler des Wallons de Suède ?

Oui, c’est mon prédécesseur, David Thonon, qui m’en a informée à mon arrivée ici il y a cinq ans. Et je dois dire que ça m’a surprise un peu. Et puis, j’ai discuté avec quantité de Suédois. J’ai rencontré des descendants de Wallons. Et là, j’ai pris conscience du phénomène. Ce n’était pas juste une histoire ancienne de migration. C’est un vrai sujet de société. Et à mon sens, il y a moyen de l’utiliser comme levier dans une action économique et culturelle.

 

Cela rend votre mission d’autant plus importante…

C’est sûr que quand je travaillais en Asie, les portes ne s’ouvraient pas de la même manière quand je prononçais le mot « Wallonie ». ! Ici, cette région a de la valeur. C’est vraiment unique. Et j’ai à cœur de transmettre cet engouement suédois pour les Wallons aux Wallons.

 

Comment ? Via des cours d’histoire dispensés dans nos écoles ?

Disons que j’espère que le chantier sur lequel je travaille amènera cette réflexion à Wallonie-Bruxelles puisque c’est elle qui organise l’école. Ce serait vraiment bien de partager ce savoir. Malheureusement, on a très peu de matériel en français. Il faut donc traduire les archives et livres suédois. Et le plus vite, le mieux. Car ce passé a de quoi rendre fier. Au placard donc le complexe d’infériorité. Ici, on a les yeux qui brillent quand on a des origines wallonnes ! C’est aussi classe que les Vikings !

 

Il y a vraiment tout un travail à faire pour redorer l’image…

Absolument. Il en va aussi du plan Marshall qui a marqué pour moi un tournant dans l’image d’elle-même de la Wallonie et son redéveloppement au début des années 2000… Car on compte toujours sur une autonomie financière de la Wallonie par rapport à la Flandre. En 2024, il y aura de nouvelles négociations. Et pour qu’elles soient efficaces, cela peut être utile de faire redécouvrir ce passé et montrer notre prospérité. L’image de la Wallonie est à pleurer en Flandre. Et je le dis parce que j’y ai fait mes études et parce que je parle très bien la langue. Je lis dans la presse des articles très durs, très souvent focalisés sur le négatif. Or, là, avec cette histoire de Wallons de Suède, on raconte autre chose que la sempiternelle Wallonie en déclin. On est sur un sentiment de fierté qui me plaît.

 

C’est tout de même surprenant que des Suédois d’aujourd’hui vivent encore avec ces souvenirs d’il y a quatre cents ans…

Oui mais cela s’explique facilement. Lors d’une mission métallurgie sur le recyclage des métaux et la décarbonation, on m’a un jour présenté la courbe de la prospérité suédoise. Et dessus, on voyait clairement une accélération à partir de l’arrivée des Wallons. Les Suédois leur sont simplement reconnaissants. Ils vivent tous les jours avec cet héritage.

 

Et aujourd’hui, la Wallonie est-elle encore attractive pour la Suède ?

Oui, on a de l’avance dans certains secteurs. On a fabriqué des vaccins qui ont été utilisés là-bas. On est également à la pointe dans l’aéronautique et le recyclage des métaux. A Liège, on a en effet entre autres développé une ligne de tri automatique des déchets métalliques. Ce n’est pas rien. Et cela montre que la Suède peut aussi avoir des choses à apprendre de nous sur ces sujets-là. On est capables d’inventer, donc d’inspirer et de collaborer. C’est très stimulant. La Suède occupe tout de même la deuxième place sur le podium des pays les plus innovants.

 

Les Wallons de Suède, ce n’est donc pas que de l’histoire ancienne ?

Non, sinon je perdrais un ressort important de mon action. C’est toujours notre dixième client. On a toujours des liens importants. La Chine vient juste après, c’est dire… Mais je pense qu’on pourrait approfondir encore les liens culturels et même touristiques. Les villages wallons du comté d’Uppsala devraient être reconnus comme patrimoine Unesco. Ils sont uniques. C’est de l’ordre du patrimoine mondial. On va donc tout faire pour qu’ils soient mis en lumière et qu’ils aient les financements pour pouvoir se relancer.

 

Un dernier mot ? Une anecdote à partager ?

