Dans le cadre de la Journée de l’Europe, célébrée ce 9 mai, nous avons demandé à nos Délégations actives au sein de l’Union européenne de nous expliquer ce que l’UE représente pour eux.
Toustes lauréat.es du concours StarTech, ils ont rejoint Austin avec toute une délégation. Une énorme opportunité pour elleux.
StarTech, c’est un incubateur pour étudiant·es ingénieur·es créé par WSL, le premier incubateur technologique en Europe, et Wallonie Entreprendre. En octobre 2023, quatre étudiant·es ont remporté le concours avec leur projet Peach. Iels étaient présent·es au sein de la délégation wallonne à Austin, grâce à l’AWEX et Wallonie-Bruxelles International.
Derrière Peach, il y a Lucie Mathues Bilginer (étudiante en Master 1 en Ingénieur Biomédical), Clément Vermeylen (étudiant en Master 1 en Ingénieur Informatique), Maria Farcas (étudiante en Master 1 en Ingénieur Chimie) et Melissa Kaci (étudiante en Master 1 en Ingénieur Electricité). Leur aventure commence en mars 2023, dans le cadre d’un cours de startup à l’Université de Liège. Un projet universitaire qui devient rapidement une passion… et bientôt un projet entrepreneurial ? En mai, iels remportent le concours StarTech ULiège, puis le concours général en octobre, rassemblant plusieurs écoles. Depuis juillet 2023, iels sont incubé·es au VentureLab.
Mais Peach, c’est quoi ? “Un projet qui vise à aider les femmes qui souffrent de douleurs menstruelles, confie Lucie. On développe une ceinture chauffante à emmener partout et qu’on ne voit pas sous les vêtements, pour qu’elle puisse être portée à tout moment de la journée et soulager les douleurs.
Les étudiant·es, heureux·ses de développer ce projet en lien avec leurs valeurs féministes, ne s’attendaient pas à remporter le concours général. “Le fait d’avoir gagné nous motive à aller encore plus loin, à donner le meilleur de nous-mêmes”, confie Maria. Et ces quelques jours à Austin avec la délégation wallonne les y encouragent encore plus. “C’est super enrichissant, confie Lucie. On rencontre plein de gens qui nous partagent leur expérience. On a eu une réunion avec les précédent·es gagnant·es, un Belge installé ici depuis 25 ans qui nous a raconté sa success story. C’est hyper inspirant.” “Il nous a dit de le contacter si on se lançait parce que sa femme possède un centre de bien-être. Cela donne de la motivation de voir que même ici, notre projet touche des gens”, ajoute Clément. “Le champ des possibles est immense et il faut l’exploiter”, se réjouit Maria.
Pour l’instant, les quatre étudiant·es ont développé un premier prototype “maison” de leur ceinture chauffante. “On a été candidat·es pour une bourse et cet argent va nous permettre de perfectionner ce prototype, de le faire tester auprès de femmes pour recueillir leurs avis et affiner notre produit afin de le commercialiser.” Fièr·es d’être là et très reconnaissant·es, les quatre ami·es et associé·es ne retirent que du positif de cette expérience. Le 8 avril, lors du Sommet des Entrepreneur·euses organisé par le VentureLab, Peach a à nouveau été récompensé par le prix Defenso du Road to Business.
Intégrer le marché des States
Un sentiment partagé par Pierre Jenchenne et Antoine Malherbe, qui ont eux aussi remporté le concours StarTech par le passé avec leur projet Get Your Way. “On démocratise la réalité assistée, explique Antoine Malherbe, co-fondateur de Get Your Way et CTO. On a créé des lunettes connectées qui s’appelle aRdent, qu’on met en-dessous des yeux pour avoir des informations pendant qu’on travaille.” “Notre but est de développer un outil qui permet aux opérateurices d’avoir une nouvelle façon de travailler, afin de les aider à être plus productif·ves, à améliorer leurs conditions de travail pour avoir une meilleure efficacité, une meilleure sécurité et un meilleur confort.”
Depuis un an et demi, Pierre, Antoine et leur associé Nicolas Dessambre sont à temps plein sur ce projet. Après une première mission avec l’AWEX il y a deux ans, ils sont de retour aux Etats-Unis pour se connecter avec d’autres personnes, faire de la veille technologique et trouver des partenaires qui pourraient les aider à s’implanter ici, une fois que leur produit sera prêt pour le marché américain. “On sait aujourd’hui comment on va pouvoir intégrer ce marché. Et on voit surtout qu’à Austin, la technologie est en pleine évolution, affirme Pierre. C’est vraiment un lieu où il faut être présent·e si on veut avoir un impact mondial avec notre technologie.”
Autre élément important pour les co-fondateurs de Get Your Way, les relations créées avec la délégation wallonne et le label wake! “On noue des liens très forts avec un écosystème dont on doit être proches et avec qui on l’est vraiment maintenant. C’est top”, assure Antoine. L’entrepreneur revient en Belgique dans un état d’esprit très positif “et surtout très excité d’avoir notre nouvelle version du produit”. “Des retours qu’on a ici, on voit que tout le monde confirme notre approche, aussi bien en Belgique qu’à l’international. On a hâte que notre produit soit prêt, qu’on puisse le vendre et qu’il puisse aider de nouvelles personnes.”
Source: Kingkong Mag
Toustes lauréat.es du concours StarTech, ils ont rejoint Austin avec toute une délégation. Une énorme opportunité pour elleux.
StarTech, c’est un incubateur pour étudiant·es ingénieur·es créé par WSL, le premier incubateur technologique en Europe, et Wallonie Entreprendre. En octobre 2023, quatre étudiant·es ont remporté le concours avec leur projet Peach. Iels étaient présent·es au sein de la délégation wallonne à Austin, grâce à l’AWEX et Wallonie-Bruxelles International.
Derrière Peach, il y a Lucie Mathues Bilginer (étudiante en Master 1 en Ingénieur Biomédical), Clément Vermeylen (étudiant en Master 1 en Ingénieur Informatique), Maria Farcas (étudiante en Master 1 en Ingénieur Chimie) et Melissa Kaci (étudiante en Master 1 en Ingénieur Electricité). Leur aventure commence en mars 2023, dans le cadre d’un cours de startup à l’Université de Liège. Un projet universitaire qui devient rapidement une passion… et bientôt un projet entrepreneurial ? En mai, iels remportent le concours StarTech ULiège, puis le concours général en octobre, rassemblant plusieurs écoles. Depuis juillet 2023, iels sont incubé·es au VentureLab.
Mais Peach, c’est quoi ? “Un projet qui vise à aider les femmes qui souffrent de douleurs menstruelles, confie Lucie. On développe une ceinture chauffante à emmener partout et qu’on ne voit pas sous les vêtements, pour qu’elle puisse être portée à tout moment de la journée et soulager les douleurs.
Les étudiant·es, heureux·ses de développer ce projet en lien avec leurs valeurs féministes, ne s’attendaient pas à remporter le concours général. “Le fait d’avoir gagné nous motive à aller encore plus loin, à donner le meilleur de nous-mêmes”, confie Maria. Et ces quelques jours à Austin avec la délégation wallonne les y encouragent encore plus. “C’est super enrichissant, confie Lucie. On rencontre plein de gens qui nous partagent leur expérience. On a eu une réunion avec les précédent·es gagnant·es, un Belge installé ici depuis 25 ans qui nous a raconté sa success story. C’est hyper inspirant.” “Il nous a dit de le contacter si on se lançait parce que sa femme possède un centre de bien-être. Cela donne de la motivation de voir que même ici, notre projet touche des gens”, ajoute Clément. “Le champ des possibles est immense et il faut l’exploiter”, se réjouit Maria.
Pour l’instant, les quatre étudiant·es ont développé un premier prototype “maison” de leur ceinture chauffante. “On a été candidat·es pour une bourse et cet argent va nous permettre de perfectionner ce prototype, de le faire tester auprès de femmes pour recueillir leurs avis et affiner notre produit afin de le commercialiser.” Fièr·es d’être là et très reconnaissant·es, les quatre ami·es et associé·es ne retirent que du positif de cette expérience. Le 8 avril, lors du Sommet des Entrepreneur·euses organisé par le VentureLab, Peach a à nouveau été récompensé par le prix Defenso du Road to Business.
Intégrer le marché des States
Un sentiment partagé par Pierre Jenchenne et Antoine Malherbe, qui ont eux aussi remporté le concours StarTech par le passé avec leur projet Get Your Way. “On démocratise la réalité assistée, explique Antoine Malherbe, co-fondateur de Get Your Way et CTO. On a créé des lunettes connectées qui s’appelle aRdent, qu’on met en-dessous des yeux pour avoir des informations pendant qu’on travaille.” “Notre but est de développer un outil qui permet aux opérateurices d’avoir une nouvelle façon de travailler, afin de les aider à être plus productif·ves, à améliorer leurs conditions de travail pour avoir une meilleure efficacité, une meilleure sécurité et un meilleur confort.”
Depuis un an et demi, Pierre, Antoine et leur associé Nicolas Dessambre sont à temps plein sur ce projet. Après une première mission avec l’AWEX il y a deux ans, ils sont de retour aux Etats-Unis pour se connecter avec d’autres personnes, faire de la veille technologique et trouver des partenaires qui pourraient les aider à s’implanter ici, une fois que leur produit sera prêt pour le marché américain. “On sait aujourd’hui comment on va pouvoir intégrer ce marché. Et on voit surtout qu’à Austin, la technologie est en pleine évolution, affirme Pierre. C’est vraiment un lieu où il faut être présent·e si on veut avoir un impact mondial avec notre technologie.”
Autre élément important pour les co-fondateurs de Get Your Way, les relations créées avec la délégation wallonne et le label wake! “On noue des liens très forts avec un écosystème dont on doit être proches et avec qui on l’est vraiment maintenant. C’est top”, assure Antoine. L’entrepreneur revient en Belgique dans un état d’esprit très positif “et surtout très excité d’avoir notre nouvelle version du produit”. “Des retours qu’on a ici, on voit que tout le monde confirme notre approche, aussi bien en Belgique qu’à l’international. On a hâte que notre produit soit prêt, qu’on puisse le vendre et qu’il puisse aider de nouvelles personnes.”
Source: Kingkong Mag
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Preuve, s'il en fallait encore une, de la grande attractivité qu’offre Wallonie-Bruxelles pour les coproductions internationales d’envergure.
Citons tout d’abord en Compétition officielle, La plus précieuse des marchandises de Michel Hazanavicius. Ce film d'animation est coproduit en Belgique par les Films du Fleuve, la société des frères Dardenne, habitués de la compétition Cannoise.
Dans la section Un certain regard, sera présenté le nouveau film du cinéaste italien Roberto Minervini, intitulé Les Damnés, coproduit par Michigan Films. Le montage du film a été confié à l'expérimentée monteuse belge Marie-Hélène Dozo, connue notamment pour son travail sur les films des frères Dardenne.
Toujours en Sélection officielle, mais cette fois dans la section Cannes Première, on retrouve le nouveau film de Nabil Ayouch, Everybody Loves Touda, coproduit par Velvet Films et qui compte parmi les collaborateurs belges, Virginie Surdej à l'image, Eve Martin aux décors et Nicolas Rumpl au montage.
Enfin, toujours en Sélection officielle, on pourra découvrir Sauvages, en Séances spéciales, le nouveau film d’animation de Claude Barras (Ma vie de courgette, 2015), coproduit par Panique!.
La Semaine de la Critique accueillera quant à elle quatre (!) coproductions de Wallonie-Bruxelles. En compétition, sera dévoilé Julie Zwijgt, premier long métrage du jeune cinéaste flamand Leonardo Van Dijl, coproduit, ici aussi, par Les Films du Fleuve. La clôture de la Semaine sera marquée par la présentation d'Animale d'Emma Benestan, coproduit par Frakas, avec des décors signés Eve Martin. Enfin, en séances spéciales, on découvrira deux autres coproductions de Wallonie-Bruxelles : Les Reines du Drame d'Alexis Langlois, coproduit par Wrong Men, avec Drag Couenne, et La mer au loin de Saïd Hamich Benlarbi, coproduit par Tarantula.
Bien que non soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles, il est à noter également la présence de plusieurs autres films coproduits par des sociétés de Wallonie-Bruxelles dans les différentes sections du festival.
Le nouveau film de Jacques Audiard, Emila Perez, coproduit par Les Films du Fleuve - décidément incontournables cette année sur la Croisette - et dont les chorégraphies sont signées par le Bruxellois Damien Jalet, en Compétition officielle.
L’Amour Ouf, troisième long métrage de Gilles Lellouche, coproduit en Belgique par Artemis, avec Benoît Poelvoorde (déjà à l’affiche de Le grand bain) en Compétition officielle.
Les Fantômes de Jonathan Millet, coproduit par Hélicotronc, dont l'image est signée par le chef opérateur belge Olivier Boonjing, à la Semaine de la Critique.
Flow de Gints Zilbalodis, coproduit par Take Five à Un Certain Regard.
Soulignons enfin l’hommage rendu par la Quinzaine des Cinéastes à Chantal Akerman avec une projection spéciale de son documentaire Histoires d’Amérique: Food, Family and Philosophy et avec la création du prix Choix du Public, avec le soutien de la Fondation Chantal Akerman.
Retrouvez toute l'actualité du cinéma belge francophone sur le site de WBImage.
Preuve, s'il en fallait encore une, de la grande attractivité qu’offre Wallonie-Bruxelles pour les coproductions internationales d’envergure.
Citons tout d’abord en Compétition officielle, La plus précieuse des marchandises de Michel Hazanavicius. Ce film d'animation est coproduit en Belgique par les Films du Fleuve, la société des frères Dardenne, habitués de la compétition Cannoise.
Dans la section Un certain regard, sera présenté le nouveau film du cinéaste italien Roberto Minervini, intitulé Les Damnés, coproduit par Michigan Films. Le montage du film a été confié à l'expérimentée monteuse belge Marie-Hélène Dozo, connue notamment pour son travail sur les films des frères Dardenne.
Toujours en Sélection officielle, mais cette fois dans la section Cannes Première, on retrouve le nouveau film de Nabil Ayouch, Everybody Loves Touda, coproduit par Velvet Films et qui compte parmi les collaborateurs belges, Virginie Surdej à l'image, Eve Martin aux décors et Nicolas Rumpl au montage.
Enfin, toujours en Sélection officielle, on pourra découvrir Sauvages, en Séances spéciales, le nouveau film d’animation de Claude Barras (Ma vie de courgette, 2015), coproduit par Panique!.
La Semaine de la Critique accueillera quant à elle quatre (!) coproductions de Wallonie-Bruxelles. En compétition, sera dévoilé Julie Zwijgt, premier long métrage du jeune cinéaste flamand Leonardo Van Dijl, coproduit, ici aussi, par Les Films du Fleuve. La clôture de la Semaine sera marquée par la présentation d'Animale d'Emma Benestan, coproduit par Frakas, avec des décors signés Eve Martin. Enfin, en séances spéciales, on découvrira deux autres coproductions de Wallonie-Bruxelles : Les Reines du Drame d'Alexis Langlois, coproduit par Wrong Men, avec Drag Couenne, et La mer au loin de Saïd Hamich Benlarbi, coproduit par Tarantula.
Bien que non soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles, il est à noter également la présence de plusieurs autres films coproduits par des sociétés de Wallonie-Bruxelles dans les différentes sections du festival.
Le nouveau film de Jacques Audiard, Emila Perez, coproduit par Les Films du Fleuve - décidément incontournables cette année sur la Croisette - et dont les chorégraphies sont signées par le Bruxellois Damien Jalet, en Compétition officielle.
L’Amour Ouf, troisième long métrage de Gilles Lellouche, coproduit en Belgique par Artemis, avec Benoît Poelvoorde (déjà à l’affiche de Le grand bain) en Compétition officielle.
Les Fantômes de Jonathan Millet, coproduit par Hélicotronc, dont l'image est signée par le chef opérateur belge Olivier Boonjing, à la Semaine de la Critique.
Flow de Gints Zilbalodis, coproduit par Take Five à Un Certain Regard.
Soulignons enfin l’hommage rendu par la Quinzaine des Cinéastes à Chantal Akerman avec une projection spéciale de son documentaire Histoires d’Amérique: Food, Family and Philosophy et avec la création du prix Choix du Public, avec le soutien de la Fondation Chantal Akerman.
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Cette année, 17 organisations wallonnes étaient sur place. Pourquoi est-ce important d’y participer ? Quels sont leurs objectifs ? Et dans quel état d’esprit reviennent-elles en Belgique ?
SXSW, quatre lettres dont on entend souvent parler. Un événement qu’on qualifie d’événement incontournable, LE rendez-vous digital, d’innovation et de créativité le plus important pour les professionnel·les du monde entier… SXSW, c’est à l’image des Etats-Unis : gigantesque !
Au total, 17 organisations wallonnes se sont envolées pour Austin, au Texas. Entrepreneur·euses, porteur·euses de projet, chercheur·euses, universitaires partagent avec nous le pourquoi de leur présence à Austin. Pour l’inspiration, répond directement Alexandra Gérard, managing director de Stereopsia, le premier événement d’avant-garde de la XR. “Je suis là pour la XR: les expériences, les talks, les pitchs et les gens. C’est the place to be pour rencontrer la communauté XR internationale. Je vise à renforcer la notoriété de Stereopsia. Ce contexte de délégation wallonne est important aussi, pas que pour le soutien financier, mais pour les contacts rapprochés que permet une semaine de vie en commun.” “On est plus fort·es quand on est toustes ensemble en termes de marque et de représentation, confirme Héloïse Devaux, business development director à La Grand Poste. Être toustes ensemble, en étant soutenu·es par l’AWEX et WBI, nous rend plus fort·es que si nous étions chacun·e venu·e en tant que petite structure indépendante des autres.”
Retour au débutL’importance du réseau
C’est la deuxième fois qu’Héloise Devaux participe à SXSW. Son but ? Faire rayonner La Grand Poste à l’international. “Mon objectif est qu’elle devienne un lieu incontournable quand on vient en Belgique. Je souhaite aussi aller à la rencontre des autres hub créatifs et incubateurs.” Parmi les contacts intéressants, Héloise cite Jeanne Dorelli, directrice principale stratégie et opérations chez Zú. Ce programme d’incubation québécois soutient et propulse les entrepreneur·euses qui utilisent la technologie pour révolutionner les industries créatives, en générant des projets innovants et des propriétés intellectuelles de classe mondiale.
Toustes sont unanimes, c’est le plus important. Après seulement 48 heures sur place, Gérôme Vanherf, directeur de La Grand Poste, estime qu’il pourrait repartir en Belgique. “Je pourrais déjà rentrer et j’aurais tout ce que je voulais. Il ne s’agit pas seulement de rencontrer de nouvelles personnes, mais d’entretenir du lien, de passer de bons moments avec des gens qu’on connait et qu’on ne voit peut-être qu’une fois à l’année.”
C’est en revenant d’une première visite à SXSW en 2017 qu’est né Wallifornia Music Tech, un programme d’innovation autour de la musique et des technologies développé en partenariat avec LeanSquare, Les Ardentes, le Théâtre de Liège et le KIKK festival dont l’objectif est de faire de la Belgique une référence en termes d’innovation dans l’industrie musicale. “Ce que je ressors de ma quatrième participation à SXSW, c’est très positif. Je constate, en toute humilité, que la marque Wallifornia fonctionne très bien à l’international. On entretient vraiment des liens très forts avec Austin et toute la délégation qui est ici. Cela nous permet aussi de venir rencontrer les start up, découvrir les innovations, voir ce qui se passe. Et surtout d’attirer des orateurices, des investisseur·euses, des entrepreneur·euses à notre conférence et notre accélérateur organisé chaque année à Liège.” La prochaine édition aura lieu du 9 au 11 juillet.
Le secteur créatif de Liège est largement représenté à SXSW. Coralie Doyen, Program & Partnership Leader à Noshaq, est également sur place. Son objectif ici, la curation du Wallifornia Music Tech. “Pour moi qui crée des programmes, mets en place des conférences, des événements, c’est exactement ce qu’il me faut. J’aimerais rencontrer des personnes issues de l’industrie musicale dans les pays latins, en Amérique du Sud ou en Afrique. Je suis venue ici avec ce focus et j’ai envie de repartir d’ici avec quelques pistes et profils-clés.”
La curation en termes de contenus et d’orateurices, c’est aussi la raison pour laquelle Gilles Bazelaire, directeur de l’asbl KIKK, se rend à SXSW. “On a pour habitude au KIKK d’aller chercher du contenu un peu partout dans le monde. On part toujours du principe qu’on essaie d’amener l’instantanéité de la planète de la créativité numérique. Et pour ce faire, on a besoin de voyager et de ramener les meilleurs contenus trouvés aux Etats-Unis, en Afrique, en France, en Belgique… à Namur.”
Gilles Bazelaire se concentre sur deux axes du KIKK Festival – dont la prochaine édition aura lieu du 24 au 27 octobre – le Market et les délégations étrangères. “On rencontre pas mal d’écosystèmes présents ici, c’est l’avantage de SXSW. J’ai découvert une start up japonaise que je veux absolument faire venir au KIKK. Elle a développé un prototype de ce qu’on appelle l’haptique, qui permet de ressentir la réalité virtuelle. Pour le moment, ça passe par des casques, des gants, des équipements. Avec la technologie de cette start up, c’est directement ressenti dans le corps sans appareil. C’est assez incroyable.”
Si le festival se disperse un peu et devient moins lisible, ça reste pour Gilles Bazelaire, un événement pendant lequel on peut rencontrer la planète digitale en très peu de temps
Rencontrer autant de personnes qui partagent la même passion pour le milieu des arts digitaux en si peu de temps, c’est ce qui plait le plus à Gwenaëlle Gruselle, international business developper chez Dirty Monitor. Dirty Monitor, c’est un studio créatif belge né en 2004, pionnier dans le domaine de la conception et la réalisation de contenu pour le mapping vidéo et d’autres productions audiovisuelles. Basée en Californie pendant deux mois pour développer le marché américain, Gwenaëlle a saisi l’opportunité de rejoindre la délégation wallonne à Austin. D’autant plus que Dirty Monitor vient de présenter deux shows de vidéo mapping en Californie en décembre, Let’s Glow (qui a accueilli près de 67.000 visiteur·euses) à San Francisco puis le décompte du Nouvel An sur le City Hall de Los Angeles. “C’est ma première expérience donc je suis plutôt en mode exploratoire pour savoir ce qui pourrait ressortir de ce type d’événement. Cela permet déjà de se connecter à des partenaires locaux pour d’éventuels développements au Texas et à Austin, en plus de rencontrer d’autres studios d’arts digitaux et de reconnecter avec le réseau ICC wallon.”
Dans ce réseau ICC wallon, il y avait aussi Sébastien Resier, CEO de Arduinna Silva Studio. S’il est à Austin, c’est avant tout pour se faire connaître. “La Wallonie n’a vraiment pas à rougir au niveau technologique. C’est assez intéressant de pouvoir faire un benchmark du marché, de voir ce qui se passe dans les autres pays et s’il y a une place pour nos produits. Aux Etats-Unis, on a découvert des choses auxquelles on n’aurait jamais pensé. Ici, iels osent beaucoup plus qu’en Europe. Je reviens donc en Belgique avec pas mal de découvertes, de nouvelles idées et de choses que j’ai envie de faire évoluer et avancer.”
Damien Van Achter, consultant indépendant dans le domaine des médias, de l’éducation et de l’entreprenariat, revient lui aussi avec plein d’idées en tête. Et surtout des confirmations. “Je viens chercher des petits checks à côté d’intuitions que j’ai pendant l’année sur des technologies, des dynamiques, des produits, des services à imaginer, à mettre au service de mes client·es ou de moi-même. Je passe une bonne partie de mon temps à faire de la veille. Mais depuis la Belgique, notre petit coin d’Europe, c’est difficile d’avoir une vue macro et de pouvoir confirmer ou infirmer.”
Retour au débutOser
La Belgique et la Wallonie, serait-elle trop timide ? C’est ce qui ressort aussi pour d’autres personnes présentes au sein de la délégation. “Je suis à Austin pour m’inspirer, confie Sébastien Nahon, directeur du MIIL, laboratoire d’innovation média à l’UCLouvain, spécialisé dans les technologies immersives. » Et son expérience confirme ses intuitions mais aussi qu’il est temps de résoudre le complexe d’infériorité de la Belgique. « On est parfois largement au-dessus de ce que font les autres et on n’ose pas… On doit garder cette humilité qui fait notre force, mais on doit identifier ce dans quoi on est bon·nes et le mettre en avant… On a raté le train du web, celui de l’IA mais là, en Belgique, on ne rate pas le train de la XR. Pour moi, c’est la plus belle reconnaissance. On a vu juste très tôt, tant au niveau des acteurices de l’écosystème que des oeuvres, des investisseur·euses que des représentant·es public·ques. »
Retour au débutLa Wallonie n’est pas en retard
Pierre Collin, executive manager de twist explique « Je comprends que grâce à l’intelligence artificielle générative, on va pouvoir davantage internationaliser notre culture, développer une industrie et faire énormément de choses. La Wallonie n’est pas en retard et c’est maintenant qu’on doit prendre les bonnes décisions pour avancer, qu’on doit se mettre dans les bons écosystèmes et trouver les bon·nes partenaires. »
Trouver des partenaires, c’est l’une des raisons pour lesquelles Xavier Péters, CEO de Leansquare (fonds d’investissement basé à Liège qui fait partie du groupe Noshaq), est présent à SXSW. “Cet événement est incontournable pour un·e investisseur·euse comme nous en musique et qui a, en plus, créé un programme d’accélération dans le marché music tech. On voit au fur et à mesure des années qu’on est de plus en plus intégré·es et reconnu·es.” Xavier, comme Coralie Doyen l’an dernier, animait d’ailleurs un panel lors de cette édition 2024. “Ca permet aux partenaires de voir qu’on est présent·es lors de leur programme et qu’iels viennent au nôtre… On essaie de prendre des rendez-vous avec des corporates, des investisseur·euses, qu’on n’a pas l’occasion de voir en dehors de SXSW. Autour d’un verre, d’un concert, tu peux rencontrer le CEO de Deezer, d’Universal, alors que tu aurais du mal à le faire si tu envoyais un mail via Linkedin. Ces gens sont comme nous, en mode plus festif, plus cool, plus décontracté, tout en discutant business.”