Oui, hier, un Suédois m’a tendu sa carte de visite et il y avait dessus le coq wallon ! Je n’ai jamais vu ça nulle part. Peut-être qu’il y a ça au Wisconsin, dans ce fameux village wallon où l’on a gardé des traditions. Mais j’en doute. C’est vraiment unique ce qui se passe ici !


Les chiffres à retenir

  • Environ 5.000 Wallons débarquent dans les années 1620 en Suède
  • Il y aurait entre 800.000 et 1.000.000 de Suédois de descendance wallonne, ce qui représente environ 1/10e de la population
  • La Suède est aujourd’hui le 10e client de la Wallonie
  • Il y a environ 600 noms de famille d’origine wallonne en Suède
  • 23 bruks (villages de forges wallons) ont produit jusque dans les années 20 des barres de fer à partir du minerai de fer extrait de la mine de Dannemora (dans le comté d’Uppsala)

Le saviez-vous ? 

  • Dans les années 1620, la Wallonie fait partie des Pays-Bas espagnols et le souverain s’appelle Philippe IV d’Espagne.
  • Les Wallons qui s’expatrièrent en Suède venaient pour beaucoup de la région liégeoise, du Namurois (Yvoir et Walcourt) et du pays de Franchimont (Chimay et Durbuy).
  • La langue wallonne sera parlée dans certaines régions suédoises jusqu’au 19e siècle !

Par Nadia Salmi

 

Cet article est issu de la Revue W+B n°161

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Au 17e siècle, la Suède fait appel à des étrangers pour sortir du marasme industriel dans lequel elle se trouve. Et ces hommes ne sont ni des Français, ni des Anglais. Non. Ceux qui débarquent sur cette terre scandinave viennent d’une petite région  qui n’appartient pas encore à la Belgique : la Wallonie. Pourquoi elle ? Parce qu’il y a là un savoir-faire métallurgique qui n’existe alors nulle part ailleurs. Cela vaut bien qu’on lui consacre tout un dossier. 

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Le contexte

Pour comprendre comment les Wallons se sont retrouvés en Suède, un retour en arrière s’impose... Pas de noir et blanc ici, la photographie n’existe pas encore. Au 17e siècle, les scènes de vie sont pour beaucoup représentées en peinture. Et le  tableau ici est sombre. L’Europe connaît plusieurs guerres qui vont profondément changer sa structure économique : certains pays plongent dans la misère alors que d’autres s’enrichissent… C’est le cas de la Wallonie qui est longtemps l’armurière  numéro un du continent et dont les marchandises transitent par Amsterdam, plaque tournante du commerce européen. Rien d’étonnant dès lors à ce que le roi de Suède s’y intéresse lorsqu’il doit conclure la paix avec le Danemark en 1613. Là, à  Amsterdam, il peut emprunter et proposer les mines de fer de son pays comme garantie quand bien même ces dernières ne sont pas encore exploitées de manière optimale. Une situation qui donne des idées à une poignée d’hommes wallons bien  inspirés puisqu’ils vont non seulement faire fortune mais aussi changer durablement la vie suédoise.

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L'épopée étonnante d'un Wallon en Suède

On pourrait croire à une blague belge… Mais ce que les Wallons ont fait dans ce pays scandinave il y a quatre siècles est à prendre au sérieux. Ce n’est pas une anecdote dans l’Histoire suédoise, c’est un chapitre au retentissement immense. Car il y a clairement un avant et un après le débarquement des Wallons en Suède. Parmi eux, un certain Louis de Geer. Né dans la Cité ardente en 1587, cet homme d’affaires part s’installer à Amsterdam où il entre en relation avec les de Besche, deux frères qui exploitent déjà les forges suédoises de Nyköping et Finspang. Un premier contact qui va en amener bien d’autres. Car très vite, Louis de Geer comprend qu’il y a là-bas des affaires intéressantes à faire. Il parvient à s’imposer comme le caissier du roi Gustave-Adolphe à Amsterdam, puis devient grâce à son rythme de production stupéfiant le principal fournisseur en équipements militaires et en pièces d’artillerie de l’armée suédoise. Double casquette donc avant un changement de vie radical provoqué par la guerre de Trente ans, de 1618 à 1648. Une aubaine pour lui ! Il rejoint en effet les de Besche en Suède pour y créer un arsenal militaire. Mais il ne part pas seul. Avec lui, il emmène des ouvriers wallons spécialisés en haut fourneau, affineries et fenderies afin de transférer là les techniques liégeoises et hennuyères en matière de métallurgie. Succès énorme, et pour cause : les Wallons, à cette époque, sont en effet les seuls à avoir réussi à construire un haut fourneau ultra grand et résistant. Ils utilisent aussi un nouveau type de meule dans lequel le positionnement des bûches permet d’obtenir un charbon de bois qui donne un fer de meilleure qualité. Autant d’atouts qui rendent Louis de Geer influent. Et pas qu’à Stockholm… La ville de Norrköping devient en effet son quartier général, et donc aussi le centre de l’immigration et des industries. L’homme est gourmand. Il achète beaucoup de terres et se fait naturaliser Suédois en 1627 pour liquider ses créances sur l’Etat. Treize ans plus tard, il est admis dans les rangs de la noblesse. Ascension fulgurante que personne n’a réussi à dépasser. L’homme est plus riche qu’aucun autre Suédois ne l’a jamais été. Et ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle encore le père de l’industrie suédoise. Louis de Geer s’éteindra à Amsterdam en 1652 à l’âge de soixante-cinq ans.

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Portrait-robot des travailleurs wallons

Beaucoup, malgré leur habileté dans le métier, étaient au chômage en Wallonie. Alors, pour échapper à une situation critique, l’exil s’est vite imposé comme la solution. Et qui dit exil « en masse », dit organisation. Des bureaux de recrutement sont créés pour permettre aux engagés (souvent analphabètes) de signer les contrats devant notaire. Durée de ceux-ci : un à deux ans. Avantages prévus : un voyage aller-retour gratuit pour lui, et si sa famille l’accompagne, la même chose pour elle. Contrainte : rester dans la forge-communauté assignée. Une fois le tout accepté, direction Norrköping, puis Finnspang et les forges de l’Uppland. Là, les familles reçoivent soit un lopin de terre pour construire une maison, soit un logement faisant partie d’un bâtiment communautaire. On pratique l’entre soi. Les contacts avec les Suédois sont rares. C’est qu’il faut à tout prix protéger les secrets professionnels. Alors on continue de parler le wallon à des milliers de kilomètres de la Wallonie. Et ce, pendant des générations. Ce n’est que bien plus tard, quand les fonderies et forges s’ouvriront progressivement aux Suédois, que ces derniers reprendront ces expressions venues de loin. Situation digne d’un film qu’on aimerait voir en noir et blanc ou en couleurs ! Heureusement que l’absence d’images n’empêche pas l’imagination. Grâce aux archives, on peut approcher au plus près ces ancêtres… Découvrir leurs dettes, leurs habitudes et pourquoi pas leurs rêves aussi… Le but ultime pour les garçons : devenir maître-forgeron. C’est la classe, ça. On gagne un salaire attractif. On est le roi des ouvriers. Il faut dire que dans cette vie en communauté autour de la forge, on voit passer beaucoup de métiers : des charbonniers et des forgerons bien évidemment mais aussi beaucoup d’artisans, des maçons, des menuisiers, des cordonniers ou encore des meuniers. Et puis, il a aussi des scribes, des comptables, des jardiniers, des valets. Car le maître de la forge a besoin de monde pour entretenir et gérer le manoir dans lequel il vit avec sa famille. Tout est très codifié, organisé. Chacun à sa place et une place pour chacun. Car la femme n’est pas bonne à juste rester à la maison. Elle doit se montrer utile, travailler dur, s’acquitter des tâches considérées comme féminines et aider en plus son mari aux champs, à la mine… Elle fait le « sale » boulot. Elle broie le minerai à la masse avant de le transporter ensuite sur des embarcations lourdes. Elle est sur tous les fronts. Sort peu enviable mais néanmoins accepté par beaucoup. A cette époque, il vaut en effet mieux vivre à l’abri de la forge qu’en dehors, là où les procès en sorcellerie se multiplient…

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Pour le devoir de mémoire

Au 16e et 17e siècles, la Wallonie est le centre sidérurgique de l’Europe. Forges et hauts fourneaux y sont en activité constante. Mais malheureusement, il en reste peu de traces aujourd’hui. La faute aux multiples guerres qui se sont jouées sur le territoire : plus de six cents entre 1500 et 1832, date à laquelle la Belgique vient de naître. Et puis, progressivement, le secteur décline… C’est la crise, terrible. Le chômage gangrène notre région. Et dans les années 1970, les mines de charbon et les aciéries ferment tour à tour. Une situation qui explique peut-être pourquoi les Belges ont oublié qu’il y avait du bon, du grand et du beau dans cette histoire industrielle wallonne et suédoise. La mémoire est sélective… Mais avec un peu de volonté et d’enthousiasme, on peut la raviver.