Source: KinKong Mag
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SXSW, quatre lettres dont on entend souvent parler. Un événement qu’on qualifie d’événement incontournable, LE rendez-vous digital, d’innovation et de créativité le plus important pour les professionnel·les du monde entier… SXSW, c’est à l’image des Etats-Unis : gigantesque !
Au total, 17 organisations wallonnes se sont envolées pour Austin, au Texas. Entrepreneur·euses, porteur·euses de projet, chercheur·euses, universitaires partagent avec nous le pourquoi de leur présence à Austin. Pour l’inspiration, répond directement Alexandra Gérard, managing director de Stereopsia, le premier événement d’avant-garde de la XR. “Je suis là pour la XR: les expériences, les talks, les pitchs et les gens. C’est the place to be pour rencontrer la communauté XR internationale. Je vise à renforcer la notoriété de Stereopsia. Ce contexte de délégation wallonne est important aussi, pas que pour le soutien financier, mais pour les contacts rapprochés que permet une semaine de vie en commun.” “On est plus fort·es quand on est toustes ensemble en termes de marque et de représentation, confirme Héloïse Devaux, business development director à La Grand Poste. Être toustes ensemble, en étant soutenu·es par l’AWEX et WBI, nous rend plus fort·es que si nous étions chacun·e venu·e en tant que petite structure indépendante des autres.”
Retour au débutL’importance du réseau
C’est la deuxième fois qu’Héloise Devaux participe à SXSW. Son but ? Faire rayonner La Grand Poste à l’international. “Mon objectif est qu’elle devienne un lieu incontournable quand on vient en Belgique. Je souhaite aussi aller à la rencontre des autres hub créatifs et incubateurs.” Parmi les contacts intéressants, Héloise cite Jeanne Dorelli, directrice principale stratégie et opérations chez Zú. Ce programme d’incubation québécois soutient et propulse les entrepreneur·euses qui utilisent la technologie pour révolutionner les industries créatives, en générant des projets innovants et des propriétés intellectuelles de classe mondiale.
Toustes sont unanimes, c’est le plus important. Après seulement 48 heures sur place, Gérôme Vanherf, directeur de La Grand Poste, estime qu’il pourrait repartir en Belgique. “Je pourrais déjà rentrer et j’aurais tout ce que je voulais. Il ne s’agit pas seulement de rencontrer de nouvelles personnes, mais d’entretenir du lien, de passer de bons moments avec des gens qu’on connait et qu’on ne voit peut-être qu’une fois à l’année.”
C’est en revenant d’une première visite à SXSW en 2017 qu’est né Wallifornia Music Tech, un programme d’innovation autour de la musique et des technologies développé en partenariat avec LeanSquare, Les Ardentes, le Théâtre de Liège et le KIKK festival dont l’objectif est de faire de la Belgique une référence en termes d’innovation dans l’industrie musicale. “Ce que je ressors de ma quatrième participation à SXSW, c’est très positif. Je constate, en toute humilité, que la marque Wallifornia fonctionne très bien à l’international. On entretient vraiment des liens très forts avec Austin et toute la délégation qui est ici. Cela nous permet aussi de venir rencontrer les start up, découvrir les innovations, voir ce qui se passe. Et surtout d’attirer des orateurices, des investisseur·euses, des entrepreneur·euses à notre conférence et notre accélérateur organisé chaque année à Liège.” La prochaine édition aura lieu du 9 au 11 juillet.
Le secteur créatif de Liège est largement représenté à SXSW. Coralie Doyen, Program & Partnership Leader à Noshaq, est également sur place. Son objectif ici, la curation du Wallifornia Music Tech. “Pour moi qui crée des programmes, mets en place des conférences, des événements, c’est exactement ce qu’il me faut. J’aimerais rencontrer des personnes issues de l’industrie musicale dans les pays latins, en Amérique du Sud ou en Afrique. Je suis venue ici avec ce focus et j’ai envie de repartir d’ici avec quelques pistes et profils-clés.”
La curation en termes de contenus et d’orateurices, c’est aussi la raison pour laquelle Gilles Bazelaire, directeur de l’asbl KIKK, se rend à SXSW. “On a pour habitude au KIKK d’aller chercher du contenu un peu partout dans le monde. On part toujours du principe qu’on essaie d’amener l’instantanéité de la planète de la créativité numérique. Et pour ce faire, on a besoin de voyager et de ramener les meilleurs contenus trouvés aux Etats-Unis, en Afrique, en France, en Belgique… à Namur.”
Gilles Bazelaire se concentre sur deux axes du KIKK Festival – dont la prochaine édition aura lieu du 24 au 27 octobre – le Market et les délégations étrangères. “On rencontre pas mal d’écosystèmes présents ici, c’est l’avantage de SXSW. J’ai découvert une start up japonaise que je veux absolument faire venir au KIKK. Elle a développé un prototype de ce qu’on appelle l’haptique, qui permet de ressentir la réalité virtuelle. Pour le moment, ça passe par des casques, des gants, des équipements. Avec la technologie de cette start up, c’est directement ressenti dans le corps sans appareil. C’est assez incroyable.”
Si le festival se disperse un peu et devient moins lisible, ça reste pour Gilles Bazelaire, un événement pendant lequel on peut rencontrer la planète digitale en très peu de temps
Rencontrer autant de personnes qui partagent la même passion pour le milieu des arts digitaux en si peu de temps, c’est ce qui plait le plus à Gwenaëlle Gruselle, international business developper chez Dirty Monitor. Dirty Monitor, c’est un studio créatif belge né en 2004, pionnier dans le domaine de la conception et la réalisation de contenu pour le mapping vidéo et d’autres productions audiovisuelles. Basée en Californie pendant deux mois pour développer le marché américain, Gwenaëlle a saisi l’opportunité de rejoindre la délégation wallonne à Austin. D’autant plus que Dirty Monitor vient de présenter deux shows de vidéo mapping en Californie en décembre, Let’s Glow (qui a accueilli près de 67.000 visiteur·euses) à San Francisco puis le décompte du Nouvel An sur le City Hall de Los Angeles. “C’est ma première expérience donc je suis plutôt en mode exploratoire pour savoir ce qui pourrait ressortir de ce type d’événement. Cela permet déjà de se connecter à des partenaires locaux pour d’éventuels développements au Texas et à Austin, en plus de rencontrer d’autres studios d’arts digitaux et de reconnecter avec le réseau ICC wallon.”
Dans ce réseau ICC wallon, il y avait aussi Sébastien Resier, CEO de Arduinna Silva Studio. S’il est à Austin, c’est avant tout pour se faire connaître. “La Wallonie n’a vraiment pas à rougir au niveau technologique. C’est assez intéressant de pouvoir faire un benchmark du marché, de voir ce qui se passe dans les autres pays et s’il y a une place pour nos produits. Aux Etats-Unis, on a découvert des choses auxquelles on n’aurait jamais pensé. Ici, iels osent beaucoup plus qu’en Europe. Je reviens donc en Belgique avec pas mal de découvertes, de nouvelles idées et de choses que j’ai envie de faire évoluer et avancer.”
Damien Van Achter, consultant indépendant dans le domaine des médias, de l’éducation et de l’entreprenariat, revient lui aussi avec plein d’idées en tête. Et surtout des confirmations. “Je viens chercher des petits checks à côté d’intuitions que j’ai pendant l’année sur des technologies, des dynamiques, des produits, des services à imaginer, à mettre au service de mes client·es ou de moi-même. Je passe une bonne partie de mon temps à faire de la veille. Mais depuis la Belgique, notre petit coin d’Europe, c’est difficile d’avoir une vue macro et de pouvoir confirmer ou infirmer.”
Retour au débutOser
La Belgique et la Wallonie, serait-elle trop timide ? C’est ce qui ressort aussi pour d’autres personnes présentes au sein de la délégation. “Je suis à Austin pour m’inspirer, confie Sébastien Nahon, directeur du MIIL, laboratoire d’innovation média à l’UCLouvain, spécialisé dans les technologies immersives. » Et son expérience confirme ses intuitions mais aussi qu’il est temps de résoudre le complexe d’infériorité de la Belgique. « On est parfois largement au-dessus de ce que font les autres et on n’ose pas… On doit garder cette humilité qui fait notre force, mais on doit identifier ce dans quoi on est bon·nes et le mettre en avant… On a raté le train du web, celui de l’IA mais là, en Belgique, on ne rate pas le train de la XR. Pour moi, c’est la plus belle reconnaissance. On a vu juste très tôt, tant au niveau des acteurices de l’écosystème que des oeuvres, des investisseur·euses que des représentant·es public·ques. »
Retour au débutLa Wallonie n’est pas en retard
Pierre Collin, executive manager de twist explique « Je comprends que grâce à l’intelligence artificielle générative, on va pouvoir davantage internationaliser notre culture, développer une industrie et faire énormément de choses. La Wallonie n’est pas en retard et c’est maintenant qu’on doit prendre les bonnes décisions pour avancer, qu’on doit se mettre dans les bons écosystèmes et trouver les bon·nes partenaires. »
Trouver des partenaires, c’est l’une des raisons pour lesquelles Xavier Péters, CEO de Leansquare (fonds d’investissement basé à Liège qui fait partie du groupe Noshaq), est présent à SXSW. “Cet événement est incontournable pour un·e investisseur·euse comme nous en musique et qui a, en plus, créé un programme d’accélération dans le marché music tech. On voit au fur et à mesure des années qu’on est de plus en plus intégré·es et reconnu·es.” Xavier, comme Coralie Doyen l’an dernier, animait d’ailleurs un panel lors de cette édition 2024. “Ca permet aux partenaires de voir qu’on est présent·es lors de leur programme et qu’iels viennent au nôtre… On essaie de prendre des rendez-vous avec des corporates, des investisseur·euses, qu’on n’a pas l’occasion de voir en dehors de SXSW. Autour d’un verre, d’un concert, tu peux rencontrer le CEO de Deezer, d’Universal, alors que tu aurais du mal à le faire si tu envoyais un mail via Linkedin. Ces gens sont comme nous, en mode plus festif, plus cool, plus décontracté, tout en discutant business.”
Source: KinKong Mag
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La Belgique était le pays invité d'honneur de la 18ème édition de BDFIL, avec une large exposition organisée par le Musée de la BD de Bruxelles : « Pages d’hier, regards d’aujourd’hui de la BD belge » qui présente le travail de 22 artistes ancrés dans la société actuelle.
Pour Sharon Weinblum, Déléguée générale Wallonie-Bruxelles à Genève, très impliquée dans les préparatifs avec son équipe en étroite collaboration avec la Flandre : « La bande dessinée belge a continué de grandir grâce à une nouvelle génération d’auteurs et d’autrices, inventifs et prolifiques. BDFIL nous donne la chance d’en rencontrer une partie lors de ce festival dont : Thierry Van Hasselt, Mathieu Burniat, Max de Radiguès, Emilie Gleason, Didier Swysen (Alcante) et Dominique Goblet. »
Gaëlle Kovaliv est suisso-belge et co-directrice, avec Léonore Porchet, du Festival BDFIL à Lausanne depuis 2022. Elle réalise une thèse sur la bande-dessinée numérique. Gaëlle Kovaliv a travaillé à Bruxelles pour la maison d’édition Les Impressionnes nouvelles de Benoit Peeters.
La Belgique était le pays invité de BDFIL cette année. Vous avez fait le choix, le geste, en termes de curation non pas d’une exposition patrimoniale mais de montrer, d’exposer et d’inviter les autrices et les auteurs vivants, qui créent aujourd’hui. Pouvez-vous nous expliquer ce choix ?