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La forge wallonne, quésaco ?

Le procédé qui permet de transformer la fonte en fer forgé a été inventé dans la région liégeoise et exporté en Suède au début du 17e siècle où il s’est vite répandu. On compte à l’époque cinq forges wallonnes qui fonctionnent avec un haut fourneau à charbon de bois. C’est un minerai de fer riche en manganèse qui est utilisé, comme celui de la mise voisine de Dannemora, ce qui pourrait expliquer la grande pureté du fer forgé obtenu après décarburation du morceau de fonte qui pesait environ 30 kilos. C’est dire si les Wallons étaient courageux… Ils travaillaient en rotation par équipes de trois ou quatre, du dimanche soir au samedi matin, 24 heures sur 24. C’est qu’il ne fallait surtout pas que le haut-fourneau refroidisse ou que la production s’arrête.

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Anthropologie sociale et culturelle des immigrés wallons

Si le modèle social et pédagogique de la Suède est devenu un exemple, c’est notamment grâce aux immigrés wallons. Vrai de vrai. La preuve par trois.

  1. Dans le monde fermé des forges, les habitants bénéficient d’une sécurité inexistante ailleurs. Pour les femmes, notamment les veuves, cela se traduit par une allocation de survie. Les filles et les garçons, eux, reçoivent une allocation de céréales et un enseignement scolaire jusqu’à l’âge de douze ans. Du côté des hommes, le travail est garanti à vie et le salaire tombe même en cas de maladie. Autre point fort : l’aménagement du travail. Quand l’âge pose problème, on permet en effet au travailleur de passer à une tâche moins pénible ou de recevoir une allocation de vieillesse pour lui assurer le strict nécessaire. Et ce n’est pas tout : si quelqu’un n’est plus en mesure de vivre seul, on l’installe à l’infirmerie qui sert alors de maison de retraite.
  2. La liberté des cultes ne se pratique pas dans la Suède luthérienne mais les wallons, eux, peuvent continuer de pratiquer leur religion (le calvinisme) grâce aux pasteurs venus avec eux. Du jamais vu !
  3. A l’inverse des paysans suédois, les immigrés wallons sont très à cheval sur la propreté. Les femmes soignent leurs toilettes et leurs intérieurs. Quant aux forgerons, leur bain du samedi est un rituel tellement suivi qu’il en devient légendaire.

Et puis… Impossible de ne pas évoquer l’apport culturel des Wallons ! À l’époque, ceux-ci viennent d’une société plus évoluée et plus riche que la société suédoise. On s’habille, on respecte les codes et, dans la province d’Uppland, on chante et on danse aussi. Beaucoup. On développe même une musique folklorique. L’instrument de prédilection est alors la vielle, dont on joue au moyen de touches et d’une roue qu’on tourne avec une manivelle. Mais l’instrument finit brûlé au 19e siècle, car les puritains voient dans ces fêtes une menace pour la morale. En attendant, les Wallons ont déjà modifié certains aspects de la société avec leur manière de vivre dans les forges-communautés. C’est le cas avec les célébrations de Noël et de la Saint-Jean, qui se fêtent encore aujourd’hui. Ou encore le carnaval, ramené du plat pays et toujours en vigueur dans le village wallon de Gimo, qui se célèbre le 13 janvier.

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Incroyable mais vrai ! Louis de Geer vit toujours aujourd’hui !