Nous connaissions bien en tant qu’expertes la scène belge actuelle mais quand nous parlions de la Belgique autour de nous, c’est Tintin et Spirou qui revenaient. C’était frustrant parce que nous avions conscience de la richesse actuelle et nous souhaitions la mettre en avant au festival. Ce qui est par ailleurs intéressant, c’est que la Belgique est un pays plurilingue comme la Suisse. Cela nous semblait donc intéressant de voir comment les communautés linguistiques dialoguent l’une avec l’autre, comment la bande dessinée dépasse les frontières linguistiques. Ce sont des enjeux qui nous intéressent ici en Suisse et c’était intéressant d’y répondre par la bande et par la bande-dessinée.
Pourriez-vous nous parler de la spécificité et de l'évolution de la bande dessinée belge par rapport à d'autres scènes nationales ?
Quand nous avons choisi d’inviter des pays, nous souhaitions inviter des pays qui thématisent la BD comme un art national et il n’en y a pas tant que ça finalement. Même en Suisse, où la BD a été inventée, il n’y a pas de prix à l’échelle nationale. La Belgique au contraire pense la BD comme un art qui fait partie de son identité. Le propos de l’exposition est « qu’est-ce que la BD pour la Belgique et qu’est-ce que la Belgique pour la BD. » Il n’y a pas beaucoup de pays qui peuvent répondre à ces questions et il nous semblait pertinent de partir de la Belgique qui a un musée et des fonds de soutien.
Qu'est-ce qui vous attire particulièrement dans la bande dessinée belge et pourquoi pensez-vous qu'elle est importante pour un public international ?
La bande-dessinée belge est variée. Elle représente bien l’essence même de la bande-dessinée en général dans les thèmes, dans les esthétiques et une richesse qui en fait un art polymorphe. Il y a de nombreux courants qui se mélangent qui en font un art protéiforme. Je souhaite insister également sur le rôle de l'humour dans la BD belge, thème de notre festival cette année. Il existe une forme de belgitude, que je comprends très bien par mes origines, qui passe très bien en bande-dessinée.
Quels sont les auteurs et autrices francophones et les œuvres de bande dessinée belge que vous recommanderiez particulièrement à un public international qui découvre la richesse de cette scène ?
C’est comme demander de choisir entre mes enfants (sourire) Emilie Gleason me fait beaucoup rire. Elle se démarque par sa palette graphique et par l’absurde. Elle a une espèce de joie communicative, cela passe par les dialogues et ses couleurs. Je suis emportée. J’aime beaucoup la simplicité et la lisibilité du trait de Max de Radiguès. C’est une grande maestria de faire aussi simple et aussi expressif.
Les mots de la fin …
L’histoire de la Belgique est beaucoup plus emmêlée avec l’histoire de la France. On dit la « BD franco-belge » et pas la « BD franco-belgo-Suisse. » Ce qui est intéressant c’est de parler des marges et surtout d’interroger comment les auteurs se sentent, en ne vivant pas à Paris. Nous avons beaucoup à nous apporter. Les liens entre la Suisse et la Belgique dans la bande-dessinée sont féconds notamment dans les institutions. Je pense aux petits déjeuneurs professionnels à Angoulême qui étaient partagés entre la Belgique et la Suisse. Nous avons beaucoup de choses en commun, gagner à être connu et avoir une identité et des solutions qui nous sont propres au-delà même de la BD.
Le Site de BDFIL.
Photos : Jérôme Van Belle - WBI
La Belgique était le pays invité d'honneur de la 18ème édition de BDFIL, avec une large exposition organisée par le Musée de la BD de Bruxelles : « Pages d’hier, regards d’aujourd’hui de la BD belge » qui présente le travail de 22 artistes ancrés dans la société actuelle.
Pour Sharon Weinblum, Déléguée générale Wallonie-Bruxelles à Genève, très impliquée dans les préparatifs avec son équipe en étroite collaboration avec la Flandre : « La bande dessinée belge a continué de grandir grâce à une nouvelle génération d’auteurs et d’autrices, inventifs et prolifiques. BDFIL nous donne la chance d’en rencontrer une partie lors de ce festival dont : Thierry Van Hasselt, Mathieu Burniat, Max de Radiguès, Emilie Gleason, Didier Swysen (Alcante) et Dominique Goblet. »
Gaëlle Kovaliv est suisso-belge et co-directrice, avec Léonore Porchet, du Festival BDFIL à Lausanne depuis 2022. Elle réalise une thèse sur la bande-dessinée numérique. Gaëlle Kovaliv a travaillé à Bruxelles pour la maison d’édition Les Impressionnes nouvelles de Benoit Peeters.
La Belgique était le pays invité de BDFIL cette année. Vous avez fait le choix, le geste, en termes de curation non pas d’une exposition patrimoniale mais de montrer, d’exposer et d’inviter les autrices et les auteurs vivants, qui créent aujourd’hui. Pouvez-vous nous expliquer ce choix ?
Nous connaissions bien en tant qu’expertes la scène belge actuelle mais quand nous parlions de la Belgique autour de nous, c’est Tintin et Spirou qui revenaient. C’était frustrant parce que nous avions conscience de la richesse actuelle et nous souhaitions la mettre en avant au festival. Ce qui est par ailleurs intéressant, c’est que la Belgique est un pays plurilingue comme la Suisse. Cela nous semblait donc intéressant de voir comment les communautés linguistiques dialoguent l’une avec l’autre, comment la bande dessinée dépasse les frontières linguistiques. Ce sont des enjeux qui nous intéressent ici en Suisse et c’était intéressant d’y répondre par la bande et par la bande-dessinée.
Pourriez-vous nous parler de la spécificité et de l'évolution de la bande dessinée belge par rapport à d'autres scènes nationales ?
Quand nous avons choisi d’inviter des pays, nous souhaitions inviter des pays qui thématisent la BD comme un art national et il n’en y a pas tant que ça finalement. Même en Suisse, où la BD a été inventée, il n’y a pas de prix à l’échelle nationale. La Belgique au contraire pense la BD comme un art qui fait partie de son identité. Le propos de l’exposition est « qu’est-ce que la BD pour la Belgique et qu’est-ce que la Belgique pour la BD. » Il n’y a pas beaucoup de pays qui peuvent répondre à ces questions et il nous semblait pertinent de partir de la Belgique qui a un musée et des fonds de soutien.
Qu'est-ce qui vous attire particulièrement dans la bande dessinée belge et pourquoi pensez-vous qu'elle est importante pour un public international ?
La bande-dessinée belge est variée. Elle représente bien l’essence même de la bande-dessinée en général dans les thèmes, dans les esthétiques et une richesse qui en fait un art polymorphe. Il y a de nombreux courants qui se mélangent qui en font un art protéiforme. Je souhaite insister également sur le rôle de l'humour dans la BD belge, thème de notre festival cette année. Il existe une forme de belgitude, que je comprends très bien par mes origines, qui passe très bien en bande-dessinée.
Quels sont les auteurs et autrices francophones et les œuvres de bande dessinée belge que vous recommanderiez particulièrement à un public international qui découvre la richesse de cette scène ?
C’est comme demander de choisir entre mes enfants (sourire) Emilie Gleason me fait beaucoup rire. Elle se démarque par sa palette graphique et par l’absurde. Elle a une espèce de joie communicative, cela passe par les dialogues et ses couleurs. Je suis emportée. J’aime beaucoup la simplicité et la lisibilité du trait de Max de Radiguès. C’est une grande maestria de faire aussi simple et aussi expressif.
Les mots de la fin …
L’histoire de la Belgique est beaucoup plus emmêlée avec l’histoire de la France. On dit la « BD franco-belge » et pas la « BD franco-belgo-Suisse. » Ce qui est intéressant c’est de parler des marges et surtout d’interroger comment les auteurs se sentent, en ne vivant pas à Paris. Nous avons beaucoup à nous apporter. Les liens entre la Suisse et la Belgique dans la bande-dessinée sont féconds notamment dans les institutions. Je pense aux petits déjeuneurs professionnels à Angoulême qui étaient partagés entre la Belgique et la Suisse. Nous avons beaucoup de choses en commun, gagner à être connu et avoir une identité et des solutions qui nous sont propres au-delà même de la BD.
Le Site de BDFIL.
Photos : Jérôme Van Belle - WBI
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Le salon professionnel « Laval Virtual », organisé dans la petite ville française de… Laval, à une bonne heure de train de Paris, a attiré les foules, y compris wallonnes! « C’est le principal salon professionnel consacré à la XR en Europe », affirme Sébastien Nahon, directeur du MiiL, le Media Innovation & Intelligibilty Lab de l’UCLouvain.
Retour au débutTechnologies immersives
La XR? Il s’agit de l’« Expanded Reality ». « Cela recouvre toutes les technologies immersives: réalité augmentée, réalité virtuelle, ou encore réalité mixte – c’est-à-dire une réalité hybride où les objets numériques et réels peuvent interagir les uns avec les autres. Par exemple, l’utilisateur peut déplacer ou manipuler des éléments virtuels comme s’ils se trouvaient devant lui. Des manipulations qui ne sont pas possibles avec la seule réalité virtuelle », indique Thierry Jourquin, qui dirige XRIntelligence, une entreprise de Louvain-la-Neuve active dans les technologies et les solutions XR dopées à l’intelligence artificielle.
« Ce sont surtout les nouveaux formats que ces technologies permettent en temps réel et en 3D qui sont mis en avant à Laval Virtual », estime-t-il. « On pense, par exemple, aux technologies utilisées par les fabricants de jeux vidéo, comme Unity et Unreal, qui sont les deux principaux moteurs de rendu grâce auxquels tournent la plupart des jeux. »
Retour au débutLunettes connectées et informations utiles en temps réel
Sur le stand commun du Service recherche et Innovation de Wallonie-Bruxelles International et de l’AWEX (Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers), quelques jeunes entreprises belges du domaine de la XR (« Expanded Reality »), mais aussi plusieurs représentants d’universités wallonnes, sont en vitrine.
C’est le cas de l’ingénieur liégeois Nicolas Dessambre, qui a lancé la jeune société Get your Way. « Nous avons mis au point un système de lunettes connectées munies d’un écran qui apporte à l’opérateur un certain nombre d’informations utiles à sa tâche. Et ce, en fonction de la phase de travail dans laquelle il se trouve. », explique-t-il.
« Ces informations peuvent prendre la forme d’une procédure à respecter, d’une liste de gestes à poser, de pièces à manipuler. Cela correspond à tout ce qui se fait habituellement sur base d’un listing en papier avec des cases à cocher. Sauf qu’ici, lors de procédures dynamiques, l’information pertinente est reçue en temps réel sur un petit écran connecté intégré à ces lunettes. Ce qui lui libère les deux mains pour faire son boulot».
À côté de lui, c’est Nathan Puozzo de l’UMons et fondateur de la start-up Addmire, qui présente sa technologie XR. Un outil d’expérience immersive à destination du monde de l’éducation. L’an dernier, le développeur avait déjà mis au point MetaMorphos VR, un outil de visualisation ds systèmes internes de certains animaux grâce à des reconstructions 3D.
Retour au débutLe jeu sérieux au service de l’industrie
Autre exemple du dynamisme wallon dans le domaine: le Namurois Vigo Creative (Wépion) est aussi présent à Laval Virtual. « Nous présentons nos derniers jeux, tels la colère de Thor (Thor’s wrath) et un jeu mettant en scène les Schtroumpfs », détaille Noémie Lardinois. « Mais nous sommes aussi ici pour parler de nos projets et réalisations de jeux sérieux (« Serious games », ou jeux formatifs, éducationnels) et immersifs ».
Ici aussi, deux exemples précis sont mis en avant. Il a, tout d’abord, ce projet avec un énergéticien important en Wallonie. « Nous développons pour lui un jeu de consignation », dit-elle. » Le joueur doit ouvrir ou fermer des vannes selon certains scénarios, tout en respectant des consignes précises. Ceci afin de mettre une installation en sécurité. Le but du jeu n’est pas de former un opérateur à une tâche précise dans une centrale électrique, mais bien de l’amener à mieux respecter les consignes données. Et ce, quelle que soit sa mission. Au final, ce genre d’entraînement procure à l’opérateur une plus-value dans l’entreprise. Et surtout, cela permet d’éviter divers échecs dans la vraie vie! »
Retour au débutStop au syndrome de l’imposteur
L’autre jeu sérieux développé par Vigo Creative s’adresse au personnel d’une zone de secours. Il s’agit de le former aux meilleurs gestes et réflexes à avoir en cas d’intervention sur un site industriel dangereux. Cette formation virtuelle permet aux apprenants de réaliser au mieux des tâches complexes et à manipuler les équipements spécifiques à bon escient. Avec, à la clé, une procédure de validation du système par le client.
Ces trois jours à Laval Virtual ont été féconds pour les Wallons qui ont fait le voyage. Ils ont aussi été une belle vitrine de leur savoir-faire.
« C’est aussi pour cela que nous sommes ici », reprend Sébastien Nahon (Miil/UCLouvain). « Pour montrer ce que nous savons faire. Nous souffrons d’un énorme syndrome de l’imposteur en Belgique », déplore-t-il. «Alors que nos équipes et nos entreprises font de l’excellent travail dans le domaine de la XR !».
Un avis partagé par Thierry Jourquin, qui fréquente Laval Virtual depuis trois ans. « Ce qui est extraordinaire, c’est qu’ici, en un minimum de temps, on peut avoir une vision claire sur l’évolution de l’ensemble du marché de la XR en Europe. D’avoir des contacts directs avec nos pairs de la planète XR. Et, surtout, de nous positionner dans ce contexte », conclut-il.
Retour au débutLe salon professionnel « Laval Virtual », organisé dans la petite ville française de… Laval, à une bonne heure de train de Paris, a attiré les foules, y compris wallonnes! « C’est le principal salon professionnel consacré à la XR en Europe », affirme Sébastien Nahon, directeur du MiiL, le Media Innovation & Intelligibilty Lab de l’UCLouvain.
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La XR? Il s’agit de l’« Expanded Reality ». « Cela recouvre toutes les technologies immersives: réalité augmentée, réalité virtuelle, ou encore réalité mixte – c’est-à-dire une réalité hybride où les objets numériques et réels peuvent interagir les uns avec les autres. Par exemple, l’utilisateur peut déplacer ou manipuler des éléments virtuels comme s’ils se trouvaient devant lui. Des manipulations qui ne sont pas possibles avec la seule réalité virtuelle », indique Thierry Jourquin, qui dirige XRIntelligence, une entreprise de Louvain-la-Neuve active dans les technologies et les solutions XR dopées à l’intelligence artificielle.
« Ce sont surtout les nouveaux formats que ces technologies permettent en temps réel et en 3D qui sont mis en avant à Laval Virtual », estime-t-il. « On pense, par exemple, aux technologies utilisées par les fabricants de jeux vidéo, comme Unity et Unreal, qui sont les deux principaux moteurs de rendu grâce auxquels tournent la plupart des jeux. »
Retour au débutLunettes connectées et informations utiles en temps réel
Sur le stand commun du Service recherche et Innovation de Wallonie-Bruxelles International et de l’AWEX (Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers), quelques jeunes entreprises belges du domaine de la XR (« Expanded Reality »), mais aussi plusieurs représentants d’universités wallonnes, sont en vitrine.
C’est le cas de l’ingénieur liégeois Nicolas Dessambre, qui a lancé la jeune société Get your Way. « Nous avons mis au point un système de lunettes connectées munies d’un écran qui apporte à l’opérateur un certain nombre d’informations utiles à sa tâche. Et ce, en fonction de la phase de travail dans laquelle il se trouve. », explique-t-il.
« Ces informations peuvent prendre la forme d’une procédure à respecter, d’une liste de gestes à poser, de pièces à manipuler. Cela correspond à tout ce qui se fait habituellement sur base d’un listing en papier avec des cases à cocher. Sauf qu’ici, lors de procédures dynamiques, l’information pertinente est reçue en temps réel sur un petit écran connecté intégré à ces lunettes. Ce qui lui libère les deux mains pour faire son boulot».
À côté de lui, c’est Nathan Puozzo de l’UMons et fondateur de la start-up Addmire, qui présente sa technologie XR. Un outil d’expérience immersive à destination du monde de l’éducation. L’an dernier, le développeur avait déjà mis au point MetaMorphos VR, un outil de visualisation ds systèmes internes de certains animaux grâce à des reconstructions 3D.
Retour au débutLe jeu sérieux au service de l’industrie
Autre exemple du dynamisme wallon dans le domaine: le Namurois Vigo Creative (Wépion) est aussi présent à Laval Virtual. « Nous présentons nos derniers jeux, tels la colère de Thor (Thor’s wrath) et un jeu mettant en scène les Schtroumpfs », détaille Noémie Lardinois. « Mais nous sommes aussi ici pour parler de nos projets et réalisations de jeux sérieux (« Serious games », ou jeux formatifs, éducationnels) et immersifs ».
Ici aussi, deux exemples précis sont mis en avant. Il a, tout d’abord, ce projet avec un énergéticien important en Wallonie. « Nous développons pour lui un jeu de consignation », dit-elle. » Le joueur doit ouvrir ou fermer des vannes selon certains scénarios, tout en respectant des consignes précises. Ceci afin de mettre une installation en sécurité. Le but du jeu n’est pas de former un opérateur à une tâche précise dans une centrale électrique, mais bien de l’amener à mieux respecter les consignes données. Et ce, quelle que soit sa mission. Au final, ce genre d’entraînement procure à l’opérateur une plus-value dans l’entreprise. Et surtout, cela permet d’éviter divers échecs dans la vraie vie! »
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L’autre jeu sérieux développé par Vigo Creative s’adresse au personnel d’une zone de secours. Il s’agit de le former aux meilleurs gestes et réflexes à avoir en cas d’intervention sur un site industriel dangereux. Cette formation virtuelle permet aux apprenants de réaliser au mieux des tâches complexes et à manipuler les équipements spécifiques à bon escient. Avec, à la clé, une procédure de validation du système par le client.
Ces trois jours à Laval Virtual ont été féconds pour les Wallons qui ont fait le voyage. Ils ont aussi été une belle vitrine de leur savoir-faire.
« C’est aussi pour cela que nous sommes ici », reprend Sébastien Nahon (Miil/UCLouvain). « Pour montrer ce que nous savons faire. Nous souffrons d’un énorme syndrome de l’imposteur en Belgique », déplore-t-il. «Alors que nos équipes et nos entreprises font de l’excellent travail dans le domaine de la XR !».
Un avis partagé par Thierry Jourquin, qui fréquente Laval Virtual depuis trois ans. « Ce qui est extraordinaire, c’est qu’ici, en un minimum de temps, on peut avoir une vision claire sur l’évolution de l’ensemble du marché de la XR en Europe. D’avoir des contacts directs avec nos pairs de la planète XR. Et, surtout, de nous positionner dans ce contexte », conclut-il.
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Vous cherchez à intégrer une organisation dynamique, tournée vers l’international et engagée dans des projets variés ? Wallonie-Bruxelles International (WBI) est en constante recherche de nouveaux talents pour renforcer ses équipes et promouvoir le rayonnement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Wallonie à travers le monde.
Si vous avez des compétences dans des domaines tels que la culture, l'éducation, la coopération au développement ou les relations internationales, WBI vous offre l’opportunité de contribuer à des projets d’envergure internationale.
Documents à fournir
Pour soumettre votre candidature spontanée, veillez à fournir les documents suivants :
- Curriculum vitae (CV) à jour, avec un résumé clair de vos expériences et compétences
- Diplôme : Si vous avez obtenu un diplôme à l’étranger, une attestation d’équivalence est nécessaire. Vous pouvez la demander via la Fédération Wallonie-Bruxelles (plus d'informations sur leur site ou au 02/690.89.00)
- Lettre de motivation : expliquez vos motivations à rejoindre WBI et les atouts que vous pourriez apporter
- Le questionnaire fourni en pièce jointe
Envoyez l’ensemble de ces documents à l’adresse suivante : recrutement@wbi.be.
Ne manquez pas cette opportunité de contribuer au rayonnement international de la Wallonie et de Bruxelles, tout en développant votre carrière au sein d’un environnement enrichissant et stimulant.
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Avec le soutien du Bureau Belge de Taipei et l’aide de partenaires locaux, cette conférence a rassemblé historiens belges et taïwanais sur la question des identités.
L'élégant bâtiment de l’Academia Historica datant de l’époque coloniale japonaise a accueilli un groupe d'historiens de l'Université catholique de Louvain (UCLouvain) emmené par la présidente du département d’histoire, Laurence Van Ypersele, professeure et membre de l'Académie Royale de Belgique.
Intitulée « Identité : perspectives historiques sur Taïwan et la Belgique aux 20e et 21e siècles », la conférence publique co-organisée par le Bureau Belge de Taipei, Wallonie-Bruxelles International, la Taiwan Historical Association et l’Academia Historica, s’est déroulée devant un public d'étudiants et de passionnés d'histoire venus apprécier la façon dont la Belgique et Taïwan sont parfois le reflet l'un de l'autre malgré les distances géographiques et différences culturelles.
En ouverture de cette conférence, le directeur-adjoint du Bureau Belge de Taipei, Geoffrey Eekhout, le professeur Chen Yi-Shen, président de l'Academia Historica et la vice-présidente de la Taiwan Historical Association, Chen Tsui-Lian, professeure d’histoire à la National Taiwan University, ont tous les trois, salué la pertinence de l’initiative de ce «regard croisé», «excellent point de départ de dialogue et compréhension mutuelle entre Taïwan et la Belgique», soulignant que «c’est à partir du respect mutuel entre les différents groupes identitaires que nous construisons une démocratie pluraliste».
En effet, comme exposé ensuite par la professeure Van Ypersele, le territoire de la Belgique a connu plusieurs évolutions dont les influences espagnole, autrichienne, française et néerlandaise avant de s'ériger en royaume indépendant en 1830. Les deux guerres mondiales du XXème siècle ont également entraîné de nombreuses conséquences sur l’organisation du pays et les relations entre les deux principales communautés linguistiques néerlandophones et francophones.
Ses homologues, Chen Tsui-lian, professeure d’histoire à la National Taiwan University, Chen Wei-chi de l'Academia Sinica, et le professeur Chang Kuo-Cheng de l’Université Médicale de Taipei, ont retracé la longue histoire de Taïwan, d'une île aux populations austronésiennes à l'occupation néerlandaise, chinoise, japonaise, jusqu’à l’arrivée du régime nationaliste chinois et la période d’oppression politique de «Terreur Blanche», qui aboutira finalement à la démocratie actuelle.
Également membre de la délégation belge, le professeur Paul Servais, a échangé sur l'influence de la religion chrétienne à Taïwan avec son homologue Tsai Ching-tang, de l’Université Normale Nationale de Taïwan. Le professeur Gilles Lecuppre, spécialiste de l'histoire médiévale et moderne, a interagi avec le chercheur Chen Wei-Chi au sujet de l'influence coloniale japonaise sur la société taïwanaise principalement Han et austronésienne.
Madame Ong Na-Ping, professeure du département d'ethnologie de l'Université nationale Chengchi, a fait un exposé remarqué sur la richesse des cultures austronésiennes de l'île et leur immense variété linguistique qui n’a pas manqué de surprendre les Belges présents. De nombreux parallèles ont ainsi été tissés avec les multiples dialectes flamands et wallons belges évoquant les dynamiques de pouvoir des langues dans les deux cultures et leur place dans l'identité multiple et contemporaine de ces deux sociétés.
Les professeurs de l'Université nationale Chengchi, les historiens Chin Shih-Ch'i, Teresa Tsui Kuo-Yu et Ray Jui-Sung Yang et Julien Oeuillet, journaliste belge basé à Taiwan, ont animé les débats.
«Nous avons voulu profiter à la fois de la venue de ces éminents professeurs d’histoire de l’UCLouvain à Taipei et de la collaboration avec la National Cheng-Chi University (NCCU) – qui est sans doute l’une des meilleures universités en sciences sociales et politiques à Taïwan – pour organiser cette conférence publique, avec l’intention d’accroître la visibilité de la Belgique francophone auprès de la société taïwanaise » explique Philippe Tzou, conseiller économique et commercial de l’AWEX et représentant de WBI à Taipei.
Cette conférence publique a eu lieu grâce à une coopération entre le Ministère de l’Education de Taiwan et l’UCLouvain qui, depuis 2021, soutient un échange annuel de professeurs d’histoire entre l’UCLouvain et la National Cheng-Chi University de Taipei.
Avec le soutien du Bureau Belge de Taipei et l’aide de partenaires locaux, cette conférence a rassemblé historiens belges et taïwanais sur la question des identités.
L'élégant bâtiment de l’Academia Historica datant de l’époque coloniale japonaise a accueilli un groupe d'historiens de l'Université catholique de Louvain (UCLouvain) emmené par la présidente du département d’histoire, Laurence Van Ypersele, professeure et membre de l'Académie Royale de Belgique.
Intitulée « Identité : perspectives historiques sur Taïwan et la Belgique aux 20e et 21e siècles », la conférence publique co-organisée par le Bureau Belge de Taipei, Wallonie-Bruxelles International, la Taiwan Historical Association et l’Academia Historica, s’est déroulée devant un public d'étudiants et de passionnés d'histoire venus apprécier la façon dont la Belgique et Taïwan sont parfois le reflet l'un de l'autre malgré les distances géographiques et différences culturelles.