Quatre siècles ont passé depuis l’arrivée de Louis de Geer en Suède. Et pourtant, il est toujours là. Vaillant. Le sourire aux lèvres. Une image qui n’a rien à envier à la peinture représentant son ancêtre dans le manoir familial. Car le Louis de Geer qui se présente à nous est le treizième du nom. Un héritage dont il est fier et qu’il protège comme il peut. Fin des années septante en effet, les affaires vont mal. La faillite est proche. Alors en 1986, il décide de créer une fondation pour pérenniser le souvenir de sa famille et obtenir des fonds qui lui permettent d’entretenir le domaine. Le résultat est là : Louis de Geer a réussi à sauver son patrimoine. Et ça n’a pas de prix. « Mon aïeul wallon est considéré comme le père de l’industrie en Suède. Il faut en être digne… Pour autant, ce n’est pas cet aspect-là que j’aime le plus. Je suis davantage touché par le fait qu’il a permis à beaucoup de gens de travailler, et donc de survivre. On n’a pas de chiffres exacts mais ça avoisine, je crois, les cinquante mille personnes en tout ». Il dit ça sans sourire. Comme s’il pensait à autre chose. Alors on lui demande ce qu’il ressent en évoquant tout ça. Il est là, assis dans un salon de la maison où il est né. Des photos posées sur une console racontent un monde aujourd’hui englouti. On imagine les habitudes des uns et des autres au même endroit. Leurs discussions. Leurs moments à table… « C’est sûr que ce n’a pas été une décision facile de donner cette demeure à une fondation. Mais je ne le regrette pas. Aujourd’hui, elle fonctionne comme un musée. Je suis en paix ». Le mot de la fin ? Pas vraiment. Louis de Geer aime surprendre. Et son parcours de vie le prouve. De l’internat, il passe à l’armée, puis à l’université où il décroche un diplôme d’économie. Départ ensuite pour les Etats-Unis où il suit des cours de marketing avant de travailler dans différentes entreprises. Success story bien partie… Il est en effet responsable des exportations quand son père décède à l’âge de cinquante-neuf ans. Une disparition qui le pousse alors à changer de vie. Ce sera l’école agricole et l’achat d’une ferme. La terre, comme refuge ultime. Louis de Geer est agriculteur depuis trente-quatre ans et fier de se présenter ainsi.

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Focus sur l’Association des descendants des Wallons de Suède

Créée en 1938 pour honorer l’amitié ancestrale entre la Wallonie et la Suède, l’Association a pour but de « faire connaître les apports de Wallons dans la vie économique et culturelle de la Suède » et de « rassembler les descendants des Wallons qui ont émigré en Suède au 17e siècle, de contribuer à la conservation de la culture wallonne en Suède et de créer un contact permanent avec la population de la Wallonie, ses autorités et institutions ». Autant de missions qui ont permis à son président, Anders Herou, d’être fait chevalier du Mérite wallon en 2016.


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Pourquoi les Wallons ne connaissent pas cette histoire suédoise ?

C’est LA question. Et jusqu’à présent, personne n’a la réponse. Pas même Amandine Pekel, Conseillère Economique et Commerciale pour l’AWEX à l’Ambassade de Belgique à Stockholm depuis cinq ans. De quoi la motiver à en parler. Partout. Tout le temps. Pour que cesse cette bizarrerie. Halte donc indispensable dans son bureau, avec un café et le sourire, ingrédients d’une « fika » réussie (c’est une tradition suédoise, une pause dans la journée).

 

Vous souvenez-vous de la première fois où vous avez entendu parler des Wallons de Suède ?

Oui, c’est mon prédécesseur, David Thonon, qui m’en a informée à mon arrivée ici il y a cinq ans. Et je dois dire que ça m’a surprise un peu. Et puis, j’ai discuté avec quantité de Suédois. J’ai rencontré des descendants de Wallons. Et là, j’ai pris conscience du phénomène. Ce n’était pas juste une histoire ancienne de migration. C’est un vrai sujet de société. Et à mon sens, il y a moyen de l’utiliser comme levier dans une action économique et culturelle.

 

Cela rend votre mission d’autant plus importante…

C’est sûr que quand je travaillais en Asie, les portes ne s’ouvraient pas de la même manière quand je prononçais le mot « Wallonie ». ! Ici, cette région a de la valeur. C’est vraiment unique. Et j’ai à cœur de transmettre cet engouement suédois pour les Wallons aux Wallons.

 

Comment ? Via des cours d’histoire dispensés dans nos écoles ?

Disons que j’espère que le chantier sur lequel je travaille amènera cette réflexion à Wallonie-Bruxelles puisque c’est elle qui organise l’école. Ce serait vraiment bien de partager ce savoir. Malheureusement, on a très peu de matériel en français. Il faut donc traduire les archives et livres suédois. Et le plus vite, le mieux. Car ce passé a de quoi rendre fier. Au placard donc le complexe d’infériorité. Ici, on a les yeux qui brillent quand on a des origines wallonnes ! C’est aussi classe que les Vikings !