En ouverture de cette conférence, le directeur-adjoint du Bureau Belge de Taipei, Geoffrey Eekhout, le professeur Chen Yi-Shen, président de l'Academia Historica et la vice-présidente de la Taiwan Historical Association, Chen Tsui-Lian, professeure d’histoire à la National Taiwan University, ont tous les trois, salué la pertinence de l’initiative de ce «regard croisé», «excellent point de départ de dialogue et compréhension mutuelle entre Taïwan et la Belgique», soulignant que «c’est à partir du respect mutuel entre les différents groupes identitaires que nous construisons une démocratie pluraliste».
En effet, comme exposé ensuite par la professeure Van Ypersele, le territoire de la Belgique a connu plusieurs évolutions dont les influences espagnole, autrichienne, française et néerlandaise avant de s'ériger en royaume indépendant en 1830. Les deux guerres mondiales du XXème siècle ont également entraîné de nombreuses conséquences sur l’organisation du pays et les relations entre les deux principales communautés linguistiques néerlandophones et francophones.
Ses homologues, Chen Tsui-lian, professeure d’histoire à la National Taiwan University, Chen Wei-chi de l'Academia Sinica, et le professeur Chang Kuo-Cheng de l’Université Médicale de Taipei, ont retracé la longue histoire de Taïwan, d'une île aux populations austronésiennes à l'occupation néerlandaise, chinoise, japonaise, jusqu’à l’arrivée du régime nationaliste chinois et la période d’oppression politique de «Terreur Blanche», qui aboutira finalement à la démocratie actuelle.
Également membre de la délégation belge, le professeur Paul Servais, a échangé sur l'influence de la religion chrétienne à Taïwan avec son homologue Tsai Ching-tang, de l’Université Normale Nationale de Taïwan. Le professeur Gilles Lecuppre, spécialiste de l'histoire médiévale et moderne, a interagi avec le chercheur Chen Wei-Chi au sujet de l'influence coloniale japonaise sur la société taïwanaise principalement Han et austronésienne.
Madame Ong Na-Ping, professeure du département d'ethnologie de l'Université nationale Chengchi, a fait un exposé remarqué sur la richesse des cultures austronésiennes de l'île et leur immense variété linguistique qui n’a pas manqué de surprendre les Belges présents. De nombreux parallèles ont ainsi été tissés avec les multiples dialectes flamands et wallons belges évoquant les dynamiques de pouvoir des langues dans les deux cultures et leur place dans l'identité multiple et contemporaine de ces deux sociétés.
Les professeurs de l'Université nationale Chengchi, les historiens Chin Shih-Ch'i, Teresa Tsui Kuo-Yu et Ray Jui-Sung Yang et Julien Oeuillet, journaliste belge basé à Taiwan, ont animé les débats.
«Nous avons voulu profiter à la fois de la venue de ces éminents professeurs d’histoire de l’UCLouvain à Taipei et de la collaboration avec la National Cheng-Chi University (NCCU) – qui est sans doute l’une des meilleures universités en sciences sociales et politiques à Taïwan – pour organiser cette conférence publique, avec l’intention d’accroître la visibilité de la Belgique francophone auprès de la société taïwanaise » explique Philippe Tzou, conseiller économique et commercial de l’AWEX et représentant de WBI à Taipei.
Cette conférence publique a eu lieu grâce à une coopération entre le Ministère de l’Education de Taiwan et l’UCLouvain qui, depuis 2021, soutient un échange annuel de professeurs d’histoire entre l’UCLouvain et la National Cheng-Chi University de Taipei.
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Le Musée de la Photographie, dont la réputation n’est plus à faire, vous en mettra plein les yeux avec de nouvelles expositions temporaires. Quant à la Boucle noire, une randonnée hors des sentiers battus, elle vous emmènera à la découverte du passé industriel du Pays noir. Dépaysement garanti.
Retour au débutLe Musée de la Photographie, le plus vaste d’Europe
Saviez-vous que le plus vaste et l’un des plus importants musées d’Europe consacrés à la photographie était situé à Charleroi ? A Mont-sur-Marchienne exactement. Dans un ancien carmel, le Musée de la Photographie, centre d’art contemporain de la Fédération Wallonie-Bruxelles inauguré en 1987, compte, sur 6 000 m², une collection de près de 100 000 photographies, dont plus de 800 photos en exposition permanente, et 1,5 million de négatifs. Plus de 13 000 titres et 4 000 dossiers consacrés à la photographie sont consultables gratuitement à la bibliothèque du musée. Y aller, c’est aussi l’occasion, pour ceux qui le souhaitent, d’en apprendre davantage sur cet art de la photo.
Espace didactique et ludique, le Parcours découverte vous initiera aux notions essentielles de la photographie. La Chambre noire argentique vous apprendra le fonctionnement et la magie du développement photo. Le Laboratoire numérique permet aux enfants de 6 à 12 ans de suivre l’évolution technologique de la photographie. Quant à la Salle du service des publics, elle accueille l’atelier cyanotype (méthode d’impression photographique qui produit des tirages d’un bleu de Prusse caractéristique), les stages, ateliers, workshops ou goûters d’anniversaire. La boutique propose des publications et des ouvrages exclusifs dédiés à la photo. Pour s’aérer l’esprit après la visite, rien de mieux qu’une promenade dans le parc, 85 hectares d’arbres remarquables classés à l’inventaire du patrimoine wallon. Le Musée de la Photographie, ce sont aussi des expositions temporaires. En ce moment, trois expos sont à ne pas rater.
Retour au débutPeter Knapp, la photo de mode
Tout d’abord, celle consacrée au grand photographe suisse Peter Knapp. Après avoir étudié à l’Ecole des Arts appliqués de Zurich, il s’installe à Paris en 1951. Quelques années plus tard, Hélène Lazareff, fondatrice du magazine Elle, le lance, lui demandant de créer la ligne éditoriale du magazine. Knapp transpose ensuite ses conceptions graphiques pour l’émission Dim Dam Dom de l’ORTF. Avec Jean-Christophe Averty, il révolutionne la mise en page des émissions télévisées des années soixante. Il quitte Elle et y reviendra comme directeur artistique dans les années 70. Entre 1983 et 1994, il est professeur à l’Ecole supérieure des Arts graphiques de Paris. Avec Knapp et d’autres grands photographes, la photographie de mode a contribué à former le regard des contemporains et à les familiariser avec le langage photographique. Peter Knapp. Mon temps, jusqu’au 26 mai.
Retour au débutThomas Chable, une passion africaine
Photographe de l’ici et de l’ailleurs, Thomas Chable a parcouru quelques pays, principalement d’Afrique, mais également au Mexique et en France. Durant près de trente années, il a mis l’Afrique au cœur de son travail. Parmi ses séries les plus importantes, on retrouve Odeurs d’Afrique, une errance le long du fleuve Niger. Ces dernières années, il s’est davantage intéressé à l’Ethiopie. Cette exposition est une sélection de différentes séries et de travaux anciens et récents du photographe. Né à Bruxelles, Thomas Chable a suivi les cours du grand photographe liégeois Hubert Grooteclaes, connu pour ses flous artistiques. Professeur de photographie à l’Académie des Beaux-Arts de Liège, Thomas Chable vit en région liégeoise. Thomas Chable. Au-dessus des nuages, jusqu’au 26 mai.
Retour au débutElliot Ross, voir les animaux autrement
Elliot Ross donne à voir une galerie de portraits, les modèles semblant poser comme au studio sur un fond noir. Le choix du noir et blanc amène le visiteur à dévisager les animaux. Les photographies de l’artiste magnifient ses sujets dans le soin qu’il apporte à leur réalisation. Né à Chicago en 1947, Elliot Ross, qui a fait des études d’art au San Francisco Art Institute, vit et travaille à San Francisco et à New York. Il a participé à de nombreuses expositions personnelles et collectives dans le monde et compte diverses publications. Elliot Ross. Seeing Animals, jusqu’au 26 mai.
Retour au début
La Boucle noire, le vrai visage de Charleroi
Autre source de dépaysement, la balade de la Boucle noire. Cette randonnée de 23 km dans Charleroi et ses alentours montre le vrai visage du Pays noir et vous en apprendra sur son passé industriel. Au départ de la gare de Charleroi-Sud, partez à la découverte des terrils, de friches et de quelques hauts lieux touristiques de cette ville méconnue, en particulier de sa périphérie ouest entre la Sambre et le canal de Charleroi-Bruxelles. Vous traverserez Marchienne-au-Pont, Monceau-sur-Sambre, Roux-Martinet, Marchienne-Docherie et Dampremy. Au programme, des paysages contrastés et l’héritage des mines et de la sidérurgie.
Vous découvrirez aussi bien les vestiges de l’industrie sidérurgique avec le haut-fourneau 4 que le château de Marchienne ou celui de Monceau-sur-Sambre avec son très beau parc à l’anglaise. Vous passerez devant le Château Cartier, berceau familial de la femme de lettres et académicienne française Marguerite Yourcenar. De petits sentiers verts alternent avec des ruelles anciennes et des cités ouvrières et leurs cerisiers du Japon. Au cours de cette balade, vous aurez l’occasion d’escalader quatre terrils, héritiers de l’industrie minière, désormais recouverts de verdure, la nature y ayant repris ses droits comme il se doit. Les terrils du Martinet et la chaîne des terrils de Dampremy et de La Docherie sont reliés entre eux par des passages, sentiers et courtes traversées de voiries secondaires. Aux sommets, points de vue imprenables sur le centre de la ville.
Si vous voulez sortir des itinéraires touristiques habituels, la Boucle noire, avec les beaux, mais aussi les moins beaux côtés de Charleroi, sera votre prochaine rando. Munissez-vous de bonnes chaussures et comptez une journée entière pour faire la boucle. Il est également possible de n’en faire qu’un morceau, une version plus courte, de 5 km, est proposée par la Ville de Charleroi. Des cartes sont disponibles au centre culturel l’Eden, à la Maison du Tourisme ou à l’auberge de jeunesse dans le centre-ville.
La Boucle noire a été initiée en 2016 par Chemins des terrils et les Sentiers de Grande Randonnée. C’est un couple d’anciens musiciens punks, aujourd’hui retraités et randonneurs, Micheline Dufert et Francis Pourcel, qui a eu l’idée de ce parcours particulier. Leur motivation, faire découvrir des paysages contrastés, symboles de l’histoire minière et industrielle de Charleroi. Le balisage a été réalisé par les Sentiers de Grande Randonnée au moyen de dalles triangulaires rappelant la forme des terrils. La balade fait désormais partie des « Sentiers des terrils », le GR 412, balisé en blanc et rouge et qui s’étend sur 300 km à travers les anciens bassins miniers de Bernissart en Hainaut à Blegny en province de Liège.
Par Jacqueline Remits
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Le Musée de la Photographie, dont la réputation n’est plus à faire, vous en mettra plein les yeux avec de nouvelles expositions temporaires. Quant à la Boucle noire, une randonnée hors des sentiers battus, elle vous emmènera à la découverte du passé industriel du Pays noir. Dépaysement garanti.
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Saviez-vous que le plus vaste et l’un des plus importants musées d’Europe consacrés à la photographie était situé à Charleroi ? A Mont-sur-Marchienne exactement. Dans un ancien carmel, le Musée de la Photographie, centre d’art contemporain de la Fédération Wallonie-Bruxelles inauguré en 1987, compte, sur 6 000 m², une collection de près de 100 000 photographies, dont plus de 800 photos en exposition permanente, et 1,5 million de négatifs. Plus de 13 000 titres et 4 000 dossiers consacrés à la photographie sont consultables gratuitement à la bibliothèque du musée. Y aller, c’est aussi l’occasion, pour ceux qui le souhaitent, d’en apprendre davantage sur cet art de la photo.
Espace didactique et ludique, le Parcours découverte vous initiera aux notions essentielles de la photographie. La Chambre noire argentique vous apprendra le fonctionnement et la magie du développement photo. Le Laboratoire numérique permet aux enfants de 6 à 12 ans de suivre l’évolution technologique de la photographie. Quant à la Salle du service des publics, elle accueille l’atelier cyanotype (méthode d’impression photographique qui produit des tirages d’un bleu de Prusse caractéristique), les stages, ateliers, workshops ou goûters d’anniversaire. La boutique propose des publications et des ouvrages exclusifs dédiés à la photo. Pour s’aérer l’esprit après la visite, rien de mieux qu’une promenade dans le parc, 85 hectares d’arbres remarquables classés à l’inventaire du patrimoine wallon. Le Musée de la Photographie, ce sont aussi des expositions temporaires. En ce moment, trois expos sont à ne pas rater.
Retour au débutPeter Knapp, la photo de mode
Tout d’abord, celle consacrée au grand photographe suisse Peter Knapp. Après avoir étudié à l’Ecole des Arts appliqués de Zurich, il s’installe à Paris en 1951. Quelques années plus tard, Hélène Lazareff, fondatrice du magazine Elle, le lance, lui demandant de créer la ligne éditoriale du magazine. Knapp transpose ensuite ses conceptions graphiques pour l’émission Dim Dam Dom de l’ORTF. Avec Jean-Christophe Averty, il révolutionne la mise en page des émissions télévisées des années soixante. Il quitte Elle et y reviendra comme directeur artistique dans les années 70. Entre 1983 et 1994, il est professeur à l’Ecole supérieure des Arts graphiques de Paris. Avec Knapp et d’autres grands photographes, la photographie de mode a contribué à former le regard des contemporains et à les familiariser avec le langage photographique. Peter Knapp. Mon temps, jusqu’au 26 mai.
Retour au débutThomas Chable, une passion africaine
Photographe de l’ici et de l’ailleurs, Thomas Chable a parcouru quelques pays, principalement d’Afrique, mais également au Mexique et en France. Durant près de trente années, il a mis l’Afrique au cœur de son travail. Parmi ses séries les plus importantes, on retrouve Odeurs d’Afrique, une errance le long du fleuve Niger. Ces dernières années, il s’est davantage intéressé à l’Ethiopie. Cette exposition est une sélection de différentes séries et de travaux anciens et récents du photographe. Né à Bruxelles, Thomas Chable a suivi les cours du grand photographe liégeois Hubert Grooteclaes, connu pour ses flous artistiques. Professeur de photographie à l’Académie des Beaux-Arts de Liège, Thomas Chable vit en région liégeoise. Thomas Chable. Au-dessus des nuages, jusqu’au 26 mai.
Retour au débutElliot Ross, voir les animaux autrement
Elliot Ross donne à voir une galerie de portraits, les modèles semblant poser comme au studio sur un fond noir. Le choix du noir et blanc amène le visiteur à dévisager les animaux. Les photographies de l’artiste magnifient ses sujets dans le soin qu’il apporte à leur réalisation. Né à Chicago en 1947, Elliot Ross, qui a fait des études d’art au San Francisco Art Institute, vit et travaille à San Francisco et à New York. Il a participé à de nombreuses expositions personnelles et collectives dans le monde et compte diverses publications. Elliot Ross. Seeing Animals, jusqu’au 26 mai.
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La Boucle noire, le vrai visage de Charleroi
Autre source de dépaysement, la balade de la Boucle noire. Cette randonnée de 23 km dans Charleroi et ses alentours montre le vrai visage du Pays noir et vous en apprendra sur son passé industriel. Au départ de la gare de Charleroi-Sud, partez à la découverte des terrils, de friches et de quelques hauts lieux touristiques de cette ville méconnue, en particulier de sa périphérie ouest entre la Sambre et le canal de Charleroi-Bruxelles. Vous traverserez Marchienne-au-Pont, Monceau-sur-Sambre, Roux-Martinet, Marchienne-Docherie et Dampremy. Au programme, des paysages contrastés et l’héritage des mines et de la sidérurgie.
Vous découvrirez aussi bien les vestiges de l’industrie sidérurgique avec le haut-fourneau 4 que le château de Marchienne ou celui de Monceau-sur-Sambre avec son très beau parc à l’anglaise. Vous passerez devant le Château Cartier, berceau familial de la femme de lettres et académicienne française Marguerite Yourcenar. De petits sentiers verts alternent avec des ruelles anciennes et des cités ouvrières et leurs cerisiers du Japon. Au cours de cette balade, vous aurez l’occasion d’escalader quatre terrils, héritiers de l’industrie minière, désormais recouverts de verdure, la nature y ayant repris ses droits comme il se doit. Les terrils du Martinet et la chaîne des terrils de Dampremy et de La Docherie sont reliés entre eux par des passages, sentiers et courtes traversées de voiries secondaires. Aux sommets, points de vue imprenables sur le centre de la ville.
Si vous voulez sortir des itinéraires touristiques habituels, la Boucle noire, avec les beaux, mais aussi les moins beaux côtés de Charleroi, sera votre prochaine rando. Munissez-vous de bonnes chaussures et comptez une journée entière pour faire la boucle. Il est également possible de n’en faire qu’un morceau, une version plus courte, de 5 km, est proposée par la Ville de Charleroi. Des cartes sont disponibles au centre culturel l’Eden, à la Maison du Tourisme ou à l’auberge de jeunesse dans le centre-ville.
La Boucle noire a été initiée en 2016 par Chemins des terrils et les Sentiers de Grande Randonnée. C’est un couple d’anciens musiciens punks, aujourd’hui retraités et randonneurs, Micheline Dufert et Francis Pourcel, qui a eu l’idée de ce parcours particulier. Leur motivation, faire découvrir des paysages contrastés, symboles de l’histoire minière et industrielle de Charleroi. Le balisage a été réalisé par les Sentiers de Grande Randonnée au moyen de dalles triangulaires rappelant la forme des terrils. La balade fait désormais partie des « Sentiers des terrils », le GR 412, balisé en blanc et rouge et qui s’étend sur 300 km à travers les anciens bassins miniers de Bernissart en Hainaut à Blegny en province de Liège.
Par Jacqueline Remits
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Un lieu à son image, chaleureux, vivant, varié, engagé, emporté et heureux. Un lieu à la programmation majoritairement belge. Un lieu qui vit, évidemment, l’été, lors du festival, mais aussi l’hiver, lors du bien nommé - humour belge oblige – « Ceci n’est pas un festival ». Rencontre au fil des saisons.
Avignon, juillet 2023. Chaleur, clameurs, animation dehors. Jeannine Horrion nous reçoit à l’intérieur, dans la fraîcheur de l’appartement situé au-dessus du Théâtre Episcène. SON théâtre. Pour nous expliquer comment elle, femme d’art mais pas de théâtre - elle a étudié l’art plastique à Liège avant de devenir prof de dessin - a pris les rênes d’un théâtre à 1.000 km de son lieu d’ancrage, le Plateau de Herve. Dans la Cité des Papes, monstre sacré, vitrine tout l’été du théâtre européen. Parce qu’évidemment elle n’a peur de rien, comprenons-nous, cette mère de six enfants qui n’a jamais hésité à retrousser ses manches pour affronter avec joie, encore et encore, d’autres boulots, d’autres environnements, d’autres défis. Et aussi parce que coule dans ses veines l’amour des gens et l’amour des liens, c’est certain. Parce qu’il ne faut pas attendre longtemps, quand on discute avec elle, pour comprendre que son carburant à elle, c’est bien ça : lier, relier, nouer, échanger. Un amour du lien, de la fête, de la chaleur humaine qui lui vient de ses racines. Quand, petite fille, elle attendait impatiemment à l’aube déjà de pouvoir lire le programme du Théâtre des Galeries où ses parents avaient un abonnement. « Ils y allaient le samedi soir. Le dimanche, je me levais avant tout le monde, et j’allais feuilleter le programme. Ça me faisait voyager. Mon père était maçon carreleur, ma mère issue d’un milieu hyper modeste. Donc je suis d’un milieu très modeste. Mais la transmission par le théâtre y était essentielle. Mon père se créait une petite enveloppe pour pouvoir se permettre ces sorties au Théâtre des Galeries - le théâtre se déplaçait en région à l’époque. Dans la fameuse enveloppe, une partie du budget pour les programmes. Et moi, le dimanche matin, imperturbablement, je me levais, accourant vers mon père et lui demandait : ‘tu m’as ramené le petit livre, hein ?’ Je le lisais patiemment, l’explication de la pièce, le nom des comédiens - que je pourrais d’ailleurs toujours citer de mémoire. Puis le plus grand plaisir, lors de ce petit déjeuner, c’était d’écouter ce père, un homme à la vie besogneuse, nous raconter sa vision de la pièce. Il riait, c’étaient des moments uniques. Je me rappelle donc le bonheur que ces moments de théâtre pouvaient provoquer, en lui, en nous ». Puis il y a eu les premières sorties de Jeannine elle-même au théâtre. Un souvenir ému. « C’était au Théâtre du Gymnase, à Liège, où j’ai découvert les classiques et je me suis rendu compte, après, à quel point ça avait nourri mon imagination, permis de rêver ». Jeannine bifurque ensuite sur ses études artistiques. Puis, après l’éducation de ses six enfants en travaillant et changeant plusieurs fois de profession, elle a l’envie claire de « réaliser un dernier projet ». Elle découvre alors le théâtre, à plusieurs niveaux, comme elle le dit. « J’ai fait du théâtre amateur, j’ai joué avec mes filles. Et j’ai découvert de nouvelles belles choses dans cet univers-là ».
Retour au débutConcrétisation
Alors elle le décide. Son « dernier » projet, ce sera un lieu de théâtre. A faire vivre, sourire, tisser. Sauf que ce lieu, il faut le trouver. Puis gérer une programmation, des personnes qui la suivent - ses filles seront d’ailleurs essentielles dans ce parcours.
Ce lieu, ce sera Episcène. Un lieu qui appartient désormais à son mari et à elle. Un lieu qu’elle a cherché durant deux ans. Son mari lui avait laissé carte blanche. Elle s’est adressée à des agences immobilières, des notaires. Le régisseur belge qu’elle emmène avec elle dans l’aventure a un ami avignonnais, régisseur du Ninon, l’actuel Episcène. « Très honnêtement, le lieu à l’époque a un gradinage, un plateau, mais pas de billetterie, pas de boîte noire. Et pas d’équipe ! ». Rappelons-le, on est à Avignon, certains lieux sont davantage des lieux d’économie du spectacle à haut rendement que de véritables lieux de vie et d’accueil. Mais Jeannine se relève les manches et s’attaque aux manquements du futur Episcène. Parce que « quand, après des visites et des visites, je suis enfin entrée dans ce lieu, je me suis dit : ça, c’est chez moi. Alors oui, l’appartement dans lequel on vit - et où on accueille les artistes lors des festivals - était un peu ‘tout pourri’. Mais je voulais que cette rencontre, ce lieu, d’autres le rencontrent aussi ». Alors elle l’achète, et en prend la direction.
Retour au débutUn pas en avant, mais de bons bagages
Alors, de fille d’ouvrier à directrice de théâtre dans la Cité des Papes, peuton parler de transfuge de classe, de réussite sociale ? « C’est un terme à la mode. Alors, oui, je suis fille d’ouvrier et de mère au foyer. Mais dans ce foyer, on aimait la fête, le travestissement, l’art ». Et ça, ça vaut tous les enseignements. Son régisseur, Hugues, est dans un moment de sa vie où, après avoir travaillé aux Halles - lieu essentiel du Off d’Avignon - et dans le In, souhaite un boulot fixe, qui ne soit plus saisonnier, et surtout qui lui permette une vie de famille. La famille et la vie Episcène est née. On est en 2018. Et le transfuge social, quand on a une famille et un lieu… ce n’est pas la priorité des conversations et des actions.
Retour au débutFroid dehors, chaud dedans
Avignon, quelques temps plus tard. Novembre 2023. On retrouve Jeannine dans le même appartement. Le chocolat chaud a remplacé l’eau glacée. C’est que le mistral souffle, fort et froid et que les feuilles volent dans l’air plutôt que de protéger des rayons du soleil. Mais l’énergie est la même l’été que lors du « Ceci n’est pas un festival », panel de spectacles belges choisis par elle en Cité des Papes, l’hiver. Une bulle qui fait du bien et qui fait rire, aussi, surtout. Sourire, aussi et réfléchir, beaucoup.
En plein milieu de l’animation de ce festival, qui fut mini, mais qui grandit, grandit, elle prend le temps de nous parler aussi de son travail à l’année avec les écoles des environs. « On travaille beaucoup avec l’école Simone Veil. Elle a un budget, mais il faut savoir qu’il est de 4 euros par enfant. Or solliciter les parents, dans certaines familles, ce n’est pas possible. Il n’est pas dans les mœurs de donner de l’argent pour aller au théâtre, il y a d’autres priorités. Parce qu’Avignon, ce n’est pas seulement les Parisiens et cultureux en tout genre qui peuplent les rues de juillet. C’est aussi des quartiers sensibles, paupérisés. Donc évidemment, on a accueilli des enfants de famille confortables de l’intra muros, et j’en suis très fière, mais on a aussi accueilli des enfants de quartiers dans lesquels le théâtre était une inconnue. Des petits bouts arrivés devant le cordon d’entrée, et à Hugues - désormais directeur technique avignonnais, cheville essentielle de la mécanique d’Episcène - ils se disaient heureux d’aller au cinéma. Alors il leur répondait que non, ils ne venaient pas au cinéma mais à quelque chose de beaucoup plus chouette, avec des personnes en vrai sur la scène. Et là, les gamins découvrent un autre monde. Et les parents qui emmènent ces enfants me disent que c’est, pour eux tous, merveilleux ». Dans cette démarche, il y a eu des divorces. Jeannine est catégorique, c’est une question de mentalité, d’ouverture. « Les Belges avec qui j’ai commencé n’avaient pas nécessairement les mêmes objectifs humains, ni même artistiques. J’accorde beaucoup d’importance à l’accueil. Je veux que ces personnes qui accueillent le public soient ad hoc, bienveillants. Notre société est trop rude, on peut y vivre trop de choses, réelles. Alors qu’au théâtre, on est dans une bulle. On peut y vivre des moments humains. Ce sont les choses qui m’ont nourrie dans la vie, ma base, il est essentiel de conserver ça, s’écouter, écouter les autres, faire attention à ce qu’ils soient bien ».