 

Il y a vraiment tout un travail à faire pour redorer l’image…

Absolument. Il en va aussi du plan Marshall qui a marqué pour moi un tournant dans l’image d’elle-même de la Wallonie et son redéveloppement au début des années 2000… Car on compte toujours sur une autonomie financière de la Wallonie par rapport à la Flandre. En 2024, il y aura de nouvelles négociations. Et pour qu’elles soient efficaces, cela peut être utile de faire redécouvrir ce passé et montrer notre prospérité. L’image de la Wallonie est à pleurer en Flandre. Et je le dis parce que j’y ai fait mes études et parce que je parle très bien la langue. Je lis dans la presse des articles très durs, très souvent focalisés sur le négatif. Or, là, avec cette histoire de Wallons de Suède, on raconte autre chose que la sempiternelle Wallonie en déclin. On est sur un sentiment de fierté qui me plaît.

 

C’est tout de même surprenant que des Suédois d’aujourd’hui vivent encore avec ces souvenirs d’il y a quatre cents ans…

Oui mais cela s’explique facilement. Lors d’une mission métallurgie sur le recyclage des métaux et la décarbonation, on m’a un jour présenté la courbe de la prospérité suédoise. Et dessus, on voyait clairement une accélération à partir de l’arrivée des Wallons. Les Suédois leur sont simplement reconnaissants. Ils vivent tous les jours avec cet héritage.

 

Et aujourd’hui, la Wallonie est-elle encore attractive pour la Suède ?

Oui, on a de l’avance dans certains secteurs. On a fabriqué des vaccins qui ont été utilisés là-bas. On est également à la pointe dans l’aéronautique et le recyclage des métaux. A Liège, on a en effet entre autres développé une ligne de tri automatique des déchets métalliques. Ce n’est pas rien. Et cela montre que la Suède peut aussi avoir des choses à apprendre de nous sur ces sujets-là. On est capables d’inventer, donc d’inspirer et de collaborer. C’est très stimulant. La Suède occupe tout de même la deuxième place sur le podium des pays les plus innovants.

 

Les Wallons de Suède, ce n’est donc pas que de l’histoire ancienne ?

Non, sinon je perdrais un ressort important de mon action. C’est toujours notre dixième client. On a toujours des liens importants. La Chine vient juste après, c’est dire… Mais je pense qu’on pourrait approfondir encore les liens culturels et même touristiques. Les villages wallons du comté d’Uppsala devraient être reconnus comme patrimoine Unesco. Ils sont uniques. C’est de l’ordre du patrimoine mondial. On va donc tout faire pour qu’ils soient mis en lumière et qu’ils aient les financements pour pouvoir se relancer.

 

Un dernier mot ? Une anecdote à partager ?

Oui, hier, un Suédois m’a tendu sa carte de visite et il y avait dessus le coq wallon ! Je n’ai jamais vu ça nulle part. Peut-être qu’il y a ça au Wisconsin, dans ce fameux village wallon où l’on a gardé des traditions. Mais j’en doute. C’est vraiment unique ce qui se passe ici !


Les chiffres à retenir

  • Environ 5.000 Wallons débarquent dans les années 1620 en Suède
  • Il y aurait entre 800.000 et 1.000.000 de Suédois de descendance wallonne, ce qui représente environ 1/10e de la population
  • La Suède est aujourd’hui le 10e client de la Wallonie
  • Il y a environ 600 noms de famille d’origine wallonne en Suède
  • 23 bruks (villages de forges wallons) ont produit jusque dans les années 20 des barres de fer à partir du minerai de fer extrait de la mine de Dannemora (dans le comté d’Uppsala)

Le saviez-vous ? 

  • Dans les années 1620, la Wallonie fait partie des Pays-Bas espagnols et le souverain s’appelle Philippe IV d’Espagne.
  • Les Wallons qui s’expatrièrent en Suède venaient pour beaucoup de la région liégeoise, du Namurois (Yvoir et Walcourt) et du pays de Franchimont (Chimay et Durbuy).
  • La langue wallonne sera parlée dans certaines régions suédoises jusqu’au 19e siècle !

Par Nadia Salmi

 

Cet article est issu de la Revue W+B n°161

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