Et à Episcène, ces contacts essentiels pour Jeannine sont prolongés par ses filles et son équipe, qui elles-mêmes accueillent au mieux les personnes de passage, artistes, techniciens, public. Comme une passation tant humaine qu’artistique. Un lien dans le prolongement. D’ailleurs, on a pu le voir cet été, en fin de festival, la rue devant le théâtre est remplie, on y fait la fête, les compagnies des autres années reviennent… « On ferme les portes à 7h du matin. C’est comme ça. On bosse beaucoup, mais quand c’est fini, on sait toujours accueillir. D’une autre façon ».
Retour au débutEpilogue
Décembre 2023. Coup de fil entre Avignon et Bruxelles. Fin du festival d’hiver. Jeannine est sur un nuage. C’est fini et les compagnies n’ont pas failli à la tradition. Elles sont venues offrir une petite bouteille à Jeannine et l’embrasser une dernière fois (avant la prochaine). Lui dire merci. Prendre le temps de quitter ce cocon de douceur et d’échange. Chocolat chaud en hiver, eau fraîche en été. Chauffage en hiver, clim en été. Frigo à disposition, wifi et terrasse, toujours. Et lits pour les siestes. Un lieu d’accueil, de passage et de passation. Pour que le théâtre vive humain, été comme hiver, un peu en dehors de la folie de la capitalisation avignonnaise. Et ça, ça fait un bien fou…
Infos pratiques
- Théâtre Episcène, 5, Rue Ninon Vallin, 8400 Avignon.
- Le lieu accueille le festival l’été, dans le Off, et accueille les compagnies sous forme de convention. Date de remise des dossiers le 1er décembre pour l’année suivante.
- Toute l’année, il accueille des compagnies pour des résidences, moments de création, mais aussi des particuliers ou entrepreneurs. L’appartement est composé de 4 chambres (9 couchages) et peut être loué séparément.
- Programmation des saisons à venir
Par Isabelle Plumhans
Cet entretien est issu de la Revue W+B n°163.
Retour au débutUn lieu à son image, chaleureux, vivant, varié, engagé, emporté et heureux. Un lieu à la programmation majoritairement belge. Un lieu qui vit, évidemment, l’été, lors du festival, mais aussi l’hiver, lors du bien nommé - humour belge oblige – « Ceci n’est pas un festival ». Rencontre au fil des saisons.
Avignon, juillet 2023. Chaleur, clameurs, animation dehors. Jeannine Horrion nous reçoit à l’intérieur, dans la fraîcheur de l’appartement situé au-dessus du Théâtre Episcène. SON théâtre. Pour nous expliquer comment elle, femme d’art mais pas de théâtre - elle a étudié l’art plastique à Liège avant de devenir prof de dessin - a pris les rênes d’un théâtre à 1.000 km de son lieu d’ancrage, le Plateau de Herve. Dans la Cité des Papes, monstre sacré, vitrine tout l’été du théâtre européen. Parce qu’évidemment elle n’a peur de rien, comprenons-nous, cette mère de six enfants qui n’a jamais hésité à retrousser ses manches pour affronter avec joie, encore et encore, d’autres boulots, d’autres environnements, d’autres défis. Et aussi parce que coule dans ses veines l’amour des gens et l’amour des liens, c’est certain. Parce qu’il ne faut pas attendre longtemps, quand on discute avec elle, pour comprendre que son carburant à elle, c’est bien ça : lier, relier, nouer, échanger. Un amour du lien, de la fête, de la chaleur humaine qui lui vient de ses racines. Quand, petite fille, elle attendait impatiemment à l’aube déjà de pouvoir lire le programme du Théâtre des Galeries où ses parents avaient un abonnement. « Ils y allaient le samedi soir. Le dimanche, je me levais avant tout le monde, et j’allais feuilleter le programme. Ça me faisait voyager. Mon père était maçon carreleur, ma mère issue d’un milieu hyper modeste. Donc je suis d’un milieu très modeste. Mais la transmission par le théâtre y était essentielle. Mon père se créait une petite enveloppe pour pouvoir se permettre ces sorties au Théâtre des Galeries - le théâtre se déplaçait en région à l’époque. Dans la fameuse enveloppe, une partie du budget pour les programmes. Et moi, le dimanche matin, imperturbablement, je me levais, accourant vers mon père et lui demandait : ‘tu m’as ramené le petit livre, hein ?’ Je le lisais patiemment, l’explication de la pièce, le nom des comédiens - que je pourrais d’ailleurs toujours citer de mémoire. Puis le plus grand plaisir, lors de ce petit déjeuner, c’était d’écouter ce père, un homme à la vie besogneuse, nous raconter sa vision de la pièce. Il riait, c’étaient des moments uniques. Je me rappelle donc le bonheur que ces moments de théâtre pouvaient provoquer, en lui, en nous ». Puis il y a eu les premières sorties de Jeannine elle-même au théâtre. Un souvenir ému. « C’était au Théâtre du Gymnase, à Liège, où j’ai découvert les classiques et je me suis rendu compte, après, à quel point ça avait nourri mon imagination, permis de rêver ». Jeannine bifurque ensuite sur ses études artistiques. Puis, après l’éducation de ses six enfants en travaillant et changeant plusieurs fois de profession, elle a l’envie claire de « réaliser un dernier projet ». Elle découvre alors le théâtre, à plusieurs niveaux, comme elle le dit. « J’ai fait du théâtre amateur, j’ai joué avec mes filles. Et j’ai découvert de nouvelles belles choses dans cet univers-là ».
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Alors elle le décide. Son « dernier » projet, ce sera un lieu de théâtre. A faire vivre, sourire, tisser. Sauf que ce lieu, il faut le trouver. Puis gérer une programmation, des personnes qui la suivent - ses filles seront d’ailleurs essentielles dans ce parcours.
Ce lieu, ce sera Episcène. Un lieu qui appartient désormais à son mari et à elle. Un lieu qu’elle a cherché durant deux ans. Son mari lui avait laissé carte blanche. Elle s’est adressée à des agences immobilières, des notaires. Le régisseur belge qu’elle emmène avec elle dans l’aventure a un ami avignonnais, régisseur du Ninon, l’actuel Episcène. « Très honnêtement, le lieu à l’époque a un gradinage, un plateau, mais pas de billetterie, pas de boîte noire. Et pas d’équipe ! ». Rappelons-le, on est à Avignon, certains lieux sont davantage des lieux d’économie du spectacle à haut rendement que de véritables lieux de vie et d’accueil. Mais Jeannine se relève les manches et s’attaque aux manquements du futur Episcène. Parce que « quand, après des visites et des visites, je suis enfin entrée dans ce lieu, je me suis dit : ça, c’est chez moi. Alors oui, l’appartement dans lequel on vit - et où on accueille les artistes lors des festivals - était un peu ‘tout pourri’. Mais je voulais que cette rencontre, ce lieu, d’autres le rencontrent aussi ». Alors elle l’achète, et en prend la direction.
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Alors, de fille d’ouvrier à directrice de théâtre dans la Cité des Papes, peuton parler de transfuge de classe, de réussite sociale ? « C’est un terme à la mode. Alors, oui, je suis fille d’ouvrier et de mère au foyer. Mais dans ce foyer, on aimait la fête, le travestissement, l’art ». Et ça, ça vaut tous les enseignements. Son régisseur, Hugues, est dans un moment de sa vie où, après avoir travaillé aux Halles - lieu essentiel du Off d’Avignon - et dans le In, souhaite un boulot fixe, qui ne soit plus saisonnier, et surtout qui lui permette une vie de famille. La famille et la vie Episcène est née. On est en 2018. Et le transfuge social, quand on a une famille et un lieu… ce n’est pas la priorité des conversations et des actions.
Retour au débutFroid dehors, chaud dedans
Avignon, quelques temps plus tard. Novembre 2023. On retrouve Jeannine dans le même appartement. Le chocolat chaud a remplacé l’eau glacée. C’est que le mistral souffle, fort et froid et que les feuilles volent dans l’air plutôt que de protéger des rayons du soleil. Mais l’énergie est la même l’été que lors du « Ceci n’est pas un festival », panel de spectacles belges choisis par elle en Cité des Papes, l’hiver. Une bulle qui fait du bien et qui fait rire, aussi, surtout. Sourire, aussi et réfléchir, beaucoup.
En plein milieu de l’animation de ce festival, qui fut mini, mais qui grandit, grandit, elle prend le temps de nous parler aussi de son travail à l’année avec les écoles des environs. « On travaille beaucoup avec l’école Simone Veil. Elle a un budget, mais il faut savoir qu’il est de 4 euros par enfant. Or solliciter les parents, dans certaines familles, ce n’est pas possible. Il n’est pas dans les mœurs de donner de l’argent pour aller au théâtre, il y a d’autres priorités. Parce qu’Avignon, ce n’est pas seulement les Parisiens et cultureux en tout genre qui peuplent les rues de juillet. C’est aussi des quartiers sensibles, paupérisés. Donc évidemment, on a accueilli des enfants de famille confortables de l’intra muros, et j’en suis très fière, mais on a aussi accueilli des enfants de quartiers dans lesquels le théâtre était une inconnue. Des petits bouts arrivés devant le cordon d’entrée, et à Hugues - désormais directeur technique avignonnais, cheville essentielle de la mécanique d’Episcène - ils se disaient heureux d’aller au cinéma. Alors il leur répondait que non, ils ne venaient pas au cinéma mais à quelque chose de beaucoup plus chouette, avec des personnes en vrai sur la scène. Et là, les gamins découvrent un autre monde. Et les parents qui emmènent ces enfants me disent que c’est, pour eux tous, merveilleux ». Dans cette démarche, il y a eu des divorces. Jeannine est catégorique, c’est une question de mentalité, d’ouverture. « Les Belges avec qui j’ai commencé n’avaient pas nécessairement les mêmes objectifs humains, ni même artistiques. J’accorde beaucoup d’importance à l’accueil. Je veux que ces personnes qui accueillent le public soient ad hoc, bienveillants. Notre société est trop rude, on peut y vivre trop de choses, réelles. Alors qu’au théâtre, on est dans une bulle. On peut y vivre des moments humains. Ce sont les choses qui m’ont nourrie dans la vie, ma base, il est essentiel de conserver ça, s’écouter, écouter les autres, faire attention à ce qu’ils soient bien ».
Et à Episcène, ces contacts essentiels pour Jeannine sont prolongés par ses filles et son équipe, qui elles-mêmes accueillent au mieux les personnes de passage, artistes, techniciens, public. Comme une passation tant humaine qu’artistique. Un lien dans le prolongement. D’ailleurs, on a pu le voir cet été, en fin de festival, la rue devant le théâtre est remplie, on y fait la fête, les compagnies des autres années reviennent… « On ferme les portes à 7h du matin. C’est comme ça. On bosse beaucoup, mais quand c’est fini, on sait toujours accueillir. D’une autre façon ».
Retour au débutEpilogue
Décembre 2023. Coup de fil entre Avignon et Bruxelles. Fin du festival d’hiver. Jeannine est sur un nuage. C’est fini et les compagnies n’ont pas failli à la tradition. Elles sont venues offrir une petite bouteille à Jeannine et l’embrasser une dernière fois (avant la prochaine). Lui dire merci. Prendre le temps de quitter ce cocon de douceur et d’échange. Chocolat chaud en hiver, eau fraîche en été. Chauffage en hiver, clim en été. Frigo à disposition, wifi et terrasse, toujours. Et lits pour les siestes. Un lieu d’accueil, de passage et de passation. Pour que le théâtre vive humain, été comme hiver, un peu en dehors de la folie de la capitalisation avignonnaise. Et ça, ça fait un bien fou…
Infos pratiques
- Théâtre Episcène, 5, Rue Ninon Vallin, 8400 Avignon.
- Le lieu accueille le festival l’été, dans le Off, et accueille les compagnies sous forme de convention. Date de remise des dossiers le 1er décembre pour l’année suivante.
- Toute l’année, il accueille des compagnies pour des résidences, moments de création, mais aussi des particuliers ou entrepreneurs. L’appartement est composé de 4 chambres (9 couchages) et peut être loué séparément.
- Programmation des saisons à venir
Par Isabelle Plumhans
Cet entretien est issu de la Revue W+B n°163.
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